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LE NOZZE IN VILLA, Donizetti (carnaval de Mantoue 1820-1821) – dossier

par Stéphane Lelièvre et Renato Verga 28 novembre 2020
par Stéphane Lelièvre et Renato Verga 28 novembre 2020
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Dramma buffo en 2 actes de Gaetano Donizetti, livret de Bartolomeo Merelli, créé  au Teatro Vecchio (Mantoue) lors du carnaval 1820-1821.

Le compositeur

Gaetano Donizetti (1797-1848)

Donizetti est né à Bergame le 29 novembre 1797, où il mourut également quelque 50 ans plus tard (le 08 avril 1848). Cette ville de Lombardie honore depuis la mémoire du musicien, avec notamment un festival qui lui est consacré chaque automne.

Avec Rossini et Bellini, Donizetti régna sur l’Europe musicale pendant la première moitié du XIXe siècle. Il s’installa notamment à Paris (en 1839), où il prit la direction de la salle Ventadour. Trois ans plus tard, il fut nommé maître de chapelle à Vienne. Il fit représenter dans la capitale française plusieurs ouvrages importants : La Fille du régiment (1840), La Favorite (1840), ou encore Don Pasquale (1843).

Extrêmement prolixe, il composa plus de 500 œuvres dont 71 opéras, parmi lesquels Anna Bolena (1830), L’Elisir d’amore (1832), Maria Stuarda (1834), Lucia di Lammermoor (1835), Roberto Devereux (1837). Atteint de la syphilis, il ne peut plus composer dès 1845 et sombre progressivement dans la folie.

Pendant la première moitié du XXe siècle, on ne jouait plus guère de ce musicien que Lucia, Don Pasquale et L’Elisir d’amore, avant qu’on ne se réintéresse progressivement à l’ensemble de son œuvre, notamment sous l’impulsion de Maria Callas, qui redonna à Lucia di Lammermoor ses lettres de noblesse et mit également à son répertoire Anna Bolena et Poliuto. Aujoud’hui, la fameuse « trilogie Tudor » (Anna Bolena, Maria Stuarda, Roberto Devereux) est régulièrement proposée à l’attention des spectateurs. Mais il reste encore de très nombreux opéras de Donizetti à redécouvrir, notamment en France où l’on continue de se montrer assez frileux envers ce compositeur. (Des ouvrages aussi importants que les opéras de la trilogie Tudor, Poliuto ou Belisario – entre autres – attendent toujours d’être créés à l’Opéra de Paris !)

Le librettiste

Bartolomeo Merelli (1794-1879)

Comme Donizetti, Merelli est originaire de Bergame. Il étudie la musique (il suit notamment l’enseignement de Mayr) et l’enseigne également (Donizetti bénéficiera de ses leçons), avant de devenir impresario et directeur de théâtre, en Italie (il est directeur et librettiste de la Scala de 1836 à 1850 – 

période au cours de laquelle sont créés Oberto et Nabucco de Verdi – puis de 1861 à 1863 ; de 1859 à 1861, il dirige le Teatro Regio de Turin) mais aussi à Vienne, Paris, Londres, Berlin ou Saint-Pétersbourg.
Auteur de nombreux livrets (notamment pour Mayr et  Vaccai), il en écrira quatre pour Donizetti : Enrico di Borgogna (1818) ; Una follia (1818, ouvrage perdu) ; Le nozze in villa  (1820) et Zoraida di Granata (1822).

La création

Via Teatro Vecchio (Mantoue, 1917)

Le nozze in villa furent créées au Teatro Vecchio de Mantoue au cours du carnaval de 1820-1821, mais la date précise de la première représentation nous est inconnue. L’œuvre fut jouée par la troupe itinérante de l’impresario Paolo Zancla. Dans son ouvrage autobiographique Ceni biografici di Donizetti e Mayr raccolti dalle memorie di un vecchio ottogenario dilletante di musica paru en 1875, le librettiste explique que l’œuvre n’eut guère de 

succès, notamment en raison de la mauvaise volonté de certains interprètes.  La prima donna, en particulier, manifesta sa mauvaise humeur : il s’agissait de Fanny Eckerlin, mezzo-soprano, qui avait créé le rôle-titre d’Enrico di Borgogna. (Elle s’était produite dans La Pie voleuse à la Scala lors de la saison 1817-1818 et avait créé en 1820 le rôle de Susanna dans Les deux Figaro de Michele Carafa).
Malgré l’échec relatif de la création, l’ouvrage fut repris à Trévise en 1820 puis à Gênes en 1822 sous le titre I provinciali ossia Le nozze in villa.

L'intrigue

Le livret est tiré de la comédie de Kotzebue Die deutschen Kleinstädter (littéralement : Les petits citadins allemands, pièce créée en 1802 à Vienne). Cette comédie avait été traduite en italien par Tommaso de Lellis sous le titre I provinciali).

 


À droite, costume pour Nicolaus Staar, le Bürgermeister de Kotzebue (l’équivalent du Podestat du livret italien).

PREMIER ACTE
Trifoglio, le maître d’école du village, donne une leçon. Petronio, le podestat, vient le chercher. Il a décidé que Trifoglio épouserait sa fille Sabina. Le maître d’école est sceptique, Petronio n’ayant pas consulté sa fille… Sabina est triste, elle regarde le portrait de Claudio, un jeune homme qu’elle a rencontré en ville et dont elle est amoureuse : malgré de nombreuses promesses échangées, elle n’a pu revoir le jeune homme. Arrive Anastasia, la grand-mère. Sabina cache le portrait, mais rien n’échappe à sa grand-mère. La jeune fille raconte alors que l’image représente leur roi bien-aimé. Anastasia prend possession du portrait. Petronio et Trifoglio entrent alors : le podestat présente le maître d’école à sa fille comme son futur mari, et Trifoglio se lance dans une pitoyable déclaration d’amour.

Pendant ce temps, Petronio est averti de l’arrivée d’un homme de haut rang :  Claudio. Sabina frémit : c’est lui ! Anastasia est à deux doigts du malaise : l’étranger est celui du portrait de Sabina, le roi est donc dans leur maison ! Alors que Sabina et Claudio se jurent fidélité, ils sont interrompus par Petronio, qui prépare la réception pour le prétendu souverain. Claudio demande des éclaircissements et, au milieu de la confusion générale, Sabina est obligée d’expliquer le malentendu.

DEUXIEME ACTE
Petronio est furieux mais ne change pas d’avis : Sabina épousera Trifoglio. Les préparatifs du mariage battent leur plein. Pendant ce temps, Claudio se dispute avec Trifoglio : aux doutes que le premier tente d’instiller dans son esprit, l’autre répond qu’il est convaincu de l’amour de sa jeune épouse. Claudio attend Sabina : elle arrive enfin et tous deux, cachés par l’obscurité de la nuit tombante, se déclarent de nouveau leur amour. Mais on entend une guitare : c’est Trifoglio qui donne une sérénade à la future mariée ! Tous les habitants de la maison arrivent, allument une lanterne et surprennent les deux amants. Trifoglio exige des explications. Le contrat n’est pas signé, son désir d’épouser Sabina lui est passé, mais dans tous les cas, il demande une dot. Petronio lui fait une liste interminable de ce qu’il peut lui donner : des titres, des cartes, cinquante-huit perruques, une montgolfière et six douzaines de verres, mais pas un sou ! Trifoglio rompt alors les fiançailles. Sabina médite : elle n’aura finalement ni Trifoglio, qu’elle ne voulait pas, ni Claudio, qu’elle aime…
Mais Claudio ne renonce pas. Il sait comment amadouer Petronio : il ne réclamera aucune dot. Petronio est vaincu : Sabine épousera Claudio !

La musique

Le partition autographe des Nozze in villa est malheureusement perdue. Il en existe une copie conservée à la Bibliothèque nationale de France, mais qui ne correspond pas parfaitement au livret imprimé. Une pièce manque à la partition (le quintette de l’acte II).
Les jugements portés sur l’œuvre sont habituellement plutôt sévères. William Ashbrook, notamment, estime qu’il s’agit essentiellement d’une mise en œuvre de procédés de composition routiniers, typiques de l’époque (William Ashbrook, Donizetti and his operas, Cambridge University Press, 1982).

L’œuvre, cependant, s’écoute fort agréablement. S’en distingent notamment :
– la cavatine du ténor : « Grazie di cor vi rendo – Affetti teneri » (acte I) ;
– l’air de Petronio :  « Ombre degl’Avi miei » (« Ombres de mes ancêtres »), évoquant le  Don Magnifico de La Cenerentola (Acte I) ;
– le trio du début du second acte entre Claudio, Petronio, Sabina : « In lei vegg’io l’oggetto » » ;
– les pages souvent virtuoses confiées à Sabina ( la cavatine « Sospiri del mio sen » au premier acte, l’aria avec chœur du second « Non mostrarmi in tale istante »).

Pour voir et écouter l'œuvre

CD

On peut entendre le trio du second acte dans le coffret The Young Donizetti, paru chez Opera Rara, avec Diana Montague, Paul Nilon et Jonathan Viera (orchestre Philharmonia, dir. David Parry). 

STREAMING

La seule reprise contemporaine eut lieu lors du Festival de Bergame 2020. Le spectacle peut être vu en s’abonnant à la Donizetti web TV.

Comptes rendus de représentations

Festival de Bergame 2020

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Stéphane Lelièvre et Renato Verga

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