À la une
Diva ma non troppo : le public du festival de Froville...
Dans le labyrinthe des opéras de RIMSKI-KORSAKOV
À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires
Job, le procès de Dieu : création d’un opéra engagé et...
Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »
La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de vous !
Brèves de juin –
Découvrez la saison 25-26 de l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille dans la...
Dernière saison d’Alain Surrans à ANGERS-NANTES OPERA
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

ProductionCompte renduVu pour vous

Reggio Emilia : le superbe Giulio Cesare d’Ottavio Dantone et Chiara Muti

par Ivonne Begotti 18 février 2025
par Ivonne Begotti 18 février 2025

© Zani Casadio

© Zani Casadio

© Zani Casadio

© Zani Casadio

© Zani Casadio

0 commentaires 32FacebookTwitterPinterestEmail
1,1K

Giulio Cesare, Teatro Municipale Romolo Valli, 16 février 2025

Une lutte pour le pouvoir – politique ou amoureux -, entre mythe et histoire, ironie et jeu

La lutte pour le pouvoir (politique, social et amoureux) est le thème central du drame musical Giulio Cesare, sur une musique de Georg Friedrich Händel et un livret de Nicola Francesco Haym, présenté au Teatro Valli de Reggio Emilia les 14 et 16 février. Six théâtres ont uni leurs forces pour réaliser cette nouvelle production : la Fondazione I Teatri de Reggio Emilia, le Teatro Alighieri de Ravenne, le Teatro Comunale Pavarotti-Freni de Modène, la Fondazione Teatri Piacenza, le Teatro del Giglio de Lucques et la Fondazione Haydn de Bolzano et Trente. Après des débuts réussis à Ravenne, l’opéra a également été un succès à Reggio Emilia et est disponible en direct sur https://operastreaming.com/.

La réalisatrice Chiara Muti semble avoir travaillé en pleine synergie avec le directeur de l’Accademia Bizantina, Ottavio Dantone, et est parvenue à créer un spectacle captivant fondé sur un remarquable équilibre musical et dramaturgique : les voix et la musique se distinguent par leur raffinement, rehaussé par un extraordinaire dynamisme de l’action. Le style baroque exige de fréquentes répétitions, mais le risque de statisme est évité. Les airs, parfois très évocateurs, passent rapidement de la pitié au rire, de la jalousie à la sensualité, de la colère à l’abattement, avec une correspondance précise entre le son, la vocalité et le geste scénique. Les moments tragiques sont tempérés par une dimension ludique, ironique et imaginative ; un groupe de mimes, presque toujours présents sur scène, contribuent à animer le spectacle.

Le livret de Haym est basé sur la pièce du même nom de Giacomo Francesco Bussani, jouée pour la première fois en 1677 à Venise sur une musique d’Antonio Sartorio. The Tragedy of Julius Caesar de William Shakespeare remonte également à 1600, et le metteur en scène a inclus quelques références symboliques à l’œuvre du brillant dramaturge anglais : le jeune Sextus, désireux de venger son père Pompée cruellement abattu, tient un crâne à la main comme Hamlet ; César, séduit par Lydia/Cléopâtre, porte une grosse tête d’âne comme le fait Bottom lorsque Titania apparaît dans Le Songe d’une nuit d’été.

Les décors d’Alessandro Camera sont essentiels, mais habilement éclairés par les lumières de Vincent Longuemare (souvent dorées ou en bronze) : dans un espace métaphysique et irréaliste, une tête gigantesque et statuaire de César est posée sur la scène et est diversement démontée, jusqu’à ce qu’elle soit remontée à la fin, pour couronner le triomphe du héros. Les costumes de Tommaso Lagattola apparaissent très raffinés : strictement noirs pour les Romains et blancs pour les Egyptiens.

Sur le plan musical, l’Accademia Bizantina propose une lecture fidèle de la partition. Ottavio Dantone dirige, s’accompagnant au clavecin et faisant preuve d’une remarquable sensibilité. Il utilise la nouvelle édition critique de Bernardo Ticci, en faisant de petites coupes et en adoptant des choix personnels en matière d’instrumentation, comme le remplacement du violon obligé par une flûte à bec pour donner une voix à l’« augellin » qui répond aux murmures de César dans l’aria « Se in fiorito ameno prato ». Dans le finale, les applaudissements sont retentissants.

La distribution comprend quatre contre-ténors, jeunes mais appréciables. Raffaele Pe interprète le rôle de Giulio Cesare avec assurance, jouant avec aisance des coloratures et des différentes expressions émotionnelles. La contralto Delphine Galou incarne le destin douloureux de Cornelia avec un tragique adéquat, faisant preuve d’une grande capacité d’interprétation. Federico Fiorio est un soprano très convaincant dans le rôle du jeune et impulsif Sesto Pompeo ; dans l’aria « Cara speme, questo core », il fait preuve d’un beau timbre et d’une émission fluide, et est chaleureusement applaudi. Filippo Mineccia, qui figure depuis quelques années parmi les interprètes les plus accrédités de Tolomeo, aborde ce rôle d’une voix pleine et corsée, confirmant son extrême compétence d’acteur. La soprano suisse Marie Lys, d’un grand naturel sur, confère à Cléopâtre une grâce espiègle et séduisante ; sa voix est bien posée, son phrasé est précis : elle est vigoureusement applaudie au cours du deuxième acte. La basse Davide Giangregorio est un excellent Achilla, bien caractérisé, expressif et sûr de lui.

Trois cents ans après sa première représentation, Giulio Cesare conserve sa modernité, grâce à l’habile interaction du mythe et de l’histoire, mais aussi grâce à la représentation de types humains contrastés, mus par des impulsions intemporelles : l’aspiration à la justice et à la paix, la soif de pouvoir et de vengeance, les affections et les passions. Le public nombreux a apprécié la représentation et a applaudi, enthousiaste, tous les artistes.

———————————————-

Retrouvez Ottavio Dantone en interview ici !

Per leggere questo articolo nella sua versione originale in italiano, cliccare sulla bandiera!

Les artistes

Giulio Cesare : Raffaele Pe
Cleopatra : Marie Lys
Achilla : Davide Giangregorio
Cornelia : Delphine Galou
Tolomeo : Filippo Mineccia
Sesto : Federico Fiorio
Nireno : Andrea Gavagnin
Curio : Clemente Antonio Daliotti

Accademia Bizantina, dir. et clavecin: Ottavio Dantone

Mise en scène  : Chiara Muti
Décors : Alessandro Camera
Costumes : Tommaso Lagattolla
Lumières : Vincent Longuemare

Le programme

Giulio Cesare

Dramma musicale en trois actes de Georg Friedrich Händel, livret de Nicola Francesco Haym, créé au King’s Theatre de Londres, le 20 février 1724.

Reggio Emilia, Teatro Valli, dimanche 16 février 2025.

image_printImprimer
Delphine GalouOttavio DantoneMarie Lysfilippo minecciaRaffaele PeChiara Muti
0 commentaires 32 FacebookTwitterPinterestEmail
Ivonne Begotti

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Reggio Emilia : il superbo Giulio Cesare di Ottavio Dantone e Chiara Muti
prochain post
Firenze, Maggio Musicale Fiorentino: torna in scena il Rigoletto e il pubblico accorre

Vous allez aussi aimer...

Diva ma non troppo : le public du festival...

14 juin 2025

À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires

14 juin 2025

Job, le procès de Dieu : création d’un opéra...

14 juin 2025

Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »

13 juin 2025

La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de...

13 juin 2025

Brèves de juin –

13 juin 2025

Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille...

12 juin 2025

À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de...

9 juin 2025

Retour triomphal de Pretty Yende au Théâtre des...

9 juin 2025

Núria Rial et l’Accademia del Piacere donnent le...

9 juin 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    30 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • cecile PABA ROLLAND dans Il trovatore à Marseille : Le chant de l’Extrémo
  • Stéphane Lelièvre dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • Alessandro dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • antonio meneghello dans GEORGE GAGNIDZE : « Mi accosto a Verdi con la massima venerazione e rispetto… »
  • Giancarlo Arnaboldi dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Diva ma non troppo : le public...

14 juin 2025

À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des...

14 juin 2025

Job, le procès de Dieu : création...

14 juin 2025