À la une
Le cycle FOLIES PARISIENNES du Palazzetto Bru Zane
Se préparer à FAUST, Opéra Royal de Wallonie-Liège, 12-20 septembre...
CD – The World Feels Dusty, récital de Sarah Connolly...
Les brèves de septembre –
JULIE, Boesmans (2005) – dossier
OPERAFEST 2025 – LISBONNE & OEIRAS : Amours interdites !
CD – Erin Morley-Lawrence Brownlee : GOLDEN AGE, un parcours idéal sur...
Les festivals de l’été – Lisbonne – JULIE de Boesmans : cauchemar...
CD – Un chaînon manquant : Hortense, compositrice de son...
In memoriam : CHRISTOPH VON DOHNÁNYI (1929-2025)
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

CDMédiathèque

CD – Erin Morley-Lawrence Brownlee : GOLDEN AGE, un parcours idéal sur la voie du belcanto

par Camillo Faverzani 9 septembre 2025
par Camillo Faverzani 9 septembre 2025
0 commentaires 4FacebookTwitterPinterestEmail
586
Les artistes

Erin Morley, soprano
Lawrence Brownlee, ténor

Münchner Rundfunkorchester, dir.  Ivan Repušić

Le programme

Golden Age

G. DONIZETTI
La Fille du régiment (I, 5), « Quoi! Vous m’aimez?… / De cet aveu si tendre » (Marie, Tonio)

G. ROSSINI
Le Comte Ory (II, 3), « Ah, quel respect, Madame / Ce téméraire / qui croit nous plaire » (Comtesse Adèle, Comte Ory)

G. BIZET
Les Pêcheurs de perles (I, 7), « À cette voix quel trouble agitait tout mon être ? / Je crois entendre encore » (Nadir) Lawrence Brownlee

La Jolie Fille de Perth (IV, 1), « Ils verront si je mens ! » (Catherine, Smith)

L. DELIBES
Lakmé (I), « D’où viens-tu ? Que veux-tu ? / C’est le Dieu de la jeunesse » (Lakmé, Gérald)
Lakmé (II), « Où va la jeune Hindoue » (Lakmé) Erin Morley

G. DONIZETTI
Marino Faliero (I, 5), « Di mia patria o bel soggiorno » (Fernando) Lawrence Brownlee

G. VERDI
Rigoletto (I, 13), « Gualtier Maldè!… / Caro nome» (Gilda) Erin Morley

G. DONIZETTI
Don Pasquale (III, 6), « Tornami a dir che m’ami » (Norina, Ernesto)

1 CD Pentatone, 2025. Enregistré au Bayerische Rundfunk de Munich, en juillet 2024. Notice de présentation en anglais. Durée totale : 62:53

Un programme français et italien à l’enseigne de la virtuosité, servi par deux interprètes talentueux au mieux de leur forme.

De par son titre, la nouvelle livraison de chez Pentatone, réunissant dans un CD Erin Morley et Lawrence Brownlee, s’inscrit dans le glorieux sillage du coffret de deux microsillons The Age of Bel Canto, enregistrés par Decca en 1963 et publiés l’année suivante, conçus autour de Joan Sutherland et Marylin Horne, avec la participation de Richard Conrad, sous la baguette de Richard Bonynge. 

Avec son illustre devancier, elle ne partage qu’un extrait (le duo de Don Pasquale) et l’objectif, annoncé dans la plaquette d’accompagnement, de restituer des gemmes oubliées, telle La Jolie Fille de Perth : « a neglected gem ». Le propos de l’époque visait cependant plus large, proposant de nombreuses pages du XVIIIe siècle, totalement délaissées (de Haendel à Piccinni mais aussi d’Arne à Shield), et des titres du XIXe qui entre temps ont fait leur chemin, tels que Beatrice di Tenda et Lucrezia Borgia, voire Attila, limite extrême de cette galerie du belcanto, du moins à l’opéra.

Plus sobres, les intentions d’aujourd’hui puisent dans un répertoire mieux connu dont la seule rareté est justement La Jolie Fille de Perth. Le programme s’étale sur une période de six décades, du Comte Ory (1828) à Lakmé (1883), présentant des œuvres qui ne se rangent pas forcément dans ce que l’on circonscrit habituellement comme l’âge du belcanto, même si elles s’en inspirent très profondément. Il affiche des ouvrages français – les deux tiers – et italiens, dont certaines productions des Italiens à Paris (Le Comte Ory, précisément, et La Fille du régiment) et celles du Théâtre-Italien (Marino Faliero et Don Pasquale), puisant dans le répertoire de l’un ou de l’autre interprète, voire des deux, et en y ajoutant des débuts intéressants. Nullement chronologique, l’ordre de présentation suit davantage un choix esthétique, devant mettre en valeur les qualités des artistes qui se produisent chacun dans deux morceaux solistes et dans cinq duos, ce qui donne une véritable signification à leur projet commun.

À chacun son morceau de bravoure, dans les deux langues. Un Nadir au lyrisme généreux pour le ténor dont la suavité du timbre ressort surtout dans l’air des souvenances, se mariant à la diction sans faille qu’étale le récitatif. Tandis que la sortita de Fernando (Marino Faliero) laisse espérer une prise de rôle prochaine, tant le récitatif se singularise par des modulations passionnées dans le désespoir, l’intensité de la cavatine articulant des transitions parfaitement négociées et le brillant de la cabalette, avec reprise, mettant en relief une noblesse de l’accent où excelle traditionnellement le chanteur américain.

Une Lakmé aux vocalises franches pour la soprano dont l’air des clochettes se distingue par le contrôle de la ligne dans le cantabile et par la richesse de fioritures. Ce qui se renouvelle dans les pyrotechnies de Gilda (Rigoletto) où une morbidezza certaine épouse des trilles cristallines.

Côté duos, c’est à la déclaration d’un sentiment réciproque chez Marie et Tonio que revient la tâche d’ouvrir le bal : l’excellence du phrasé ne sert alors que la bonne entente de nos deux acolytes dont la maîtrise des dynamiques s’illumine tout particulièrement dans l’allegretto. Une ductilité qui se renouvelle dans le duo d’amour entre la Comtesse Adèle et le Comte Ory à la complicité s’épanouissant dans la strette, la luminosité des coloris de la soprano relayant le legato sans faille du ténor. La clarté de l’élocution nourrit alors l’intelligence du texte dans le duo de la folie entre Catherine et Smith, dont le portamento mûrit une certaine volupté dans la mort, finalement éventée, au crescendo vertigineux. Le penchant interdit qui lie Lakmé et Gérald donne lieu à un pure moment de théâtre, notamment grâce au chant syllabique exemplaire de Lawrence Brownlee – la leçon rossinienne docet – et à l’esprit de fraîcheur qui parcourt l’hymne à la jeunesse. Et c’est enfin au tour du nocturne de Norina et d’Ernesto, éblouissant dans l’allegretto, de clore ce bel itinéraire dans l’univers du belcanto par une note gaie : plus un au revoir, on peut le souhaiter, qu’un adieu.

Ivan Repušić accompagne consciencieusement ses interprètes d’un bout à l’autre et dirige scrupuleusement un Münchner Rundfunkorchester à son zénith.

Pour les amateurs, ils pourront très prochainement retrouver Erin Morley et Lawrence Brownlee au Terrace Theater du Kennedy Center de Washington, le 28 septembre, cette fois en récital, avec le concours de Gerald Martin Moore au piano. Une tournée européenne serait aussi la bienvenue !

image_printImprimer
Ivan RepušićLawrence BrownleeErin Morley
0 commentaires 4 FacebookTwitterPinterestEmail
Camillo Faverzani

Professeur de littérature italienne à l’Université Paris 8, il anime le séminaire de recherche « L’Opéra narrateur » et dirige la collection « Sediziose voci. Studi sul melodramma » aux éditions LIM-Libreria musicale italiana de Lucques (Italie). Il est l’auteur de plusieurs essais sur l’histoire de l’opéra. Il collabore également avec des revues et des maisons d’opéra (« L’Avant-scène Opéra », Opéra National de Paris).

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Les festivals de l’été –
Lisbonne – JULIE de Boesmans : cauchemar en cuisine
prochain post
OPERAFEST 2025 – LISBONNE & OEIRAS : Amours interdites !

Vous allez aussi aimer...

CD – The World Feels Dusty, récital de...

12 septembre 2025

CD – Un chaînon manquant : Hortense, compositrice...

8 septembre 2025

CD – Georges Bizet, Les mélodies

7 septembre 2025

CD – Un vague extrêmement précis : le songe...

6 septembre 2025

Livre – Jérôme Pesqué : Villes lyriques – L’Opéra...

5 septembre 2025

CD – Kévin Amiel :  BACKSTAGE, premier essai discographique de...

5 septembre 2025

Livre – Hugues R. Gall – Mélanges

4 septembre 2025

CD – TOSCA : premier enregistrement opératique de...

3 septembre 2025

CD – Les Italiens à la cour de...

13 août 2025

CD – Adam, Griseldis : la redécouverte d’un...

10 août 2025

Annonces

OPERAFEST LISBOA & OEIRAS 2025

En bref

  • Les brèves de septembre –

    12 septembre 2025
  • La vidéo du mois – TERESA BERGANZA chante Gluck

    7 septembre 2025

Humeurs

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito

  • Édito de septembre –
    L’opéra aujourd’hui : marcher – et chanter – sur des œufs !

    2 septembre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Stéphane Lelièvre dans LA RONDINE, Puccini (1917) – dossier
  • Panossian dans Les festivals de l’été –
    TRISTAN ET ISOLDE à Bayreuth : une mise en scène figée dans la mort
  • Wim Nikolas Wiemert dans LES ITALIENS À PARIS (9) : Donizetti, Les Martyrs (1840)
  • Stéphane Lelièvre dans In memoriam : Bob Wilson (1941-2025)
  • Repetto Robert dans LA RONDINE, Puccini (1917) – dossier

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

CD – The World Feels Dusty,...

12 septembre 2025

CD – Un chaînon manquant :...

8 septembre 2025

CD – Georges Bizet, Les mélodies

7 septembre 2025