À la une
Nouvelle distribution d’exception pour le Rigoletto de l’Opéra Bastille
Lyon, Peter Grimes : Chronique de l’homophobie ordinaire
CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié
Le retour de Riccardo Muti à Turin pour la saison...
Faust version 1859 à Lille : plus intense, plus dramatique...
Ça s’est passé il y a 200 ANS : mort d’ANTONIO...
Milan : IL NOME DELLA ROSA – Le Moyen Âge d’Umberto...
Florence, 87e Festival del Maggio Musicale Fiorentino : le War...
Firenze, 87° Festival del Maggio Musicale Fiorentino: un War Requiem...
Le Freischütz en version de concert au TCE : point de...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

CDMédiathèque

Mezzo Mozart – Entre mezzo et soprano, un entre-deux parfaitement maîtrisé par Marina Viotti.

par Ivar kjellberg 17 juin 2024
par Ivar kjellberg 17 juin 2024
0 commentaires 4FacebookTwitterPinterestEmail
1,8K
Les artistes

Marina Viotti, mezzo-soprano
Gli Angeli Genève
Stephan MacLeod, direction musicale

Le programme

Mezzo Mozart

Così fan tutte K. 588
Recitativo « Ah, scostati »
Aria « Smanie implacabili » (Dorabella)

Ch’io mi scordi di te K. 505
Recitativo « Ch’io mi scordi di te»
Rondo « Non temer, amato bene »

Le nozze di Figaro K. 492
Recitativo « Giunse alfin il momento »
Aria « Deh vieni, non tardar » (Susanna)

Mitridate, rè di Ponto K. 87
Aria « Venga pur, minacci e frema » (Farnace)

Ascanio in Alba K. 111
Recitativo « Perchè tacer degg’io? »
Aria « Cara, lontano ancora » (Ascanio)

Exsultate, jubilate K. 165

Le nozze di Figaro K. 492
Arietta « Voi che sapete » (Cherubino)

La finta giardiniera K. 196
Aria « Va’ pure ad altri in braccio » (Ramiro)

La clemenza di Tito K. 621
Aria « Parto, ma tu ben mio » (Sesto)

Messe en ut mineur K. 427
Laudamus te

1 CD label Aparté, sorti le 7 juin 2024.

 La simplicité et l’absence du besoin d’éblouir de la part de l’interprète et de l’orchestre, viennent en toute humilité rendre honneur au compositeur. Espérons qu’il y en aura encore beaucoup d’autres récitals de cette qualité !

L’exercice du disque « récital », injustement décrié, est souvent décrit comme « daté » et remontant aux années 70 et 80 où chaque chanteur avait presque son album annuel ! D’innombrables disques avaient en effet tendance à fleurir, voire à envahir les bacs au détriment d’enregistrements pensés avec un vrai élément liant l’ensemble des morceaux. Ce liant, Marina Viotti le propose ici dans son dernier opus, et explique dans le livret que l’idée est de démontrer la diversité vocale des rôles féminins chez Mozart.

Il s’agit donc de montrer que certains rôles mozartiens étaient pensés à l’origine pour des sopranos à la voix plus grave que ce qu’on imaginerait aujourd’hui, et que cette diversité vocale reste encore tout à fait valable de nos jours, pour un peu que l’on bouscule nos oreilles pour mieux redécouvrir ces classiques du répertoire mozartien.

Le disque s’ouvre donc sur un air de Dorabella de Cosi Fan Tutte, mettant plus l’accent sur la caractérisation que sur des prouesses vocales. La voix de Marina Viotti, quoi qu’il en soit, s’approprie parfaitement la tessiture requise par l’aria.

On regrettera un peu les césures entre récitatif et arias, et particulièrement sur le « Ch’io mi scordi di te », tant les deux sonnent de manière indissociable.  Mais il en va ainsi des préoccupations des plateformes de musique en ligne et des playlists inévitables, voulant se débarrasser d’introductions trop longues. Le point étant fait, il faut relever la légèreté de la voix dialoguant avec le piano, la rondeur et le soin apporté à la prononciation du texte. La voix descend avec délice dans les graves pour mieux remonter, sans crainte du rythme ou des piques imposées par la partition.

Les graves propres aux mezzo sont magnifiquement rendus dans l’air énergique de Mitridate, « Venga pur…. »  tandis que les deux extraits du moins connu Ascanio viennent prolonger le tourment de ce milieu d’album avec un récitatif incarné avec soin, avant d’entamer le Exsultate Jubilate. C’est précisément là où on prend conscience de la limite de l’exercice proposé par ce récital. Car si Marina Viotti rend sans faillir les notes les plus aiguës, sans stridence ni hésitation, on sent néanmoins que le registre plus haut, requis dès le départ, hausse la difficulté pour une voix de mezzo. Néanmoins le pari est tenu, et le rendu impeccable.

Les aigus d’ailleurs ne sont toutefois pas en reste, notamment avec l’air de Susanna où, plutôt que de mettre en péril la chanteuse, ces notes viennent au contraire la sublimer et valoriser une voix ronde et fruitée, les « …vieni » se prolongeant et s’envolant avec une touche de romantisme, témoignage de la belle maîtrise technique d’école belcantiste à laquelle la chanteuse est formée. La Susanna de Viotti se veut piquante et l’on a vraiment l’impression d’entendre une sérénade,  telle que le demande l’histoire des Noces de Figaro.

Toujours extrait des Noces, un « Voi che sapete », au registre idéal pour la chanteuse qui rompt la douceur de cet air avec un « Va’ pure ad altri » révolté, issu de La fienta giardiniera.

L’air de Sesto où la chanteuse dialogue avec la clarinette constitue un excellent écho au « Ch’io mi scordi di te » du début de l’album, et constitue un des highlights du récital. Marina Viotti s’y montre royale, préservant le douceur du timbre parmi les dangereuses vocalises. Le « Laudamus te » forme une belle conclusion, d’où ressort un impressionnant contrôle du souffle.

Gli Angeli Genève, sous la direction vive et énergique de Stephen MacLeod, offre l’écrin parfait à Marina Viotti pour briller dans des registres vocaux, qui a priori différents, prennent vie ici de manière très cohérente avec une seule interprète, qui confirme ainsi un beau talent de mozartienne, et la grande versatilité qu’on lui connaissait déjà également. Saluons au passage la belle prise de son, qui restera de mise pendant toute la durée de l’enregistrement – donnée souvent oubliée mais qui peut ruiner le plus réussi des récitals. Ici l’équilibre reste toujours au même niveau, et la distance entre l’auditeur et l’ensemble est idéale.

On peut difficilement s’empêcher de penser à certaines consœurs de Marina Viotti, comme Kiri Te Kanawa, grande mozartienne en son temps, qui savait parfaitement faire usage d’une voix tirant le meilleur des aigus du registre mezzo, ou des graves du registre soprano, pour mieux rester dans un perpétuel entre deux, conservant ainsi une voix aux teintes riches et soyeuses.

La voix, ici, reste au service de la musique, dans l’idée de rendre au mieux la poésie et la beauté des airs choisis. Certains ajouteront que c’est au détriment d’une vraie mise en avant de technique vocale ou d’envolées, mais la simplicité et cette absence du besoin d’éblouir de la part de l’interprète et de l’orchestre, viennent en toute humilité rendre honneur au compositeur. Espérons qu’il y en aura encore beaucoup d’autres récitals de cette qualité.

image_printImprimer
Marina ViottiStephan MacLeodGli Angeli Genève
0 commentaires 4 FacebookTwitterPinterestEmail
Ivar kjellberg

Habitué de longue date du TCE et pianiste amateur, Ivar Kjellberg est venu à l'art lyrique grâce à ses parents, qui faisaient sonner Wagner dans tout l'immeuble pour l'amuser ! Grand fan des interprètes des années 70 et de l'opéra allemand, Ivar peut écouter en boucle les disques d'Edda Moser et d'Hermann Prey avant d'enchaîner... sur un bon Offenbach !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
La Vestale de Spontini revient chez elle à l’Opéra national de Paris
prochain post
TRISTAN les yeux fermés…

Vous allez aussi aimer...

CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié

8 mai 2025

CD – Salome : ni Lolita, ni Terminator

2 mai 2025

CD – I puritani : une gravure de...

25 avril 2025

CD – Indomita, le premier album d’Eleonora Buratto

11 avril 2025

Osez les inconnus de BIZET !

3 avril 2025

CD – LIZA LEHMANN – A brillant destiny

28 mars 2025

CD – Ermione sur le vif au Festival...

24 mars 2025

CD- Par amour, le chant racé et énamouré...

24 mars 2025

CD – Les lumineux fantômes baroques d’Hamlet

28 février 2025

CD – Transalpin, récital de Lou Benzoni Grosset...

17 février 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    5 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Norbert RIVIERE dans GIOVANNI PACINI : un musicien dont l’œuvre reste encore à redécouvrir…
  • Hervé Casini dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Hervé Casini dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman
  • Stéphane Lelièvre dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Bernet Yannick dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié

8 mai 2025

CD – Salome : ni Lolita, ni...

2 mai 2025

CD – I puritani : une...

25 avril 2025