À la une
Se préparer à ROBINSON CRUSOÉ, Théâtre des Champs-Élysées, 03-14 décembre...
Rome : Le Journal d’un disparu / La Voix humaine, un...
Ça s’est passé il y a 100 ans : création...
Se préparer au REQUIEM de Verdi / TEREZIN –Grand Amphithéâtre...
CRISE À LA FENICE : L’OPÉRA ITALIEN SOUS TENSION POLITIQUE
Les brèves d’octobre –
Quand la musique s’envole mais que la scène trébuche :...
La Chauve-Souris à Vienne –In memoriam KS Harald Serafin
Vienne : Une Nuit à VeniseJoyeux anniversaire, Johann !
À la Fenice, un Wozzeck d’autrefois, traduit en italien, anachronique…...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Éditos

Entre gens bien élevés…

par Stéphane Lelièvre 16 octobre 2022
par Stéphane Lelièvre 16 octobre 2022
Jean-Jacques Grandville, « Les Romains échevelés à la première représentation d'Hernani » (1836)
0 commentaires 1FacebookTwitterPinterestEmail
1,3K

L’impolitesse est la chose la mieux partagée du monde, et aucun peuple, aucun quartier, aucune catégorie sociale ne peut s’en prétendre exempt. À l’Opéra, l’impolitesse peut revêtir des formes variées, du monsieur très comme il faut qui squatte une place qui n’est pas la sienne et refuse absolument de la rendre à son occupant malgré les demandes réitérées de l’ouvreuse (scène observée de mes yeux au Théâtre des Champs-Élysées) à la dame qui double sans aucune vergogne la file d’attente pour entrer plus vite dans le théâtre ; des spectateurs qui continuent de s’invectiver d’un fauteuil à l’autre alors que les premières mesures de l’ouverture se font entendre à ceux qui, lassés du spectacle, décident de quitter la salle avant la fin de la représentation et obligent toute une rangée de personnes à se lever ; des huées agrémentées de noms d’oiseaux adressées par le public aux artistes au doigt d’honneur élégamment pointé vers un spectateur par Iréne Theorin à la fin d’une représentation de la Götterdämmerung lors du dernier festival de Bayreuth.

Mais il est une autre forme d’impolitesse, plus insidieuse, qui se manifeste parfois et contre laquelle il semble qu’on ne puisse pas faire grand-chose… Je veux parler des bruits qui parasitent les représentations d’opéras ou les concerts, et qui sont autant d’insultes adressées aux musiciens qui font de leur mieux pour satisfaire les mélomanes venus les écouter. Au nombre des bruits divers et variés, les quintes de toux et les sonneries de téléphone remportent sans doute la palme de l’insupportable. On peut évidemment être enrhumé et avoir du mal à réfréner un accès de toux ou un éternuement en pleine mauvaise saison. Mais que dire de ceux qui crachent, toussent, éternuent sans aucun effort de discrétion ? Qui se retiennent pendant le recitativo secco, occupés qu’ils sont à lire les surtitres pour suivre l’action, mais qui crachent leurs poumons pendant le « Dove sono » ou le « Porgi amor » de la Comtesse – qui les barbent ? Le pompon est probablement atteint lors des récitals de mélodies ou de lieder, au cours desquels, entre chaque pièce interprétée, tous les enrhumé.e.s du théâtre, comme d’un commun accord, interrompent pendant d’interminables secondes le concert par d’intempestives quintes de toux. On en vient parfois à souhaiter que des annonces soient faites, incitant les gens à ne pas tousser ou à le faire le plus discrètement possible, comme on leur signale l’obligation d’éteindre leurs téléphones. (Seul Laurent Brunner ose faire ainsi à Versailles, notamment lorsque le concert fait l’objet d’un enregistrement…).

Mais de telles annonces seraient-elles suivies d’effet ? Les préconisations faites oralement ou les messages écrits dans les cartouches des surtitres n’empêchent pas des rythmes de samba de retentir en pleine représentation, spécialement après les entractes, alors que les spectateurs et spectatrices ont réallumé leur téléphone pendant la pause… et oublié de l’éteindre. La pauvre Sabine Devieilhe en sait quelque chose qui, lors de la première de Lakmé à l’Opéra Comique, a dû différer de longues secondes l’attaque de la vocalise lançant l’air des Clochettes, le temps que la ou le coupable daigne enfin éteindre son téléphone…

On ne demande peut-être pas l’immobilité parfaite, ni le silence absolu pendant toute la représentation. Simplement un peu de discrétion – et de respect pour les musiciens et pour les mélomanes venus écouter leur œuvre, leurs artistes préférés – et non des quintes de toux bien peu mélodieuses ou des sonneries électroniques jouant d’horripilantes ritournelles !

image_printImprimer
0 commentaires 1 FacebookTwitterPinterestEmail
Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Salome à l’Opéra de Paris – Ils moururent heureux et eurent beaucoup de petits prophètes
prochain post
RINALDO à Tours : Ottavio Dantone aux Concerts d’automne

Vous allez aussi aimer...

Édito d’octobre –« O, mia musica, si bella e...

2 octobre 2025

Édito de septembre –L’opéra aujourd’hui : marcher – et...

2 septembre 2025

LES IDÉES CADEAUX DE PARPIGNOL POUR VOS FÊTES !

22 décembre 2024

Édito de septembre –De la bonne « tenue » (?)...

1 septembre 2024

Édito de juillet – La Culture, éternelle cinquième...

3 juillet 2024

Édito de juin – Le Festival d’Aix sauvé...

26 mai 2024

Édito de mai – Facilité, sensiblerie, vulgarité : PUCCINI...

7 mai 2024

CENTENAIRE DE LA MORT DE PUCCINI Quel hommage...

4 mars 2024

Édito de février – Culture, éducation, enseignement :...

5 février 2024

Pour une année 2024 qui mette à l’honneur...

1 janvier 2024

En bref

  • Les brèves d’octobre –

    27 octobre 2025
  • Les brèves de septembre –

    29 septembre 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Stéphane Lelièvre dans SCALA DE MILAN : découvrez la richissime saison 2025-2026 !
  • Lelievre Stephane dans SCALA DE MILAN : découvrez la richissime saison 2025-2026 !
  • Sandra Bonazzi dans « Polimnia : l’opéra pour tous », un projet en pleine expansion pour faire vivre et partager l’opéra !
  • Rémi Godard dans SCALA DE MILAN : découvrez la richissime saison 2025-2026 !
  • ugo dans CRISE À LA FENICE : L’OPÉRA ITALIEN SOUS TENSION POLITIQUE

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Édito d’octobre –« O, mia musica, si...

2 octobre 2025

Édito de septembre –L’opéra aujourd’hui : marcher...

2 septembre 2025

LES IDÉES CADEAUX DE PARPIGNOL POUR...

22 décembre 2024