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Kaëlig Boché au Musée d’Orsay – Par le petit doigt…

par Laurent Bury 20 octobre 2021
par Laurent Bury 20 octobre 2021
©Hélène Charier
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Comme le chanta jadis Théodore Botrel, les Bretons dansent en se tenant par le petit doigt. Pour ce deuxième récital des lauréats de l’Académie Orsay-Royaumont, après Axelle Fanyo qui, le mois dernier, empoignait l’auditoire avec un dramatisme exacerbé, c’est dans une atmosphère infiniment plus feutrée que nous entraîne le ténor Kaëlig Boché, comme par le petit doigt. Toujours placé sous l’égide du « Triomphe de la mélodie et du lied », le programme qu’il propose n’inclut pas de passage par la case germanique, mais invite à un voyage allant de la France à la Grande-Bretagne pour mieux en arriver à sa Bretagne natale, terre où a également vu le jour la pianiste Jeanne Vallée qui l’accompagne ici (mais pas sur le CD Aimer à loisir paru chez B Records, où sont réunis les quatre équipes distinguées par l’Académie mentionnée plus haut).

Le triomphe de la mélodie et de l’art song

Avec pour bornes chronologiques 1868, lorsque Duparc compose sa toute première mélodie, « Chanson triste », et 1945, quand Poulenc publie ses Deux mélodies de Guillaume Apollinaire, le récital accueilli par l’Auditorium du Musée d’Orsay couvre une période large, mais se concentre surtout sur la première moitié du XXe siècle. Kaëlig Boché y privilégie un ton élégiaque, une douceur séduisante, révélant à côté de pages célébrissimes comme L’Énamourée de Reynaldo Hahn les plus rares compositions de Déodat de Séverac (une « Chanson pour le petit cheval » bien plus ambitieuse que son titre ne le laisserait présager). À côté des textes d’Apollinaire, dont la mise en musique annonce déjà le prologue des contemporaines Mamelles du Tirésias, l’extrait de Tel jour, telle nuit met en avant la poésie d’Éluard sans sortir de ce climat général apaisé. De manière assez originale pour un chanteur français, Kaelig Boché se tourne ensuite vers le répertoire britannique d’où proviennent deux songs de Roger Quilter datant de 1903-1905, et deux autres d’Ivor Gurney, dont une évocation poignante de la Première Guerre mondiale (« In Flanders »).

Trois Bretons très différents

Si Guy Ropartz n’est pas totalement oublié (le rythme mi-berçant mi-dansant de sa mélodie « La Mer » montre quels pouvaient être ses atouts), les deux autres Bretons qu’inclut ce récital relèveront davantage de découverte pour beaucoup de mélomanes. Paul Le Flem, déjà plus rare, est représenté ici par deux mélodies sur des poèmes de Verlaine : en 1904, le compositeur ose notamment s’attaquer à « Mandoline » de Verlaine, et parvient à y créer une belle atmosphère de mystère, après que tant d’illustres prédécesseurs s’y étaient attaqués. Quant à Louis Aubert, dont a récemment pu voir à Tourcoing l’opéra La Forêt bleue, il révèle une personnalité assez fascinante, tant avec « La Mauvaise Prière », où une Bretonne prie la Vierge de noyer son bien-aimé plutôt que de le laisser succomber aux charmes des Tahitiennes, qu’avec « Tendresse », grande chanson d’amour digne d’une comédie musicale. Ayant conclu sur ces deux pièces saisissantes, le ténor et son accompagnatrice concèdent un bis que, disent-ils, ils n’avaient pas prévu, sans doute trop modestes pour imaginer que le public en réclamerait un : ce sera le très drôlatique « Petit garçon trop bien portant », troisième des Chansons pour enfants de Poulenc. Le concert s’arrête là, et c’est dommage car on aurait volontiers écouté ces quatre mélodies sur des textes de Jean Nohain !

 

Retrouvez Kaëlig Boché au disque dans ce très beau CD consacré à Jean Cartan

Les artistes

Kaëlig Boché, ténor

Jeanne Vallée, piano

Le programme

Déodat de Séverac, Chanson pour le petit cheval 
Reynaldo Hahn, L’Enamourée
Francis Poulenc, Nous avons fait la nuit, FP 86, no 9 ; Montparnasse, FP 127, no 1 ; Bleuet, FP 102
Henri Duparc, Chanson triste
Ivor Gurney, In Flanders ; Sleep
Roger Quilter, Come Away Death, op. 6, no 1 ; Now Sleeps the Crimson Petal, op. 3, no 2
Paul Le Flem, Mandoline ; Soleil couchant
Guy Ropartz, La Mer
Louis Aubert, Tendresse ; La Mauvaise Prière

Bis : Poulenc, « Le petit garçon trop bien portant »

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Kaëlig Boché
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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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