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ProductionCompte renduVu pour vous

En transposant I CAPULETI E I MONTECCHI au Far West, l’Opéra de Nancy invente l’opéra spaghetti

par Nicolas Le Clerre 25 juin 2024
par Nicolas Le Clerre 25 juin 2024

© Jean-Louis-Fernandez

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I Capuleti e i Montecchi à l’Opéra national de Lorraine, 23 juin 2024

Y a-t-il une fatalité à systématiquement maltraiter les œuvres de Bellini sur la scène de l’opéra de Nancy ? Trente ans après un Pirata de sinistre mémoire – et alors qu’on désespère de voir un jour Norma au Palais Hornecker – la metteuse en scène allemande Pinar Karabulut inflige à I Capuleti e i Montecchi un traitement dramatique contestable heureusement sauvé par une réalisation musicale flamboyante.

Cowboys et envahisseurs

Il existe dans la Beauté – non pas seulement dans l’harmonie d’un visage aux traits réguliers ni dans le charme qui peut se dégager d’un paysage aux courbes apaisantes, mais bien dans la Beauté au sens philosophique – un vertige qui peut pétrifier celui qui l’approche de trop près. C’est très exactement la thèse du film de Bertrand Blier Trop belle pour toi où le personnage de Bernard, marié à Carole Bouquet, lui préfère une femme ordinaire fagotée comme l’as de pique.

On peut légitimement se demander si Pinar Karabulut n’appartient pas à cette catégorie d’individus que la Beauté effraye et qui lui préfère la laideur poisseuse du quotidien. Engagée par Matthieu Dussouillez, Directeur général de l’Opéra de Lorraine, pour mettre en images une musique d’un raffinement absolu, souvent comparée à celle de Frédéric Chopin, elle échoue en effet à mettre la moindre étincelle de grâce dans son travail et livre au public nancéien l’un des spectacles les plus laids qu’on ait vus place Stanislas depuis longtemps. Sans remettre en cause les lauriers qu’ont pu tresser la presse allemande et le New York Times à cette jeune metteuse en scène, on est en droit de s’interroger sur les affinités qu’entretient Pinar Karabulut avec le répertoire bellinien pour le maltraiter de la sorte…

La note d’intention publiée dans le programme de salle n’apporte aucune explication crédible à ce ratage. Interrogée sur la transposition de l’intrigue des Capulet et les Montaigu dans l’univers du western, la dramaturge répond de manière simpliste que « le Far West représente l’essence du système patriarcal ». On pourrait lui objecter que le patriarcat se portait – et se porte toujours, hélas – aussi bien dans la Grèce antique, la France napoléonienne, l’Inde brahmanique ou les états théocratiques moyen-orientaux, d’autant qu’elle n’exploite quasiment pas les codes du western spaghetti de Sergio Leone qu’elle cite pourtant comme source d’inspiration de son travail !

Dès l’ouverture, le spectacle se réduit donc au ressassement du cliché queer du cowboy qui serait, depuis les succès disco des Village People à la fin des années 1970, une figure de masculinité hyper virilisée. Vêtus de velours bleu roi, leurs visages ombrés de loups comme s’ils s’apprêtaient tous à rejoindre une soirée libertine, les cowboys Capulet se déhanchent au rythme de mouvements chorégraphiés qui, par leur simplisme, suscitent la gêne.

De ce tableau initial découleront ensuite pendant deux heures une succession d’images plus malaisantes les unes que les autres parmi lesquelles on retiendra, pêle-mêle, le décor d’une jungle d’Heroic fantasy (on est loin des paysages du Nevada des vieux westerns de John Ford !), une soucoupe volante en plastique orange et de faux chevaux dans le goût de l’hyperréalisme brejnévien…

Les costumes de Teresa Vergho ajoutent encore à la laideur du spectacle. Hormis Romeo, tous les personnages sont affublés d’un vestiaire mal seyant qui n’avantage aucune silhouette. Jusque dans le choix des couleurs et des tissus, ces costumes sont ratés au point qu’on se demande si le costume arlequin rouge et bleu (les couleurs attribuées aux Montaigu et aux Capulet) que Lorenzo cache sous son carrick est sciemment – ou pas – un moyen de suggérer au spectateur la duplicité du personnage. Si oui, le procédé relève d’un simplisme affligeant et démontre que le spectacle n’accorde aucune confiance à l’intelligence du public.

De ce fatras sans queue ni tête, on retiendra néanmoins une intuition que Pinar Karabulut ne fait malheureusement qu’effleurer et qui aurait pu être la colonne vertébrale de son spectacle. Vincenzo Bellini ayant composé, comme c’était encore la tradition au début de l’ottocento dans l’opera seria italien hérité de Haendel, le rôle de Romeo pour une voix féminine, la metteuse en scène fait le choix d’assumer cette ambiguïté de genre et n’a pas demandé à son interprète de porter une perruque masculine ni de se maquiller pour viriliser ses traits. Il en ressort que la haine de Capellio pour Romeo et la jalousie de Tebaldo qui craint de voir lui échapper sa fiancée prennent une dimension radicalement différente – et diablement stimulante – si l’on imagine que Giulietta s’apprête à assumer, grâce à Romeo, une sexualité lesbienne. Mais de ce coming out qui bouleverserait l’ordre social à Vérone et saperait les fondements du patriarcat, la mise en scène de Pinar Karabulut ne nous dit presque rien, hélas…

Prima la musica

Pour sauver cette Première du naufrage intégral, il ne fallait pas moins qu’une équipe musicale sans faille et il faut saluer à nouveau le talent de Matthieu Dussouillez à composer, pour son théâtre de Nancy, des distributions homogènes et talentueuses, en adéquation avec le répertoire qu’il propose.

Malgré une annonce faite à sa demande en début de spectacle par le Directeur général en personne, Yaritza Véliz livre de Giulietta un portrait vocal qui force l’admiration et ne souffre aucune réserve. Auréolée par sa nomination comme « Renée Fleming artist » en 2021 et des débuts remarqués sur plusieurs scènes des États-Unis, la jeune soprano chilienne voit sa carrière européenne prendre un nouvel essor depuis des apparitions très remarquées au festival de Glyndebourne, à Covent Garden et au Concertgebouw d’Amesterdam. Après Rouen, c’est au tour de Nancy de l’accueillir et de succomber à un timbre vif-argent, agile et lumineux dans les aigus sans rien céder à la richesse du medium. Bien qu’interprétée dans une situation particulièrement inconfortable – en équilibre précaire sur une soucoupe volante (sic), au milieu d’épanchements de fumée – son aria « Oh ! Quante volte » témoigne d’une maitrise déjà éprouvée de toute la grammaire belcantiste : longueur de souffle (indispensable à toute interprète bellinienne), légèreté arachnéenne des sons filés, précision des aigus et élégance des reprises ornées, rien ne manque à la palette de l’artiste pour dresser de Giulietta le portrait d’une héroïne mélancolique et fragile comme le sont beaucoup des personnages féminins du cygne de Catane. Le grand duo avec Romeo et celui avec Lorenzo au début du second acte complètent par la suite le portrait d’une artiste qui connait son sujet et évolue en terrain de connaissance. Yaritza Véliz s’y montre à la fois musicalement très rigoureuse et dramatiquement très investie.

Face à cette partenaire de première catégorie, Julie Boulianne compose un Romeo à l’avenant, éblouissant d’évidence. De la mezzo québécoise, on connaissait déjà, depuis sa participation à Iphigénie en Tauride sur la même scène nancéienne en 2023, le timbre somptueux et l’intelligence de l’interprétation. Dans cette production des Capulet et les Montaigu qui ne lui donne rigoureusement rien à jouer, elle réussit néanmoins à briller en puisant dans ses propres ressources pour composer un personnage fouillé, psychologiquement dense et crédible. Masculine et virile malgré le flot de cheveux noirs qui lui couvre les épaules, Julie Boulianne assombrit son timbre sans en altérer la virtuosité et réussit à donner chair à un Romeo ardent, consumé d’amour et prêt à tout pour ravir aux Capulet l’objet de sa passion. Dans l’aria « Se Romeo t’uccise un figlio », elle étire le bronze de ses graves en des notes d’une somptuosité inouïe avant que la cabalette « La tremenda ultrice spada » ne lui permette de démontrer une autorité de timbre et une souplesse qui sont celles des grands interprètes belcantistes. Mais c’est dans la mort de Romeo que la chanteuse touche au sublime. Le duo « Ah! crudel! che mai facesti ? » la confirme tragédienne (en doutait-on, d’ailleurs, après avoir entendu son Iphigénie la saison passée ?) et c’est lorsque le compositeur dépouille son chant de toute fioriture que Julie Boulianne exprime le mieux la pureté du romantisme belcantiste.

Il faut à David Astorga un sacré talent pour avoir su rendre crédible le personnage de sergent Garcia benêt dont l’a affublé la mise en scène de Pinar Karabulut. Doté d’un timbre solaire, suffisamment souple pour vocaliser héroïquement mais assez large pour ne pas tomber dans la caricature du tenorino androgyne, le jeune chanteur costaricain incarne un Tebaldo tout à la fois consumé d’amour pour Giulietta et pétri de haine contre son rival. Placé dans la lumière par la partition dès le début du premier acte, il livre de « E serbato a questo acciaro » une version fiévreuse, ponctuée d’aigus incandescents, tandis que la cabalette « L’amo tanto, e m’è si cara » démontre une capacité à orner le da capo d’une extrême élégance.

Au personnage de Lorenzo, Manuel Fuentes offre une belle présence scénique et la ductilité propre aux voix graves lorsqu’elles sont capables de coloratures. C’est dans le duo avec Giulietta au début du second acte qu’il est le plus exposé : la jeune basse espagnole y démontre un timbre profond, égal sur toute la tessiture, et d’une agilité qui devrait rapidement lui permettre d’envisager ajouter à son répertoire quelques rôles de basse-bouffe rossinienne.

Donnie Ray Albert, enfin, complète la distribution et campe un Capellio de belle autorité, bien chantant quoique Bellini ne lui accorde aucun air ni duo de premier plan. C’est finalement dans le quintette « Soccorso, sostegno », dans le finale du premier acte, qu’il tire le mieux son épingle du jeu : son baryton sonore y fait idéalement écho aux timbres de ses partenaires féminines.

En fosse, Ramón Tebar est le démiurge d’un petit miracle musical qui porte l’Orchestre de l’Opéra national de Lorraine au rang des premières phalanges belcantistes de l’hexagone. Déjà excellents en décembre pour interpréter Don Pasquale, les musiciens nancéiens tirent les bénéfices de la fréquentation régulière de ce genre de répertoire et donnent de l’ouverture de I Capuleti e i Montecchi une interprétation électrique, tempétueuse comme un ciel d’orage. Au pupitre, le chef espagnol dirige cependant sans excès d’expressivité : le geste est mesuré, la battue retenue mais le regard aiguisé et la parfaite connaissance de la partition lui permettent d’imposer là une nuance, ou de corriger ici un tempo. Au sein de l’orchestre, les différents pupitres sont à l’unisson et œuvrent tous au succès de la représentation. Si les cordes, lisses et soyeuses, donnent des mélodies belliniennes une interprétation d’une impeccable élégance, ce sont les vents, systématiquement sollicités pour créer les ambiances dramatiques avant chaque grande aria, qu’il convient de saluer en priorité : cors et clarinettes sonnent avec une justesse que beaucoup d’orchestre pourraient leur envier. La harpe sonore et agile de Jean-Baptiste Haye mérite elle-aussi d’être mise à l’honneur : la manière dont elle dialogue avec la voix de Yaritza Véliz dans « Oh ! Quante volte » participe incontestablement de la beauté angélique de cette cantilène.

Sur le plateau, les artistes masculins du Chœur de l’Opéra national de Lorraine sont eux aussi remarquablement préparés. Le ridicule de leurs costumes et de leurs chorégraphies stéréotypées n’obère en rien l’autorité de leur chant où s’exprime toute la hargne des Capulet contre les Montaigu.

Au rideau final, le public nancéien de cette Première accueille de manière très enthousiaste la réalisation musicale du spectacle mais réserve quelques huées à l’apparition de la metteuse en scène. Dieu sait combien il est difficile aujourd’hui de monter une nouvelle production d’un opéra de Bellini : on sait donc gré à Matthieu Dussouillez de s’y être attelé, quitte à s’être fourvoyé en en confiant la mise en scène à Pinar Karabulut.

En quittant le théâtre et en retrouvant la place Stanislas inondée d’un soleil de fin d’après-midi dominicale, on se dit in fine avec un peu d’agacement qu’on vient d’assister à un furieux nanar, mais que la BO en était malgré tout diablement enthousiasmante.

Les artistes

Romeo : Julie Boulianne
Giulietta : Yaritza Véliz
Capellio : Donnie Ray Albert
Tebaldo : David Astorga
Lorenzo : Manuel Fuentes

Orchestre et Chœur de l’Opéra national de Lorraine, dir. Ramón Tebar
Chef de chœur : Guillaume Fauchère
Assistant à la direction musicale : William Le Sage
Mise en scène : Pinar Karabulut
Scénographie : Michela Flück
Costumes : Teresa Vergho
Lumières : Bernd Purkrabek
Assistanat à la mise en scène : Alixe Durand Saint Guillain

Le programme

I Capuleti e i Montecchi

Opéra en deux actes de Vincenzo Bellini, livret de Felice Romani d’après des sources italiennes et les Nouvelles de Matteo Bandello. Créé au Théâtre La Fenice de Venise le 11 mars 1830

Opéra de Nancy, dimanche 23 juin 2024

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Julie BoulianneManuel FuentesYaritza VélizRamon TebarPinar KarabulutDonnie Ray AlbertDavid Astorga
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Nicolas Le Clerre

C’est un Barbier de Séville donné à l’Opéra National de Lorraine qui décida de la passion de Nicolas Le Clerre pour l’art lyrique, alors qu’il était élève en khâgne à Nancy. Son goût du beau chant le conduisit depuis à fréquenter les maisons d'Opéra en Région et à Paris, le San Carlo de Naples, la Semperoper de Dresde ou encore le Metropolitan Opera de New-York. Collectionneur compulsif de disques, admirateur idolâtre de l’art de Maria Callas, Nicolas Le Clerre est par ailleurs professeur d’Histoire-Géographie, Président de la Société philomathique de Verdun, membre de l'Académie nationale de Metz et Conservateur des Antiquités et Objets d'Art de la Meuse.

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