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Adriana Lecouvreur à l’Opéra Bastille : trois as gagnants pour la reprise de la production légendaire de David McVicar

par Camillo Faverzani 17 janvier 2024
par Camillo Faverzani 17 janvier 2024

© Sébastien Mathé / OnP

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Adriana Lecouvreur, Opéra Bastille, 16 janvier 2024

Anna Netrebko, Yusif Eyvazov et Ekaterina Semenchuk renouent avec le succès dans le titre-phare de Francesco Cilea

Une production très classique dont le théâtre constitue le fil conducteur

Adriana Lecouvreur revient à l’Opéra Bastille dans la mise en scène de David McVicar. Une conception bien connue du public parisien et du mélomane en général, puisque, depuis 2010, elle a fait le tour des grandes salles européennes (Londres, Barcelone, Vienne, Milan) et nord-américaines (New York, San Francisco) et qu’il en existe une édition en DVD. Annulée au printemps 2020, elle avait été donnée à l’Opéra national de Paris au début de l’été 2015, notamment avec Angela Gheorghiu dans le rôle-titre. Ne nous attardons donc pas sur une production très classique dont le théâtre constitue en quelque sorte le fil conducteur, le buste de Molière trônant au milieu du plateau dès avant le lever de rideau. Le premier acte s’ouvre sur les coulisses de la Comédie-Française où s’affairent bien des personnages dans de beaux costumes d’époque. À l’acte II, on troque l’effigie du fondateur pour la Grange-Batelière qui n’est autre qu’une nouvelle variation de la scène, sorte de méta-théâtre où se jouent les vicissitudes et les intrigues du quotidien. De même pour le Palais Bouillon, transformé en véritable lieu de représentation où s’animent d’abord la cour, dans de gracieux déplacements de silhouettes, ensuite la chorégraphie quelque peu banale du divertissement « Le Jugement de Pâris ». L’acte IV nous renvoyant à l’ossature, dépouillée à l’extrême, de la Maison de Poquelin.

Un trio parfaitement rodé

C’est donc dans la distribution que réside principalement l’intérêt de cette reprise et celle que nous propose aujourd’hui la plus illustre scène lyrique nationale est de tout premier ordre, affichant dans les trois rôles principaux des artistes qui ont débuté dans l’œuvre à la même occasion et qui s’y sont retrouvés depuis, au fil des représentations.

L’héroïne a la tâche ingrate de devoir ouvrir le bal pratiquement tout de suite, ce qui peut parfois se révéler à double tranchant, surtout un soir de première. C’est ce qui se passe, en effet, pour Anna Netrebko dont l’air de présentation sonne parfois lourd : l’émission paraît un peu pâteuse, le souffle est court, malgré une ligne bien assurée. Et c’est d’autant plus dommage qu’à l’acte III, lors de la reprise du même mouvement, on perçoit les étincelles qui auraient pu aussitôt s’allumer chez cette « umile ancella ». La cantatrice russo-autrichienne connaît cependant son Adriana sur le bout de la langue, pour l’avoir incarnée à plusieurs reprises depuis 2017, entre autres dans cette même production, et sa comédienne se ressaisit donc dès l’affrontement avec sa concurrente, au finale II, où les aigus sont à la mesure du paroxysme d’une tension à son comble. Le phrasé du monologue de Phèdre est des plus soignés, amené par le cri presque désespéré du défi (« E Fedra sia! »), resserrant le désarroi d’une victime aux abois : la gestuelle est noble, le portamento majestueux, le contraste des couleurs fabuleux, le crescendo majestueux. La variation dans les teintes ressort également du duo avec Michonnet, l’interprète retrouvant sa longueur de souffle légendaire dans « Poveri fiori » – et la fragilité qui lui faisait défaut au début –, de même que dans un duo de la mort magistral, notamment dans le haut du registre.

Son Maurizio est un Yusif Eyvazov en constante progression. Dès sa sortita, il fait état d’une articulation admirable, à la rondeur envoûtante ; l’aigu est bien négocié, sans devoir recourir à d’inutiles hurlements. L’air de l’acte II et le récit du III se singularisant par un superbe legato et par une ampleur confondante.

Légèrement anguleuse et rauque à son apparition, la Principessa d’Ekaterina Semenchuk fait montre d’un sens du drame très affirmé aussi bien dans le duo avec Maurizio, bien assorti, à l’acte II, que dans le second duo du III, avec sa rivale.

Une distribution de tout premier ordre

Le Michonnet d’Ambrogio Maestri sait bien gérer les passages de registre dans l’introduction et déploie une profonde intériorité dans son air de l’acte IV, quoique pas toujours audible. Sava Vemič est un Principe au beau timbre grave, bien chaud., tandis que Leonardo Cortellazzi sonne quelque peu faible en Chazeuil. Comprimari enjoués pour Quinault (Alejando Baliñas Vieites), Poisson (Nicholas Jones), Jouvenot (Ilanah Lobel-Torres) et Dangeville (Marine Chagnon), tous issus de la Troupe lyrique de l’Opéra national de Paris.

Manquant peut-être d’un brin de punch supplémentaire, Jader Bignamini dirige consciencieusement les forces de la maison d’où se détachent la harpe, lors du divertissement de l’acte III, secondée par la douceur des vents, puis ces mêmes vents se mélant aux cordes, dans le prélude du IV.

Public visiblement satisfait au rideau final.

Les artistes

Adriana Lecouvreur : Anna Netrebko
Maurizio : Yusif Eyvazov
La Principessa di Bouillon : Ekaterina Semenchuk
Michonnet : Ambrogio Maestri
Il Principe di Bouillon : Sava Vemič
L’Abate di Chazeuil : Leonardo Cortellazzi
Quinault : Alejando Baliñas Vieites
Poisson : Nicholas Jones
Madamigella Jouvenot : Ilanah Lobel-Torres
Madamigella Dangeville : Marine Chagnon
Un Maggiordomo : Se-Jin Hwang

Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris, dir. Jader Bignamini et Alessandro Di Stefano

Mise en scène : David McVicar
Décors : Charles Edwards
Costumes : Brigitte Reiffenstuel
Lumières : Adam Silverman
Chorégraphie : Andrew George

Le programme

Adriana Lecouvreur

Opéra en quatre actes de Francesco Cilea, livret d’Arturo Colautti, créé au Teatro Lirico de Milan le 6 novembre 1902.

Opéra National de Paris Bastille, représentation du mardi 16 janvier 2024

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David McVicarAnna NetrebkoYusif EyvazovLeonardo CortellazziEkaterina SemenchukJader BignaminiAmbrogio MaestriSava Vemič
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Camillo Faverzani

Professeur de littérature italienne à l’Université Paris 8, il anime le séminaire de recherche « L’Opéra narrateur » et dirige la collection « Sediziose voci. Studi sul melodramma » aux éditions LIM-Libreria musicale italiana de Lucques (Italie). Il est l’auteur de plusieurs essais sur l’histoire de l’opéra. Il collabore également avec des revues et des maisons d’opéra (« L’Avant-scène Opéra », Opéra National de Paris).

2 commentaires

Padovani Olivier 18 janvier 2024 - 19 h 15 min

Le rôle d’Adrianna ne demande pas des moyens exceptionnels mais par contre , il y faut un sens de l’interprétation ,l’Art de dire comme la regrettée Renata Scotto . Callas ne l’a jamais chanté mais y aurait été prodigieuse .
Netrebko déroulé sa grande voix certes , quelquefois lourde avec toujours une articulation sommaire ,….Très loin de Tebaldi et de Scotto dans ce rôle

Répondre
Victor 19 janvier 2024 - 2 h 53 min

Soirée inoubliable! Tous les artistes de premier niveau.
Excellente direction musicale qui a clairement aidé tous les artistes sur scène… il suffit de le regarder diriger et chanter avec les chanteurs : connaisseur profond du répertoire, technique impeccable, élégance et musicalité superlative… elle arrive aussi à anticiper les erreurs des chanteurs et à maintenir ensemble l’orchestre comme peu savent le faire… Bignamini se confirme l’un des meilleurs directeurs du panorama international.

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