À la une
Vienne : une production de PELLÉAS ET MÉLISANDE magnifiée par la...
LE VAISSEAU FANTÔME ou la rédemption par Asmik…
FLORA MIRABILIS : passionnante redécouverte à l’Opéra national  de Grèce
Les brèves de novembre –
À Bordeaux, le Purcell de Niquet… pas seulement pour les...
La magie invaincue d’Alcina à l’Opéra de Montpellier
La traviata conclut le « fil noir » de la trilogie de...
La traviata conclude il fil noir della trilogia piacentina
Vanessa de Barber à Lisbonne : saudade américaine
Iphigénie en Tauride à l’Opéra Comique : la modernité de...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

ProductionCompte renduVu pour vous

Le Bourgeois gentilhomme fait une réjouissante escale à l’Opéra Comique

par François Desbouvries 19 mars 2023
par François Desbouvries 19 mars 2023

© Stefan Brion

© Stefan Brion

© Stefan Brion

© Stefan Brion

© Stefan Brion

© Stefan Brion

© Stefan Brion

© Stefan Brion

0 commentaires 5FacebookTwitterPinterestEmail
3,K

Jouée pour la première fois en juin 2019 au Printemps des Comédiens Montpellier, la production créée par la Compagnie Jérôme Deschamps de la comédie-ballet Le Bourgeois Gentilhomme tourne depuis dans toute la France, et est déjà passée (entre autres) par Pau, Versailles, Caen, Marseille ou Bordeaux…
Cette fois Jérôme Deschamps, metteur en scène et interprète de Monsieur Jourdain, pose ses valises… à l’Opéra Comique, dont il fut le Directeur de 2007 à 2015.

Le spectacle est un modèle d’équilibre. Équilibre de l’œuvre tout d’abord, présentée sous une forme que tous les spectateurs ne connaissent peut-être pas : en effet ce n’est pas à la pièce de Molière telle qu’elle est traditionnellement proposée que nous assistons, mais à la comédie-ballet originelle, telle qu’elle fut conçue et créée devant le Roi et la Cour, le 14 octobre 1670. Ultime fruit de la connivence artistique entre Molière et Lully, le chef-d’œuvre frappe par l’intégration parfaite et naturelle des parties chantées et dansées dans la comédie dont nous sommes si familiers. Ce genre, dont Molière était si fier, et qui avait pour vocation de concurrencer durablement l’opéra italien de l’époque, préfigure rien moins que l’opéra français, et, dans une certaine mesure… la comédie musicale ! Musicalement, nous écoutons un condensé du meilleur Lully, et assistons à de charmantes petites scènes, tel le dialogue entre le berger et la bergère de l’acte I, joué dans un théâtre de poche intégré à même la salle à manger de Monsieur Jourdain.  Et bien sûr, Lully donne la pleine mesure de son talent dans la magnifique cérémonie de réception du Bourgeois en Mamamouchi, ainsi que dans le très beau tableau final.

L’équilibre se trouve également dans la mise en scène, qui allie l’émotion créée par un Monsieur Jourdain rêveur, grand enfant plus touchant que ridicule dans son désir naïf d’élever sa condition, et le comique omniprésent – comique du texte bien évidemment, mais aussi du jeu des acteurs. Nous retrouvons bien ici la griffe du créateur des Deschiens ; entre autres gags irrésistibles, la servante Nicole (Pauline Tricot), véritable fée du logis et maniaque de la propreté, dont la fierté est de piéger des rats, passe son balai frénétiquement, jusqu’entre les jambes des chanteurs, et exprime sa fureur avec la vapeur d’un fer à repasser ; une bergère fait… la vaisselle, avec des gants de couleur vive ; le dîner avec Doriante et Dorimène est quant à lui complètement déjanté, Monsieur Jourdain devant assommer le porcelet, qu’il découpe et dont il exhume chapelets de saucisses, jambon sous plastique et ketchup ! Le décor unique (signé Félix Deschamps) ne nuit pas à la vivacité de l’œuvre, un jeu d’acteurs alerte (entrées et sorties des personnages par de nombreuses portes) assurant la fluidité de l’ensemble. Dans ce salon-salle à manger, le théâtre est à l’honneur, avec, mis en abyme, le petit théâtre dont nous avons parlé plus haut, mais aussi la chambre de Monsieur Jourdain qui s’avance, telle une loge d’avant-scène, au son du Te Deum de Charpentier. Mention spéciale aux splendides costumes de Vanessa Sannino et perruques de Cécile Kretschmar, ainsi qu’aux lumières de François Menou, particulièrement dans la cérémonie de Mamamouchi.

La troupe réunie par Jérôme Deschamps est excellente de fraîcheur, d’humour, de vivacité, mais c’est avant tout Jérôme Deschamps lui-même (particulièrement applaudi au rideau final) qui crève la scène, apportant à son personnage une touche de folie fantasque et de pure émotion. Au pupitre, le chef d’orchestre Marc Minkowski, qui devait diriger les premières représentations, est remplacé (fracture et immobilisation forcée obligent…) par le jeune chef Théotime Langlois de Swarte qui tout en jouant du violon dirige avec précision, légèreté et sensibilité des Musiciens du Louvre qui ne sont pas pour rien dans la jubilation émanant du spectacle, de même qu’une troupe de chanteurs parfaitement rodée comprenant l’espiègle et fine musicienne Sandrine Buendia, le haute contre Nile Senatore que Première Loge retrouve avec plaisir après sa participation au Coscoletto offenbachien donné à Martina Franca en juillet 2019, le ténor Lisandro Nesis au timbre frais et léger et la basse aux couleurs chaudes et profondes de Jérôme Varnier.

Le spectacle se donne jusqu’au 26 mars : avis aux amateurs !

Les artistes

Lucile : Pauline Gardel
Le maître de philosophie : Jean-Claude Bolle Reddat
Le maître de musique, le Tailleur : Sébastien Boudrot
Covielle, le maître d’armes : Vincent Debost
Monsieur Jourdain : Jérôme Deschamps
Dorimène : Pauline Deshons
Cléonte : Aurélien Gabrielli
Dorante, le maître de danse : Guillaume Laloux
Madame Jourdain : Josiane Stoleru
Nicole : Pauline Tricot
Chanteurs et chanteuses : Sandrine Buendia, Nile Senatore, Lisandro Nesis, Jérôme Varnier 
Danseurs et danseuses : Anna Chirescu, Léna Pilon Lang, Artur Zakirov, Quentin Ferrari, Maya Kawatake Pinon

Les Musiciens du Louvre, dir. Théotime Langlois de Swarte
Mise en scène : Jérôme Deschamps
Décors : Félix Deschamps
Costumes : Vanessa Sannino
Perruques : Cécile Kretschmar
Chorégraphie : Natalie Van Parys
Lumières : François Menou

Le programme

Le Bourgeois Gentilhomme

Comédie-ballet de Molière, musique de Jean-Baptiste Lully, créée le 14 octobre 1670 au Château de Chambord.
Paris, Théâtre national de l’Opéra Comique, représentation du jeudi 16 mars 2023.

image_printImprimer
Sandrine BuendiaJérôme DeschampsLisandro NesisThéotime Langlois de SwarteJérôme VarnierNile Senatore
0 commentaires 5 FacebookTwitterPinterestEmail
François Desbouvries

Scientifique de formation et de profession (il est enseignant-chercheur en mathématiques appliquées), François Desbouvries n’en est pas moins passionné par l’art : la littérature, la peinture, et bien sûr... la musique en général, et l’opéra en particulier. Il fréquente assidûment les salles de concerts et d’opéras depuis une trentaine d’années, et n’a de cesse de faire partager sa passion, notamment via le site Première Loge dont il a rejoint l’équipe de rédaction en janvier 2020.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Poitiers célèbre le 10e anniversaire du CHŒUR ET ORCHESTRE DES JEUNES avec MALIK DJOUDI
prochain post
Pénibilité au travail, âge du départ en retraite : l’avis de Gérard (Andrea Chenier)

Vous allez aussi aimer...

Vienne : une production de PELLÉAS ET MÉLISANDE magnifiée...

6 novembre 2025

LE VAISSEAU FANTÔME ou la rédemption par Asmik…

6 novembre 2025

FLORA MIRABILIS : passionnante redécouverte à l’Opéra national  de...

6 novembre 2025

Les brèves de novembre –

6 novembre 2025

À Bordeaux, le Purcell de Niquet… pas seulement...

6 novembre 2025

La magie invaincue d’Alcina à l’Opéra de Montpellier

5 novembre 2025

La traviata conclut le « fil noir » de la...

5 novembre 2025

La traviata conclude il fil noir della trilogia...

5 novembre 2025

Vanessa de Barber à Lisbonne : saudade américaine

4 novembre 2025

Iphigénie en Tauride à l’Opéra Comique : la...

4 novembre 2025

En bref

  • Les brèves d’octobre –

    27 octobre 2025
  • Les brèves de septembre –

    29 septembre 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Sabine Teulon Lardic dans Rigoletto trionfa a Piacenza e dà inizio a una trilogia popolare fedele all’originaria partitura
  • Renza dans Trovatore strepitoso a Piacenza, con una prodigiosa Teresa Romano come Azucena
  • Luciano barilli dans Rigoletto triomphe à Plaisance et donne le coup d’envoi d’une trilogie populaire fidèle à la partition originale
  • Renza dans Rigoletto triomphe à Plaisance et donne le coup d’envoi d’une trilogie populaire fidèle à la partition originale
  • Stéphane Lelièvre dans SCALA DE MILAN : découvrez la richissime saison 2025-2026 !

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Vienne : une production de PELLÉAS ET...

6 novembre 2025

LE VAISSEAU FANTÔME ou la rédemption...

6 novembre 2025

FLORA MIRABILIS : passionnante redécouverte à l’Opéra...

6 novembre 2025