À la une
Diva ma non troppo : le public du festival de Froville...
Dans le labyrinthe des opéras de RIMSKI-KORSAKOV
À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires
Job, le procès de Dieu : création d’un opéra engagé et...
Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »
La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de vous !
Brèves de juin –
Découvrez la saison 25-26 de l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille dans la...
Dernière saison d’Alain Surrans à ANGERS-NANTES OPERA
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vousConcert

Célébration du centenaire Gabriel Fauré au Théâtre des Champs-Élysées

par Marc Dumont 5 novembre 2024
par Marc Dumont 5 novembre 2024
D.R.
1 commentaire 1FacebookTwitterPinterestEmail
858

Dans les hommages (très) mesurés au compositeur décédé à 79 ans, il y a tout juste un siècle, le 4 novembre 1924, le concert du Théâtre des Champs Élysées fut un moment hors du temps. La voix a eu sa part. Mais c’est pourtant la musique de chambre qui s’est taillée la part du lion dans ce concert hors norme, puisque les trois parties de plus d’une heure chacune ont proposé trois de ces œuvres emblématiques d’un compositeur intime.

Tout d’abord un 2e quatuor en sol mineur op.45, étrangement interprété par le quatuor I Giardini. Un violon bien terne, des cordes en retrait face à un pianiste bien trop puissant et démonstratif : un hiatus peu fauréen. Le 1er quintette en ré mineur op. 89, interprété par le Quatuor Tchalik, a proposé une tout autre vision, homogène et subtile, qualités que l’on a retrouvées avec bonheur dans le Quatuor à cordes en mi mineur op. 121, dernière œuvre de Fauré.

Quelques œuvres pour piano ont constitué l’autre versant privilégié du concert. C’est à Jean-Philippe Collard, au jeu poétique et inspiré, qu’est revenu l’honneur d’ouvrir le chemin fauréen de ce concert, dans une 3e Barcarolle en sol bémol majeur op. 42 toute en nuances, puis une Ballade en fa dièse majeur op. 19 dont les mélismes, les contrechants délicats, faisaient penser aux longues phrases d’un autre musicien – des mots : Marcel Proust.

La magie opéra, et s’accentua encore en fin de deuxième partie avec ce qui fut le très grand moment de ce concert : les 9 Préludes op. 103 (en création au Théâtre des Champs-Elysées), sous les doigts si sensibles d’un Jean-Claude Pennetier de 82 ans. Ce fut un moment hors du temps, inspiré comme rarement, d’une liquidité et d’une profondeur intime insondable. L’œuvre est bouleversante avec ses paysages intérieurs tour à tour liquides, aériens, évanescents – troublants. Jean-Claude Pennetier nous emmena dans des contrées où l’air se fait rare, au plus haut des cimes.

La troisième partie a offert un des versants vocaux de Fauré, son fameux Requiem. Avec un regret : ne manquait-il pas quelques mélodies, plutôt que le Cantique de Jean Racine donné ici ? L’horizon chimérique, dont le titre seul évoque un inaccessible que Fauré ne cessait d’approcher dans ses musiques si personnelles, aurait été emblématique d’une soirée rare et si originale.

Cantique et Requiem ont été proposés en petit effectif, gardant à cette soirée l’intimité recherchée (malgré les hordes de tousseurs impénitents…). Bernard Têtu a dirigé, avec un sens raffiné des demi-teintes, les huit musiciens : un violon, une alto, deux magnifiques violoncellistes, un contrebassiste, une harpiste, une corniste parfaite et un organiste trop présent (c’est le même instrumentiste qui jouait la partie de piano du quatuor op 45). Les deux moments de violon solo ont malheureusement fait entendre un son acide, étriqué. Le petit chœur de quatorze chanteurs fut dans son élément, avec une ferveur contenue, mais les tempos rapides choisis par le chef n’ont pas permis à l’œuvre de nous transporter in paradisium. D’autant que la voix du baryton n’était pas des plus planantes. Reste que ce Requiem était à l’image de ce marathon Fauré : touchant. 

—————————————————–

PS : En une telle circonstance, on déplorait l’absence remarquée des micros de France Musique…

Les artistes

Camille Chopin, soprano
Pierre-Yves Cras, baryton
Ensemble vocal
Bernard Tétu, direction
I Giardini
Quatuor Tchalik
Dania Tchalik, piano 
Jean-Philippe Collard, piano
Jean-Claude Pennetier, piano

Le programme

Centenaire Gabriel Fauré – Concerts et enregistrement

Première partie
Ballade op. 19, Impromptu n° 2, Barcarolle n° 3, Quatuor avec piano n° 2 op. 45
Deuxième partie
Neuf Préludes op. 103 (Première au Théâtre des Champs-Elysées), Quintette n° 1 avec piano op. 89
Troisième partie
Cantique de Jean Racine op. 11, Quatuor à cordes op. 121, Requiem op. 48 

Paris, Théâtre des Champs-Élysées, concert du dimanche 3 novembre 2024.

image_printImprimer
Camille ChopinPierre-Yves CrasBernard TétuDania TchalikJean-Philippe CollardJean-Claude Pennetier
1 commentaire 1 FacebookTwitterPinterestEmail
Marc Dumont

Passionné par l’Histoire et la Musique, Marc Dumont a présenté des centaines de concerts et animé de multiples émissions à Radio France de 1985 à 2014. Il se consacre à des conférences et animations, rédige actuellement un livre où Musiques et Histoire se croisent sans cesse, et propose des « Invitations aux Voyages », qui sont des rencontres autour de deux invités, en vidéo.

1 commentaire

François 10 novembre 2024 - 0 h 07 min

Les solos de violon du Requiem ce soir là n’étaient pas interprétés par I giardini mais Gabriel Tchalik, du quatuor Tchalik.

Répondre

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
CD – Contemplation par Huw Montague Rendall : éclectisme… et charisme !
prochain post
Ça s’est passé il a 100 ans : création de La Petite Renarde rusée

Vous allez aussi aimer...

Diva ma non troppo : le public du festival...

14 juin 2025

À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires

14 juin 2025

Job, le procès de Dieu : création d’un opéra...

14 juin 2025

Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »

13 juin 2025

La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de...

13 juin 2025

Brèves de juin –

13 juin 2025

Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille...

12 juin 2025

À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de...

9 juin 2025

Retour triomphal de Pretty Yende au Théâtre des...

9 juin 2025

Núria Rial et l’Accademia del Piacere donnent le...

9 juin 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    30 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Stéphane Lelièvre dans À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires
  • HUBERT dans À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires
  • cecile PABA ROLLAND dans Il trovatore à Marseille : Le chant de l’Extrémo
  • Stéphane Lelièvre dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • Alessandro dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Diva ma non troppo : le public...

14 juin 2025

À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des...

14 juin 2025

Job, le procès de Dieu : création...

14 juin 2025