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Les festivals de l’été –
Superbe ouverture du Festival de Colmar avec l’Orchestre de la Monnaie, Alain Altinoglu et Stéphane Degout

par Stéphane Lelièvre 6 juillet 2024
par Stéphane Lelièvre 6 juillet 2024

© Bertrand Schmitt

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© Bertrand Schmitt

Cela fait un an seulement qu’Alain Altinoglu dirige le Festival International de Colmar, et pourtant le chef français semble chez lui  dans la « Petite Venise » du Haut Rhin : s’il est visiblement très heureux de retrouver le public colmarien, les spectateurs le lui rendent bien, qui rappellent le chef à plusieurs reprises à l’issue de ce concert d’ouverture et le noient sous les bravos, ainsi que les musiciens de «son» orchestre bruxellois (l’Orchestre symphonique de la Monnaie). 

Il faut dire que cette édition 2024 s’est ouverte de façon particulièrement brillante : un programme très séduisant, un soliste vocal de grande classe et même…  les caméras d’Arte Concert pour une diffusion en direct (et en replay sur https://www.arte.tv/fr/arte-concert/) !

L’Orchestre symphonique de la Monnaie, excellent comme à son habitude, a brillé de mille feux dans un programme particulièrement apte à le mettre en valeur. Au-delà, pour chaque pupitre, d’une homogénéité rare dans la qualité, ce qui frappe surtout, c’est la capacité des musiciens à se fondre dans un ensemble qui, loin de constituer un magma sonore touffu et épais, garde une transparence étonnante y compris dans le tutti les plus puissants. Cette transparence permet à chaque pupitre de se singulariser et de briller tour à tour : on aurait envie de féliciter tout particulièrement les bois et les cuivres pour leurs splendides interventions dans la Symphonie en ré mineur de Franck – mais ce serait injuste tant tous les musiciens de l’orchestre se sont montrés irréprochables et parfaitement impliqués ! Cette transparence, cette qualité de la pâte sonore, on la doit aussi à n’en pas douter au chef, qui galvanise ses troupes et confère toujours à chaque page la couleur et l’atmosphère idoines : la caractère diaphane des premières mesures du prélude de Lohengrin, la mélancolie prégnante du premier lied des Chants d’un compagnon errant, la légèreté trompeuse du second – avec ses touches délicatement colorées et ses arabesques rythmiques qui évoquent parfois le « Von der Jugend » du Chant de la Terre –, le côté mélancolique – au sens fort du terme – du quatrième et dernier lied, d’autant plus sombre et émouvant que le rythme de marche funèbre qui le caractérise évite, dans la lecture d’Alain Altinoglu, toute exagération, toute pesanteur excessive. Quant à la Symphonie en ré mineur de César Franck, une œuvre que le chef de toute évidence affectionne particulièrement[1], elle fait entendre, et brillamment, le festival de couleurs et de contrastes (en termes d’intensité, de rythme, d’atmosphères) attendu.

Stéphane Degout propose quant à lui une interprétation exemplaire des Lieder eines fahrenden Gesellen. En superbe forme vocale, le baryton fait entendre une voix d’une homogénéité rare, conservant son velours jusqu’aux deux extrêmes de la tessiture, y compris lorsque l’écriture se fait plus tendue  – notamment dans les deuxième et troisième lieder. La technique est superlative, avec en particulier un art consommé de la voix mixte mais aussi une projection efficace lui permettant de surmonter sans encombre les tutti de l’orchestre. Surtout, l’interprétation touche au cœur : convaincant dans l’expression de la mélancolie ou du désespoir, c’est plus encore dans le registre de la douceur que le chanteur se montre exceptionnel, avec des phrases d’une tendresse bouleversante (le « O Augen blau, warum habt ihr mich angeblickt? » du dernier lied, entre autres exemples). En bis, le chanteur propose malicieusement un hommage mahlérien à l’Alsace, avec une interprétation habitée de « Zu Straßburg auf der Schanz ».

Un superbe concert, qui ouvre en beauté le Festival de Colmar !
Rendez-vous ce soir à l’Église Saint-Matthieu, pour une soirée intitulée « Variations britanniques » au programme particulièrement original : l’ouverture de The Tempest de Thomas Adès, la Sérénade pour ténor, cor et cordes de Britten et les Variations Enigma d’Elgar.

————————————————-

[1] Alain Altinoglu vient d’enregistrer cette symphonie avec l’Orchestre Symphonique de la Radio de Francfort pour Alpha Classics.

Les artistes

Stéphane Degout, baryton
Orchestre symphonique de la Monnaie
Alain Altinoglu, direction musicale

Le programme

Wagner : Lohengrin, prélude
Mahler : Lieder eines fahrenden Gesellen
Franck : Symphonie en ré mineur

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Stéphane DegoutAlain Altinoglu
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Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

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