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« Duels ! »

par Laurent Bury 25 septembre 2020
par Laurent Bury 25 septembre 2020
Chantal Santon-Jeffery
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Photo : Chantal Santon-Jeffery. © DR

Pontoise Baroque, édition bilingue

Vendredi 25 septembre a démarré la 35e édition du Festival baroque de Pontoise. Dans une version totalement Covid-compatible, avec distanciation entre les chaises disposées dans l’église Notre-Dame, interdiction pour le public de circuler à l’entracte – le dit entracte étant réduit au temps nécessaire pour réaccorder un clavecin, et fléchage au sol pour les entrées et les sorties. Qu’à cela ne tienne, c’est sur un superbe concert que s’est ouvert le festival que dirige Pascal Bertin, « directeur heureux » selon les termes de son allocution liminaire.

Avec pour titre Migrazione, l’édition 2020 se penche sur la dissémination de la musique italienne à travers le monde et, plus généralement, sur « la mobilité des arts, des personnes et la richesse des métissages qui ont fait l’identité culturelle de la France, l’Espagne, l’Angleterre, l’Autriche ou l’Allemagne ». Le concert inaugural recentre le propos sur les relations entre France et Italie au XVIIIe siècle, pour la musique vocale autant que pour la musique instrumentale. Les « Duels » dont il est ici question opposent ou plutôt rapprochent les deux nations que l’on croyait ennemies, et l’on comprend tout ce que la France a trouvé à imiter dans l’art des Italiens, malgré toutes les dénonciations et toutes les professions d’aversion réciproque qui se sont multipliées à cette époque.

Du côté de la musique instrumentale, c’est principalement autour du violon que tout se joue. Fondatrice de l’ensemble La Diane Française, Stéphanie-Marie Degand prend un malin plaisir à faire entendre tout ce qui relie directement les compositions de Vivaldi (interprétation fougueuse de deux extraits des célébrissimes Quatre Saisons) ou de Locatelli (un concerto grosso dont on se demande parfois pourquoi il est sous-titré « Il pianto d’Arianna », à moins que la sœur de Phèdre n’exhale son désespoir par la fureur autant que par la lamentation) et les concertos de Jean-Marie Leclair.

Et du côté de la musique vocale, Chantal Santon-Jeffery nous montre que les Français comme les Italiens ont donné dans l’imitation des chants d’oiseaux, dans l’affliction et les pleurs, ou dans l’aria di paragone où le tumulte d’une âme est comparé à celui des éléments. Vivaldi lui donne l’occasion de se « bartoliser » avec le désormais incontournable « Agitata da due venti » de la Griselda, Haendel la montre endeuillées avec deux tubes, « Lascia ch’io pianga » de Rinaldo et « Piangerò » de Giulio Cesare, ainsi que le plus rare « Tu del Ciel ministro eletto » extrait du Trionfo del Tempo e del Disinganno. Le versant français est exclusivement représenté par Rameau, qui suffit amplement à notre bonheur, tant la soprano maîtrise à la perfection le style de ce compositeur, après avoir participé à tant d’enregistrements de ses œuvres sous l’égide du Centre de musique baroque de Versailles. Pour le deuil, « Tristes apprêts » de Castor et Pollux paraît inévitable, mais on se réjouit d’entendre le bien moins courant « Coulez, mes pleurs » tiré de Zaïs, bouleversant dans sa simplicité, pour lequel l’orchestre s’allège de la majeure partie de ses instrumentistes (ne restent que la flûte, le violon, le clavecin et un violoncelle). Pour la virtuosité, le bien connu « Rossignols amoureux » d’Hippolyte et Aricie fait dialoguer la voix et la flûte, et l’impressionnant « Quand l’aquilon fougueux » tiré de Dardanus montre que le Dijonnais n’avait rien à envier aux Italiens dans l’art de mettre les vocalises au service de l’expressivité. Les quelques phrases de récitatif qui précèdent illustrent une fois de plus l’aisance et l’éloquence de Chantal Santon-Jeffery dans ce répertoire, prouvée notamment dans son dernier disque, « Brillez, astres nouveaux » (Aparte).

Un regret, qui ne concerne en rien la qualité artistique du concert : Ile de France Mobilités serait bien inspiré d’ajouter un train supplémentaire en fin de soirée, faute de quoi les mélomanes parisiens continueront à devoir prendre leurs jambes à leur cou pour gagner la gare de Pontoise sitôt le concert terminé…

Les artistes

Chantal Santon-Jeffery, soprano.
Ensemble La Diane Française, Stéphanie-Marie Degand, violon et direction

Le programme

Extraits d’oeuvres de Vivaldi, Locatelli, Leclair, Haendel, Rameau.

Concert du 25 septembre 2020, 20h30, Église Notre-Dame, Pontoise.

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Chantal Santon-JefferyLa Diane FrançaiseStéphanie-Marie Degand
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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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