À la une
Se préparer au REQUIEM de Verdi / TEREZIN –Grand Amphithéâtre...
CD – Véronique Gens, Les divas d’Offenbach
Elle aurait 100 ans aujourd’hui : Virginia Zeani
Le Voyage de Komitas à Palaiseau : un dialogue entre...
CD – Andrè Schuen : MOZART, un arc dramatique à...
CD – Couperin, Lalande – Leçons de ténèbres
CD – Marc-Antoine Charpentier, Motets 
Grandi voci au Festival Torre del lago 2026 !
SPECTACLE ET CONCERTS AU LOUVRE, EN LIEN AVEC L’EXPOSITION «...
Fuoco di gioia 2025 au Festival Verdi de Parme :...
JULIE M. ou l’insoumission baroque à l’Opéra de Rennes
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Vu pour vous

CD – Véronique Gens, Les divas d’Offenbach

par Stéphane Lelièvre 21 octobre 2025
par Stéphane Lelièvre 21 octobre 2025
0 commentaires 2FacebookTwitterPinterestEmail
54
Les artistes

Véronique Gens, soprano
Chœur et Orchestre national des Pays de la Loire, dir. Hervé Niquet

Le programme

Les divas d’Offenbach

La Belle Hélène (1865)
1 « Un rêve, mon dieu, c’est un rêve »

La Diva (1869)
2 « Je crois bien et je le promets »

La Grande-Duchesse de Gérolstein (1867)
3 « Dites-lui »

La Vie parisienne (1866)
4 « Allez donc, allez donc bien vite »

Valéria (1851)
5 « C’est pour aimer »

Boule-de-neige (1871)
6 « Moi je viens réclamer le divorce »

Le Voyage dans la Lune (1875)
7 « Ballets de Chimères »

Le Roi Carotte (1872)
8 « Fruit des vieilles habitudes »

La Grande-Duchesse de Gérolstein (1867)
9 « Vous aimez le danger »

Madame Favart (1878)
10 « Je passe sur mon enfance »

Dragonette (1857)
11 « Oui, j’ai menti »

Robinson Crusoé (1867)
12 Entracte Symphonique de l’acte II

La Périchole (1868)
13 « Ô mon cher amant »

La Boulangère des écus (1875)
14 « Ah ! Qu’elle est fière »

La Périchole (1868)
15 « Regarde-le, regarde-moi »

Geneviève de Brabant (1875)
16 « Jeunesse aimable et charmante »

Robinson Crusoé (1867)
17 « Beauté qui viens des cieux »

Le Roman comique (1862)
18 « De la blanche couronne »

La Diva (1869)
19 « Monsieur Étienne, mon coiffeur »

1 CD Alpha (en collaboration avec le Palazzetto Bru Zane), octobre 2025

Les affinités de Véronique Gens avec le répertoire d’Offenbach ne datent pas d’hier. Dès 1996 (sauf erreur de notre part), lors d’un récital au Musée d’Orsay aux côtés de Jean-Paul Fouchécourt, la soprano française révélait déjà un goût très sûr pour l’univers à la fois piquant et tendre de Maître Jacques. Depuis, quelques jalons discographiques — Maître Péronilla, La Vie parisienne — avaient confirmé ce penchant, mais c’est cette fois-ci un album entier que la soprano consacre au musicien français, fruit d’une belle collaboration avec Hervé Niquet et les forces du Chœur et de l’Orchestre National des Pays de la Loire.

Un programme d’une belle intelligence

Le premier mérite de ce disque réside dans son programme, à la fois généreux et intelligemment construit. Les grands incontournables — le « Dites-lui » ou le Rondo des Militaires de La Grande-Duchesse de Gérolstein, l’air de la lettre de La Périchole — côtoient des pages moins connues mais déjà enregistrées cependant, tels les couplets de Madame Favart ou l’air de Vendredi de Robinson Crusoé.

Mais surtout, l’album s’aventure avec bonheur vers des terres presque vierges : airs alternatifs ou coupés par Offenbach extraits de titres célèbres (Le Rêve d’Hélène dans La Belle Hélène, « Regarde-le, regarde-moi », air alternatif pour le « Mon Dieu, que les hommes sont bêtes » de La Périchole), extraits d’ouvrages (très) rares : Valéria (1851), Boule-de-Neige (1871), La Diva (1869), Le Roman comique (1862),…. Certaines découvertes se distinguent par leur charme singulier : « De la blanche couronne » du Roman comique (une page à laquelle, curieusement, semblent manquer les répliques d’un chœur…) ; la « Valse du divorce » de Boule-de-Neige, que Véronique Gens chantait déjà lors du concert d’Orsay en 1996, et dont l’humour repose sur le contraste entre la beauté de la mélodie et la cocasserie du texte (« Et tout bas je me demande : à quoi servent les maris? ») ; ou encore le «  C’est pour aimer » de Valéria, belle injonction à aimer portée par un accompagnement de cordes en pizzicati d’une grande finesse.

Offenbach sans pesanteur

Sous la baguette vive et précise d’Hervé Niquet, le Chœur et l’Orchestre des Pays de la Loire offrent un accompagnement à la fois souple, élégant et pétillant. Le chef français évite quelques alanguissements hérités d’une certaine tradition, privilégiant la clarté du trait et le rebond rythmique – ce qui le pousse parfois à précipiter un peu le tempo – ce qui n’est guère gênant, et est même parfois appréciable dans certaines pages, comme dans l’air de Vendredi « Beauté qui viens des cieux », par exemple. Cela convainc moins, selon nous, dans le bel entracte symphonique de Robinson Crusoé, qui perd un peu de sa poésie, ou la lettre de la Périchole, privée de son indispensable mélancolie.

  Véronique Gens, entre esprit et élégance

Véronique Gens confirme ici les qualités qui font le prix de son art : un chic naturel, une attention constante au mot et à la ligne de chant. Elle s’amuse, elle joue, elle varie les couleurs avec un sens du style irréprochable. Certaines pages (la valse de Valéria ou les airs de La Grande-Duchesse) « tombent » particulièrement bien dans sa voix. Dans d’autres, le timbre se voile légèrement dans le registre aigu, trahissant quelques tensions — mais l’intelligence du chant et la séduction l’emportent toujours.

Un petit bémol : on entend à deux reprises une liaison malencontreuse (« J’ai fait-z-un rêve », par exemple, dans La Diva), peccadilles qui peuvent arriver à tout le monde, on ne peut plus pardonnables et qui ne ternissent en rien la belle impression d’ensemble. Mais on est surpris qu’il ne se soit trouvé personne dans le studio d’enregistrement pour tout simplement relever ces coquilles et les corriger…

Cet album s’impose en tout cas comme un jalon particulièrement intéressant dans la redécouverte du répertoire d’Offenbach, alliant érudition et plaisir, esprit et émotion. On est maintenant désireux d’entendre Véronique Gens incarner un jour sur scène l’une de ces héroïnes offenbachiennes qu’elle sert ici avec charme et talent !

image_printImprimer
0 commentaires 2 FacebookTwitterPinterestEmail
Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Elle aurait 100 ans aujourd’hui : Virginia Zeani

Vous allez aussi aimer...

Le Voyage de Komitas à Palaiseau : un...

19 octobre 2025

Fuoco di gioia 2025 au Festival Verdi de...

18 octobre 2025

JULIE M. ou l’insoumission baroque à l’Opéra de...

18 octobre 2025

Fuoco di gioia 2025: a “Festival Verdi”, un...

18 octobre 2025

KANDINSKY ET LA MUSIQUE DES COULEURS Philharmonie de...

17 octobre 2025

King Arthur de Purcell au TCE : comme...

17 octobre 2025

Naples – Double Mascherate pour Un Bal de...

16 octobre 2025

Salade russe à Lyon

16 octobre 2025

Florence : un Macbeth musicalement captivant au Teatro...

14 octobre 2025

Firenze: al Teatro del Maggio Musicale un Macbeth...

14 octobre 2025

En bref

  • Les brèves d’octobre –

    18 octobre 2025
  • Les brèves de septembre –

    29 septembre 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Farquet dans Mairi, Marianna, Maria : les années grecques inconnues de la Callas : une image authentique de l’art de Maria Callas
  • Van de kerchove dans Aida revient à l’Opéra Bastille dans la mise en scène de Shirin Neshat
  • Sandra Bonazzi dans Fuoco di gioia 2025: a “Festival Verdi”, un eccellente concerto in nome della solidarietà
  • Renza dans Fuoco di gioia 2025: a “Festival Verdi”, un eccellente concerto in nome della solidarietà
  • Alain Sauvage dans Naples – Double Mascherate pour Un Bal de choc

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Le Voyage de Komitas à Palaiseau...

19 octobre 2025

Fuoco di gioia 2025 au Festival...

18 octobre 2025

JULIE M. ou l’insoumission baroque à...

18 octobre 2025