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La spectaculaire TURANDOT d’Andrei Serban inaugure le Festival d’Athènes

par George Markogiannopoulos 30 juin 2025
par George Markogiannopoulos 30 juin 2025

© G. Antonoglou

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À l’Odéon d’Hérode Atticus, Turandot inaugure  le festival d’Athènes-Épidaure : un spectacle vocalement inégal, mais superbe visuellement.

La nouvelle production très attendue de Turandot par l’Opéra national grec a officiellement inauguré le festival Athènes-Épidaure de cette année, lors de la première « mondaine » du 1er juin, qui s’est déroulée dans l’amphithéâtre de l’Odéon d’Hérode Atticus. Cette œuvre très appréciée du public mélomane et chant du cygne de Giacomo Puccini n’a fait l’objet que de cinq représentations : nous avons assisté à la première (1/6) et à l’avant-dernière (6/6), avec des distributions différentes. Dans les deux cas, la direction musicale a été assurée par le chef d’orchestre italien Pier Giorgio Morandi. Les décors et les costumes sont signés Chloé Obolensky, etla mise en scène est réalisée par Andrei Serban, familier de l’œuvre depuis la légendaire production de Covent Garden (1984).

La partie visuelle du spectacle fut d’ailleurs la plus réussie : de toute évidence, un excellent travail a été accompli à cet égard ! Dès l’entrée dans l’amphithéâtre romain, une scène spéciale, imposante et élargie, apparaît tel un balcon surplombant l’orchestre de l’Opéra, habituellement à ciel ouvert, mais se trouvant de ce fait désormais à moitié cachée. Ce choix était sans doute une solution nécessaire pour résoudre le problème chronique de l’Odéon d’Athènes en matière de représentations d’opéra : une largeur très limitée et une profondeur quasi inexistante, qui entravent la créativité des metteurs en scène et des chorégraphes. Malgré cette décision intelligente et nécessaire d’élargir la scène, l’espace reste assez limité, au point que le chœur de l’Opéra National Grecque, vêtu de costumes civils, occupe tout le balcon droit (normalement réservé au public), obligeant le chef d’orchestre à se tourner de ce côté pour diriger les parties chorales. L’absence du chœur sur scène a bien sûr privé dans une certaine mesure l’intérêt visuel des tutti, avec la présence mystique des choristes aux côtés des solistes…
La scène a été sobrement agrémentée de roseaux et de bambous semblant pousser sous diverses constructions en bois, principalement un pont et une tourelle, placées autour du plateau central. De plus, des plaques représentant des divinités et des symboles orientaux avaient été sculptées sur commande afin de s’adapter parfaitement aux arches des ruines de l’amphithéâtre romain, comme les pièces d’un puzzle : un geste noble et intelligent  de respect de l’historicité du lieu et d’intégration et d’harmonisation des interventions scéniques. Sur le plan vestimentaire, les mandarins ont fait forte impression dès leur entrée en scène, avec leurs costumes impressionnants témoignant d’une recherche historique et d’une véritable étude dans leur conception, sous la supervision de Chloé Obolensky. Le caractère fortement orientaliste de l’œuvre a été mis en valeur au fil du spectacle et s’est révélé dans toute sa splendeur : de l’entrée impressionnante du précieux trône impérial aux élégants jeux d’ombres qui suivaient et soulignaient la dramaturgie, la chorégraphie enjouée – en particulier dans le trio des ministres – jusqu’au troisième acte avec les magnifiques lanternes éclairant un paysage brumeux.

La dimension musicale des représentations a fait moins bonne impression, en raison notamment du choix inapproprié de certains solistes. En théorie, Lise Lindstrom (1/6) aurait pu être une très bonne princesse Turandot… mais les faits n’ont pas confirmé cette prévision. Malgré une présence scénique assez convaincante et solide dans le rôle principal, l’articulation de son discours était pour le moins floue, sa projection vocale est restée assez faible et, malgré de brillantes notes aiguës et de belles couleurs, son registre grave s’est révélé absent, la rendant parfois inaudible. Sans doute la chanteuse n’était-elle pas au meilleur de sa forme… La deuxième distribution – théoriquement moins prestigieuse – avec Catherine Foster dans le rôle de Turandot (6/6), s’est avérée beaucoup plus satisfaisante à tous égards. Le chant de Foster était plus stable et plus cohérent, avec une meilleure maîtrise de la voix et des dynamiques, une projection vocale puissante imposante. La chanteuse a par ailleurs pris soin de colorer le rôle d’un héroïsme latent, en tant que soprano dramatique expérimentée. La véritable interrogation concernait toutefois le choix de Riccardo Massi pour le rôle de Calaf (1 et 6/6), qu’il a incarné (exceptionnellement) dans les deux représentations. Le ténor italien possède une très belle voix lyrique et une douceur vocale véritablement romantique, mais son chant s’est révélé plus d’une fois faible et imprécis, au point que les fins de phrases entières étaient perdues. Le célèbre air « Nessun dorma », a frôlé la catastrophe, avec une incapacité évidente à répondre aux exigences vocales du rôle dans sa dimension héroïque. Le ténor n’a finalement pas réussi, faute de conviction et de puissance vocale, à atteindre le niveau requis.
Cette situation n’a pas été particulièrement facilitée par son compatriote, le chef d’orchestre Pier Giorgio Morandi : bien qu’il ait dirigé l’Orchestre de l’Opéra national d’Athènes de manière impeccable et convaincante, à certains moments (comme celui mentionné ci-dessus), les équilibres dynamiques nécessaires n’ont pas été respectés, ce qui a eu pour conséquence de couvrir les solistes par l’accompagnement orchestral, par ailleurs bien coordonné. Parmi l’orchestre de l’Opéra national se sont distinguées les contributions de la flûte, extrêmement transparente et poétique, tandis que les interventions des cors et des cuivres, qui se trouvaient, comme l’exige le compositeur, hors scène et étaient coordonnés en concertation avec le chef d’orchestre adjoint, ont été tout aussi réussies. Le chœur adulte et le chœur d’enfants de l’Opéra national, malgré leur emplacement inhabituel, ont apporté ne belle contribution avec leurs voix riches et aériennes, dont on doute cependant qu’elles aient pu être clairement entendues dans les gradins supérieurs de l’Odéon. Par ailleurs, le trio comique des ministres (chantés par Haris Andrianos, Yannis Kalyvas et Andreas Karaoulis) a constitué une belle réussite, tant sur le plan scénique que vocal, enrichissant la dramaturgie avec des répliques amusantes, une danse enjouée et un chant très vivant dans le deuxième acte (« Olà Pang ! Olà Pong ! »). Cellia Kostea (1/6), à la voix très agréable (elle collabore très fréquemment avec l’Opéra National,) s’est révélée très compétente dans le rôle de Liu, tandis que Maria Kosovitsa (6/6) s’est également révélée être à la hauteur des exigence de la partition dans ce même rôle. Enfin, Nikos Stefanou a été tout à fait satisfaisant dans le rôle de l’empereur Altoum, avec un jeu dramatique imposant approprié. Le rôle de Timur a quant à lui été interprété par Tasos Apostolou, qui a brillamment clôturé le troisième acte de l’œuvre par son aria expressive… La soirée s’est achevée sous les applaudissements d’un public composé de personnalités officielles et de mélomanes venus assister au premier grand concert lyrique de l’été.

Les artistes

Turandot : Lise Lindstrom, Catherine Foster 
Altoum : Nicholas Stefanou
Timur : Tassos Apostolou
Calaf : Riccardo Massi, Francesco Pio Galasso
Liù : Cellia Costea, Maria Kosovitsa
Ping : Haris Andrianos
Pang : Yannis Kalyvas
Pong : Andreas Karaoulis
Un mandarin : Georgios Papadimitriou
Le Prince de Perse : Nicholas Stefanou

Orchestre, chœur et chœur d’enfants du GNO, dir. Pier Giorgio Morandi
Chef de chœur : Agathangelos Georgakatos
Cheffe du chœur d’enfants : Konstantina Pitsiakou

Mise en scène : Andrei Şerban
Décors et costumes : Chloe Obolensky
Dramaturgie : Daniela Violeta Dima
Chorégraphie : Kate Flatt, Georgia Tegou 
Lumières : Jean Kalman, Simon Trottet

Le programme

Turandot

Dramma lirico en trois actes de Giacomo Puccini, livret de Giuseppe Adami et Renato Simoni, créé à la Scala de Milan le 25 avril 1926.

Athènes, Odéon d’Hérode Atticus, représentations des 1er et 6 juin 2025.

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Riccardo MassiLise LindstromCellia CosteaCatherine FosterMaria KosovitsaPier Giorgio Morandi
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George Markogiannopoulos

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