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Cœurs volages et attrait du pouvoir : une fascinante Anna Bolena à Reggio Emilia, Modène et Plaisance

par Ivonne Begotti 14 février 2024
par Ivonne Begotti 14 février 2024

© Masiar Pasquali

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Reggio Emilia, Teatro Municipale Romolo Valli, Anna Bolena, 11 février 2024

Des voix de qualité et un espace scénique labyrinthique pour dépeindre passions, ambitions, soupçons et terreur

Après les succès de Don Carlo et d’Otello de Verdi, Anna Bolena de Donizetti est reprise dans les théâtres émiliens, dans une nouvelle production coproduite avec LAC-Lugano Arte e Cultura, l’Associazione « I Barocchisti » et les théâtres de Reggio Emilia, Plaisance et Modène. L’opéra, déjà applaudi à Lugano en septembre 2023, a été chaleureusement accueilli à Reggio Emilia les 9 et 11 février 2024, et sera joué à Plaisance les 16 et 18 et à Modène les 23 et 25. Cette nouvelle production est digne d’éloges à plusieurs égards. Le chef d’orchestre Diego Fasolis a effectué des recherches philologiques minutieuses et a reproposé la partition originale, pour un total de près de quatre heures de musique, sur instruments d’époque et avec un diapason à 430 Hz. Anna Bolena avait été créée en 1830 au Teatro Carcano de Milan ; l’œuvre avait connu un succès international pendant plusieurs décennies, avant de quitter le répertoire fin XIXe et d’être à nouveau acclamée en 1957 au Teatro alla Scala, dans une édition mémorable (avec des coupures) dirigée par Gianandrea Gavazzeni, mise en scène par Luchino Visconti et avec Maria Callas dans le rôle de l’héroïne éponyme.

La présente production allie rigueur de l’interprétation et distribution de grand mérite. Le metteur en scène Carmelo Rifici a cherché à « pénétrer dans les labyrinthes mentaux et spirituels des personnages », en situant l’histoire dans des pièces abstraites, avec des portes rétractables qui s’ouvrent pour révéler les passions et les états d’âme et se referment immédiatement. Le scénographe Guido Buganza a créé un décor mobile, basé sur un dispositif tournant au design sobre, avec des ailes coulissantes et des passages secrets rendant les scènes inquiétantes, dans un espace qui n’est pas réaliste, mais constitue plutôt un reflet de l’âme. Les costumes de Margherita Baldoni « évoquent un monde froid et hostile » et, sans respecter l’époque, font allusion à la mode des premières décennies du XVIe siècle. Les éclairages d’Alessandro Verazzi, intenses et évocateurs, s’avèrent capables de créer des atmosphères émotionnellement changeantes et impressionnantes.

Anna, pivot dramatique de l’opéra, est interprétée par Carmela Remigio, qui reprend ce rôle après l’avoir interprété à Bergame en 2015, remportant le prix Abbiati de la meilleure cantatrice, et après avoir chanté Giovanna à Rome en 2019. L’expérience qu’elle a acquise lui permet de traduire à la fois les traits mélancoliques et la fierté royale du personnage, et elle se montre particulièrement convaincante dans l’invective adressée à la nouvelle maîtresse de son mari « Sul suo capo aggravi un Dio », et dans la scène de la folie. Arianna Vendittelli campe une rivale digne de ce nom : passionnée et timide, elle fait ressortir le conflit entre amitié et passion, entre loyauté et trahison. Techniquement, elle maîtrise les filati et les mezze voci, et se montre à la hauteur de l’agilité requise par son rôle. Ruzil Gatin est un Percy passionné. Ce ténor de trente-six ans, dont la langue maternelle est le russe, articule les mots avec clarté. Simone Alberghini, basse acclamée dans le belcanto et dans Rossini, ajoute un nouvel opus à son catalogue d’opéras de Donizetti (une dizaine de titres) et propose un Enrico VIII vocalement solide et au phrasé clair. Luigi De Donato est un Rochefort convaincant, à la voix douce et à la technique solide. Paola Gardina incarne Smeton avec aisance et une vocalité tout aussi appropriée. Marcello Nardis sait mettre en valeur le rôle de Hervey. La prestation du chœur Merulo est digne. Il faut souligner le finale de l’acte I, avec le quintette extatique « Ah, regina ! » où, enfin, tous les personnages chantent à l’unisson. Après quatre heures de spectacle, des tonnerres d’applaudissements, et même des demandes de rappels !

Notons enfin que l’atrium du théâtre présente les travaux réalisés par des élèves du Liceo Artistico Chierici dans le cadre du projet Opera nell’Opera (ils ont en effet créé l’image graphique d’Anna Bolena).

Les artistes

Anna Bolena : Carmela Remigio
Enrico VIII : Simone Alberghini
Giovanna Seymour : Arianna Vendittelli
Riccardo Percy : Ruzil Gatin
Edgardo Rochefort : Luigi Di Donato
Smeton : Paola Gardina
Hervey : Marcello Nardis

Orchestra I Classicisti, dir. par Diego Fasolis
Coro Claudio Merulo di Reggio Emilia, dir. Martino Faggiano
Mise en scène : Carmelo Rifici
Décors : Guido Buganza
Costumes : Margherita Baldoni
Lumières : Alessandro Verazzi

Le programme

Anna Bolena

Tragedia lirica en deux actes de Gaetano Donizetti, livret de Felice Romani, créée au Teatro Carcano de Milan le 26 décembre 1830.
Reggio Emilia, Teatro Municipale Romolo Valli, représentation du dimanche 11 février 2024

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diego fasolisRuzil GatinCarmela RemigioArianna VendittelliMarcello NardisPaola GardinaSimone AlberghiniLuigi Di DonatoCarmelo Rifici
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Ivonne Begotti

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