À la une
Diva ma non troppo : le public du festival de Froville...
Dans le labyrinthe des opéras de RIMSKI-KORSAKOV
À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires
Job, le procès de Dieu : création d’un opéra engagé et...
Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »
La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de vous !
Brèves de juin –
Découvrez la saison 25-26 de l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille dans la...
Dernière saison d’Alain Surrans à ANGERS-NANTES OPERA
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vousConcert

Des musiques en jeu au 43e festival d’Ambronay (1/3)

par Sabine Teulon Lardic 9 octobre 2022
par Sabine Teulon Lardic 9 octobre 2022

© Bertrand Pichène

© Bertrand Pichène

© Bertrand Pichène

0 commentaires 3FacebookTwitterPinterestEmail
1,2K

Le dernier week end du Festival d’Ambronay déploie une offre séduisante pour sa 43e édition. Comme les éditions antérieures, cette offre est portée par les jeunes ensembles européens sélectionnés par le programme EEEmerging.

Journal de bord 1: les baroques italien, français et anglais

Être immergé dans le Seicento (XVIIe siècle) en Italie, France et Angleterre. C’est le fil conducteur des deux premiers concerts de ce 4e week end du festival d’Ambronay.

Dans la salle Monteverdi, ancien réfectoire de l’abbaye, la première sélection du programme européen EEEmerging (Emerging European Ensembles) sélectionne deux jeunes ensembles. L’un est italien, Filobarroco, formation instrumentale en quatuor qui explore la virtuosité au temps de Frescobaldi. L’autre est français, La Palatine, interroge la thématique des quatre éléments à l’époque où naissent la cantate et l’opéra italiens. Peut-être moins performants que lors de l’édition 2021 du Festival, les quatre instrumentistes de FiloBarroco ont choisi un programme exigeant et de découverte. De Tarquinio Merula à Giovanni Picchi, la vivacité mélodique des variations fait valoir la virtuosité italienne – excellent violoncelliste Carlo Maria Paulesu – mais avec quelques difficultés de coordination, et surtout d’intonation.

La présentation aboutie de La Palatine bénéficie de l’enregistrement de leur premier album, à paraître chez Ambronay éditions courant octobre. Avec une dimension spectaculaire, voire théâtrale pour l’excellente chanteuse, Marie Théolayre, leur prestation est d’une expressivité permanente et d’une écoute complice, y compris dans les pièces instrumentales intercalées. Nous retenons la souplesse du vent, chantée dans « Se l’aura spira » de G. Frescobaldi, métamorphosée en mouvement giratoire dans « E un rapido balena » de C. Pallavicino. Quant à la déploration de « Piante Ombrose » de F. Cavalli (La Callisto), dans laquelle la soprano s’agenouille (au sens propre et figuré), elle émeut l’auditoire, tout autant que le « Lamento di Zaida turca » de Luigi Rossi. Le bis, un arrangement de la chanson « Il n’y a pas d’amour heureux » de Brassens pour leur formation incite l’auditoire à fredonner avec les jeunes artistes, visiblement, eux, très épanouis !

Le soir, dans la merveilleuse abbatiale d’Ambronay, l’ensemble Correspondances fait éclater les pourpres de la polyphonie franco-britannique dans un programme « Au service de Sa Majesté ». Il s’agit du britannique Charles II, qui restaura les institutions de retour de son exil à la cour de France (pendant l’ère de Cromwell). Le programme chemine depuis le motet français (Henry Dumont, Pierre Robert) vers le motet anglais, de Pelham Humphrey à Henry Purcell.

Au vu de son expérience acquise dans la redécouverte du Grand Siècle (pas moins de 18 albums, primés pour la plupart), l’orchestre et le chœur de Correspondances fait merveille. Sébastien Daucé, chef et claveciniste, construit un parcours magnifiant le style concertant entre orchestre, grand chœur et solistes chanteurs. Dans l’acoustique idéale de l’abbatiale romane, la plénitude qui se dégage des motets en latin ou en anglais est vibrante. Chez les instrumentistes, l’écoute réactive de chaque instant s’appuie sur le développement soudé du continuo – orgue, contrebasse, 3 basses d’archet et un basson en sus du théorbe (Thibaut Roussel).

L’alternance du grand chœur (16 chanteurs et chanteuses), placé derrière l’orchestre, et du chant soliste devant le public (d’une à trois voix) dynamise la plupart des œuvres sélectionnées. Sans doute l’interprétation tend à franciser le style anglais sous Charles II, mais pourquoi pas ? Quoi qu’il en soit, le traitement figuraliste des œuvres de Pelham Humphrey est une belle découverte, que le trio de solistes exacerbe dans O Lord my God, particulièrement dans la déploration de « My Heart also in the midst of my body, is ev’n like melting wax » (Mon cœur, dans mes entrailles, fond comme de la cire). L’alternance du chœur et des solistes se structure dans l’anthem O sing unto the Lord (Chantez au Seigneur) de John Blow, avant celle de son disciple, l’anthem de couronnement My Heart is inditing, d’Henry Purcell. Dans les prestations solistes, l’auditeur apprécie la caractérisation qu’imprime l’alto Lucile Richardot, partenaire de longue date de Correspondances (Diapason d’or pour le Cd Perpetual Night). La couleur du timbre androgyne et l’expressivité véhémente de l’artiste émeuvent dans l’unique pièce soliste du programme, « Lord I have sinned » (Seigneur j’ai péché) de P. Humphrey. En coulisses, l’artiste nous confie son goût pour toute musique, profane ou religieuse, unies par « la théâtralité, il s’agit toujours de transmettre un message et des émotions ». Citons également le concours des basses Etienne Bazola, Alexandre Baldo parmi les solistes éloquents. Au cours des enchainements, les ritournelles orchestres du Confitebimur tibi d’Henry Dumont, celles à 2 violons d’’I will hearen de John Blow valorisent ces pièces, tout comme l’ouverture « à la française » de l’anthem citée de Purcell. C’est précisément cette ouverture, s’enchainant aux réjouissances chorales, qui est reprise en bis. Au grand plaisir du public qui remplit les trois nefs de l’abbatiale.

Les artistes

Ensemble FiloBarocco : Maria Luisa Montano, Francesco Facchini, Carlo Marai Paulesu, Marco Baronchelli

Ensemble La Palatine : Marie Théoleyre, Nicolas Wattinne, Noémie Lenhof, Guillaume Aldenwang

Correspondances, orchestre et chœur, dir. Sébastien Daucé, Lucile Richardot

Le programme

Concert de l’ensemble Filobarocco avec des œuvres de Tarquino Merula, Girolamo Frescobaldi, Marco Uccellini, Girolamo Frescobaldi, Dario Castello, G.B. Buonamento, Giovanni Picchi.
Concert de l’ensemble La Palatine avec des œuvres de Girolamo Frescobaldi, Gregorio Strozzi, Carlo Pallavicino, Mario Savioni, Luigi Rossi, Antonio Sartorio

image_printImprimer
0 commentaires 3 FacebookTwitterPinterestEmail
Sabine Teulon Lardic

Sabine Teulon Lardic est chercheure à l'université de Montpellier 3. Spécialiste de l'opéra-comique du XIXe siècle et des spectacles lyriques dans les Théâtres de plein air (XIXe-XXIe siècles), elle a collaboré aux volumes collectifs de Carmen Abroad (Cambridge Press), The Oxford Handbook of the Operatic Canon (Oxford Press), Histoire de l'opéra français, t.3 (Fayard, 2022). Elle signe également des articles pour les programmes de salle (Opéra-Comique, Opéra de Montpellier) ou la collection CD du Palazzetto Bru Zane.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Splendeurs chorales à la Seine musicale
prochain post
L’ANNONCE FAITE À MARIE : une création de Philippe Leroux pour ouvrir la saison d’Angers Nantes Opéra

Vous allez aussi aimer...

Diva ma non troppo : le public du festival...

14 juin 2025

À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires

14 juin 2025

Job, le procès de Dieu : création d’un opéra...

14 juin 2025

Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »

13 juin 2025

La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de...

13 juin 2025

Brèves de juin –

13 juin 2025

Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille...

12 juin 2025

À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de...

9 juin 2025

Retour triomphal de Pretty Yende au Théâtre des...

9 juin 2025

Núria Rial et l’Accademia del Piacere donnent le...

9 juin 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    30 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • cecile PABA ROLLAND dans Il trovatore à Marseille : Le chant de l’Extrémo
  • Stéphane Lelièvre dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • Alessandro dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • antonio meneghello dans GEORGE GAGNIDZE : « Mi accosto a Verdi con la massima venerazione e rispetto… »
  • Giancarlo Arnaboldi dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Diva ma non troppo : le public...

14 juin 2025

À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des...

14 juin 2025

Job, le procès de Dieu : création...

14 juin 2025