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L’Olimpiade de Vivaldi au Théâtre des Champs-Elysées – Tous les Crétois sont des tricheurs

par Laurent Bury 17 février 2022
par Laurent Bury 17 février 2022
Jean-Christophe Spinosi ©DR
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2,K

Qu’il est vilain, le prince de Crète Lycidas ! Il triche aux Jeux Olympiques, en demandant à son ami Mégaclès de concourir à sa place. Tout ça pour obtenir en récompense la princesse Aristée, alors que peu auparavant il était épris de la belle Argène… En plus, Mégaclès et Aristée s’aiment, ça n’est vraiment pas gentil de leur mettre des bâtons dans les roues. Heureusement, on finira par apprendre que Lycidas est en réalité le frère d’Aristée, et tout finira par deux mariages. Voilà l’histoire que Métastase inventa en 1733 sous le titre de L’Olimpiade, promise à un succès fulgurant sur près d’un siècle, auprès d’une soixantaine de compositeurs (le livret a notamment fourni à Mozart le texte de son nocturne « Più non si trovano » et de son air de concert « Alcandro, lo confesso »). Vivaldi fut l’un des premiers à s’y intéresser, et l’on s’accorde à reconnaître qu’il y trouva l’occasion d’un de ses meilleurs opéras.

C’est cette Olimpiade qu’a choisi Jean-Christophe Spinosi pour son retour dans ce Théâtre des Champs-Elysées qui le vit jadis triompher en dirigeant Orlando furioso : un Spinosi désormais grisonnant, peut-être un peu apaisé, sans avoir rien perdu de sa fougue (on entend même ces interjections enthousiastes lorsqu’il relance son orchestre après un silence). Rien de brouillon dans l’Ensemble Matheus, mais au contraire un son toujours soyeux et une belle maîtrise des nuances, en particulier du piano subito. Qui oserait encore dire que Vivaldi n’est pas un compositeur d’opéra, surtout lorsqu’il adjoint aux cordes les cors, certes parcimonieusement, mais avec quel effet ! L’Olimpiade pourrait sans doute très bien fonctionner dans une production scénique, et l’on espère que les théâtres français finiront par oser le programmer.

Carlo Vistoli ©Caleb Krivoshey

Si les Italiens dominent la distribution, ils ne sont pas seuls sur le plateau du TCE pour cette version de concert. On commencera par saluer, dans le rôle pourtant un peu secondaire d’Aminte, la belle prestation de Marlène Assayag : en entendant son premier air, lent et plein d’une émotion contenue, on se demande pourquoi on est allé chercher celle qui était l’une des Reines de la nuit dans la Flûte enchantée donnée au Capitole de Toulouse en décembre, mais on comprend dès le deuxième, qui exploite sa virtuosité jusque dans les notes les plus aiguës. Chiara Skerath commence par décevoir un peu : la soprano belgo-suisse, à qui incombe la toute première aria de la soirée, ne semble pas avoir assez de projection pour atteindre les étages supérieurs du théâtre (apparemment, au parterre, cela va beaucoup mieux). Heureusement, après quelques beaux récitatifs accompagnés et un grand duo avec Aristée, la voix se chauffe, se libère, et ses interventions deviennent de plus en plus assurées et convaincantes. D’Italie viennent les clefs de fa : la basse Luigi De Donato et le baryton Riccardo Novaro, tous deux pleins de l’autorité qui convient à leur personnage, avec en plus, pour le roi Clisthène, un humour tout à fait bienvenu. Deux mezzo-sopranos incarnent les deux jeunes filles : si le timbre de Benedetta Mazzucato en Argène a quelque chose d’intrinsèquement plus enveloppant, plus immédiatement séduisant, Margherita Maria Sala se rattrape par un abattage qu’elle met au service d’Aristée, personnage plus riche par ses diverses facettes. Enfin, succédant au castrat Nicolini, créateur du rôle en 1734, le contre-ténor Carlo Vistoli emporte totalement l’adhésion, d’abord avec le magnifique air de sommeil dans lequel Lycidas invite Mégaclès au repos, puis dans un tout autre genre, lorsque « Gemo in punto e fremo » traduit le désarroi du méchant tricheur dont les stratagèmes se retournent contre lui. Tous les Crétois sont des menteurs, mais c’est Epiménide le Crétois qui l’a dit, et puis Lycidas n’est même pas vraiment crétois, puisqu’il est en réalité le fils du roi d’Elide. Et peu importe puisque tout s’arrange à la fin, et surtout que la musique de Vivaldi est superbe, et superbement interprétée.

Pour écouter Jean-Christophe Spinosi et l’Ensemble Matheus interpréter Vivaldi, c’est ici 👇🏻👇🏻👇🏻

Les artistes

Carlo Vistoli  Licida
Chiara Skerath  Megacle
Marlène Assayag  Aminta
Benedetta Mazzucato  Argene
Margherita Maria Sala  Aristea
Riccardo Novaro  Clistene
Luigi De Donato  Alcandro

Jean-Christophe Spinosi, direction
Ensemble Matheus
Chœur de chambre Mélisme(s), direction Gildas Pungier 

Le programme

L’Olimpiade 
Antonio Vivaldi
Créé à Venise en 1734, au Teatro Sant’Angelo, sur un livret du poète Métastase d’après Hérodote. 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Version de concert du mercredi 16 février 2022, 19h30

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Jean-Christophe Spinosi
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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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