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Les festivals de l’été –
BEAUNE, VILLE OLYMPIQUE !

par Nicolas Darbon 25 juillet 2023
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L'Olimpiade de Vivaldi en version de concert aux Hospices de Beaune ce 22 juillet 2023

Les conditions étaient favorables à une douce soirée, commencée chaudement et terminée fraîchement, dans la nuit légèrement ventée de Bourgogne, aux étoiles scintillantes au-dessus des tuiles vernissées du gothique et flamboyant Hôtel-Dieu. Comme chaque année, les bénévoles de l’association accueillent le public avec le sourire et la conviction de présenter un festival de musiques anciennes de très haute qualité. D’autant que, comme l’explique le chef d’orchestre, Jean-Christophe Spinosi, l’opéra de Vivaldi est une œuvre de toute beauté. Les martinets ni les chauve-souris ne viendront se poser sur la contrebasse, comme les années passées : nous les entendrons tout de même nous souffler : « Profitez de votre bonheur ! ».

Le thème de L’Olimpiade était à la mode, car un an après l’opéra de Vivaldi, c’est Pergolèse qui s’emparait du sujet. Mais le titre est trompeur. Certes l’action se déroule dans le cadre des Jeux Olympiques, mais c’est l’Amour et lui seul que la musique met en lumières – au pluriel, car la variété des émotions et des situations est grande, et une amitié contrariée s’insinue, prétexte à d’innombrables arie toutes aussi inspirées les unes que les autres, témoignant de l’art consommé du prêtre (roux) de Venise dans l’expression lyrique.

Le roi Clistene l’a proclamé : sa fille, Aristea, se mariera au vainqueur des Jeux Olympiques. C’est une aubaine pour le prince crétois Licida qui est épris d’Aristea ! Mais il n’a pas le niveau requis pour gagner les Jeux… Aussi demande-t-il à l’athlète Megacle de concourir en son nom. Megacle qui est son ami accepte volontiers. Tout ceci semble logique et bien parti.

Mais… il se trouve que Mégacle ignore qui est la fille de Clistene. S’il l’avait su, aurait-il donné son accord ? En effet, Mégacle est aimé par Aristea. Catastrophe : le roi refuse ce mic-mac et Licida doit concourir tout de même. Autre souci : Argene, la servante d’Aristea, est quant à elle l’ancienne fiancée de Licida ; elle est désespérée… De stratagèmes en stratagèmes, de déconvenues en déconvenues, et autres rebondissements, Licida est reconnu coupable d’avoir trompé le roi, condamné à mort, puis banni, puis pardonné… Pour finir, Aristea se marrie avec Megacle et Licida se contente d’Argene.

Au départ, le rôle d’Aminta, l’oncle et précepteur de Licida, est confié à une femme, ce qui fait que les trois personnages masculins principaux du début sont entonnés par des voix aiguës de femme et des voix de tête pour les hommes. La soprano Ana Maria Labin est irréprochable dans ce rôle d’Aminta, possédant une voix assez ample et bien placée, se jouant des grands intervalles et proposant des aigus très purs. Habillée de rouge, elle ressort de l’ensemble des voix par la qualité de son détaché, sa gestion des écarts entre notes graves et aiguës (II, 5).

C’est l’inverse concernant le baryton basse Jean-Jacques L’Anthoën, en Clistene, qui commence difficilement, savonne un peu sur « belezza » ; son timbre de voix est ingrat par endroits (I, 5 ; II, 6 ; III, 10, sur « vas mon fils, meurs »).

Possédant une forte présence scénique, le contre-ténor Fernando Escalona campe un Licida en bellâtre narcissique qui progressivement – et heureusement – se décante au bénéfice du drame, dans lequel il n’a pas le beau rôle… Il brille dans ses airs ; la voix au départ est un peu hétérogène (I, 3) ; puis son air « E ben, riposa : addio » (I, 8) est d’une grande subtilité : tout est conçu avec préciosité et précision. Malgré ses gestes affectés, il est alors capable d’une réelle puissance et d’une parfaite justesse (II, 8) sur des aigus difficiles, modulants, et il est émouvant lorsqu’il « tremble » et « gémit », sachant également gérer le passage entre voix de tête et voix de poitrine.

Beaucoup plus sobre, touchant, efficace, le contre-ténor Rémy Brès-Feuillet est juste et simple dans son personnage de Megacle. Les deux amis, Licida et Megacle, sont des contre-ténors et leur amitié laisse percevoir une certaine ambiguïté… Ainsi leur duo (I, 9) finit par un « étrange désir »… Brès-Feuillet est capable de finesse, jouant avec les silences, et sa diction est très bonne (I, 10, II, 6 et 7). Il conquiert le public emporté au rythme des émotions lorsqu’il entonne un air poignant exprimant l’indécision et la douleur : « adieu, ma vie, adieu »…

Quant à la contralto Francesca Ascioti, elle incarne une Aristea de belle tenue, notamment dans son air (I, 6) aux beaux graves sur « dolore ».

Chiara Brunello, mezzo-soprano, propose une Argene très animée ; elle possède une voix colorée ; nous avons apprécié ses « no » dramatiques entourés de silence (I, 7).

Enfin Matthieu Toulouse, en Alcandro, confident de Clistene, est un baryton basse aux beaux graves, mais au vibrato un peu large et au timbre sans éclat (notamment dans son air II, 2).

La théâtralisation de cette version de concert est plutôt de bon aloi. Tout ce beau monde sait son texte presque par cœur, sauf Francesca Ascioti (ce qui contraste avec Chiara Brunello), dont la robe brillante et la posture princière posent un personnage séduisant et rayonnant.

L’Ensemble Matheus est emmené de façon passionnée et théâtrale par Jean-Christophe Spinosi, qui chantonne pendant la musique, parle et communique à tout va. S’il faut trouver des défauts, ce serait lors de rares moments manquant de synchronisation entre les instruments, les « chœurs » et les solistes. Les attaques des cors, exercice certes ardu, surtout sur les cors anciens, sont souvent approximatives (I, 8 ; II, 3), apportant toutefois des couleurs délicieuses. La soirée se termine sur des applaudissements… sincères mais trop mous à notre goût – il faut dire que la pièce se termine sur un ensemble vocal assez plat – compte tenu de la virtuosité remarquable des interprètes et de la nuit délicieuse tombant sur les vignes en-chantées.

Les artistes

Argène : Chiara Brunello
Alcandro : Matthieu Toulouse
Megacle : Rémy Brès-Feuillet
Licida : Fernando Escalona
Aristea : Francesca Ascioti
Clistène : Jean-Jacques L’Anthoën
Aminta : Ana Maria Labin

Ensemble Matheus, dir. Jean-Christophe Spinosi

Le programme

L’Olimpiade

Dramma per musica en trois actes d’Antonio Vivaldi, livret de Métastase d’après Hérodote, créé au Teatro Sant’ Angelo de Venise le 17 février 1734.
Festival international Opéra baroque et romantique de Beaune, représentation du samedi 22 juillet 2023.

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Fernando EscalonaJean-Christophe SpinosiFrancesca AsciotiAna Maria LabinChiara BrunelloRémy Brès-FeuilletJean-Jacques L’Anthoën
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Nicolas Darbon

Nicolas Darbon est maître de conférences (HDR) à Aix-Marseille Université. Avant sa carrière universitaire, il a été , il a été pendant plus de vingt ans professeur de musique en collèges-lycées. Spécialiste de la musique des XXe-XXIe siècles, il a organisé de nombreux colloques. Il coordonne le Groupe de recherche sur la musique (GRiiiM), encadre le Journal du GRiiiM et les journées d'études organisées aux Antilles. Parmi ses derniers livres Musique et Littérature en Guyane : explorer la transdiction, publié en 2018 chez Garnier Classiques ; ainsi que Les Musiques du chaos ; Dutilleux... du cristal à la nuée, Messiaen... les sons impalpables du rêve, Musica y Complejidad. Il contribue à l'Histoire de l'opéra français publié chez Fayard, à L'Avant-scène opéra, et rédige de nombreux articles sur l'opéra. Il est compositeur et président de Millénaire III éditions.

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