À la une
Rome – Lohengrin, l’œuf et l’argent : la magie selon...
Robinson, enfin !
Cinéma – LUDOVIC – Le film évènement !
Nice : en – bonne – Company de Sondheim …....
Les brèves de décembre –
Tous sur le podium : les virtuoses de l’ADAMI au studio...
LA CHAUVE-SOURIS  à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège –Entre opéra et Moulin...
Nuit napolitaine à Dijon : la tournée d’automne du Concert d’Astrée...
Marie-Laure Garnier et Célia Oneto-Bensaid en concert salle Cortot : Soleil...
CONFIDENZE : Nicolò Balducci et Anna Paradiso redonnent vie aux...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vousConcert

Le REQUIEM de Donizetti à Saint-Denis, ou l’hommage du compositeur bergamasque à Bellini, 190 ans après…

par Pascal Lelièvre 6 juin 2025
par Pascal Lelièvre 6 juin 2025
© Festival de Saint-Denis/Edouard Brane
0 commentaires 3FacebookTwitterPinterestEmail
1,4K

Il ne s’agit certes pas d’une découverte absolue (ce Requiem de Donizetti fut donné en cette même cathédrale en juin 2016), mais pour le moins d’une curiosité, tant les occasions d’entendre cette messe composée par le compositeur bergamasque après la mort de son ami Bellini (en 1835) sont rares. Il ne s’agit pas non plus d’un chef-d’œuvre injustement méconnu : l’œuvre est parfois inégale (le musicien n’est pas toujours au sommet de son inspiration mélodique), mais elle est à coup sûr digne d’intérêt – et dans tous les cas, il serait malhonnête de prononcer sur elle un jugement définitif, puisqu’elle est restée inachevée (elle ne comporte ni « Sanctus », ni « Benedictus », ni « Agnus Dei »).

Telle qu’elle nous est parvenue, l’œuvre apparaît, dans sa théâtralité et ses puissants  élans dramatiques, comme une possible source pour le Requiem de Verdi. Il n’est pourtant pas du tout certain que Verdi ait jamais eu l’occasion de l’entendre : le Requiem de Donizetti, en effet, semble n’avoir été créé qu’en 1870 (à Bergame) avant de disparaître pour… plus d’un siècle et d’être ressuscité par les efforts du musicologue Vilmos Peskó, qui l’arracha d’un oubli quasi total en 1975. S’en distinguent notamment l’impressionnant « Dies irae », l’ « Ingesmisco », une belle aria pour ténor (comme chez Verdi…), le dramatique « Confutatis maledictis », ou encore le beau trio du « Præces meæ ». L’œuvre étonne également par le  traitement atypique des voix solistes : celles des femmes sont très peu sollicitées (elles interviennent en complément des ensembles) et côté hommes, outre le ténor, la partition requiert deux basses – ou un basse et un baryton (comme en cette soirée du 5 juin), ce dernier chantant de loin la partie la plus importante.

Le concert proposé en la cathédrale de Saint-Denis en cette soirée du 5 juin a été une réussite totale. Premier artisan de cette très belle réussite : le chœur de l’Orchestre de Paris, absolument magnifique de précision et de discipline (« Lacrimosa »), de délicatesse et de clarté (« In memoria eterna »).
Tous les solistes se sont quant à eux montrés à la hauteur des exigences de leur partie. La soprano Claudia Muschio et la mezzo Alisa Kolosova n’ont guère l’occasion de briller individuellement, mais elles parviennent malgré tout à faire valoir la beauté de leur timbre et la qualité de leur chant. Vito Priante, que l’on a trop peu l’occasion d’entendre en France, possède un timbre et un art des nuances parfaitement adaptés à l’esthétique de l’œuvre. Il s’est montré magnifique dans l’ « Oro supplex ». Le ténor Bogdan Volkov allie brillance et finesse stylistique. Son « Ingemisco » fut l’un des beaux moments de la soirée, et le « Judex ergo », chanté en duo avec le baryton, a été remarquable d’équilibre et  d’harmonie. On retrouve avec plaisir Jean Teitgen, dont le beau timbre profond impressionne, notamment dans sa courte partie du « Libera me ».

Enfin, l’Orchestre national d’Ile de France séduit pleinement par ses très belles couleurs, sa clarté, sa précision rythmique. Les musiciens sont dirigés par Speranza Scappucci qui parvient à faire preuve d’un grand sens dramatique sans être pour autant trop démonstrative, avec un contrôle parfait de la dynamique et une excellente gestion de l’équilibre chœur / orchestre / solistes. Le résultat, dans les conditions acoustiques si particulières de la Basilique,  est en tout point superbe !

Les artistes

Bogdan Volkov, ténor
Vito Priante, baryton
Jean Teitgen, basse
Claudia Muschio, soprano
Alisa Kolosova, mezzo-soprano

Orchestre national d’Île-de-France, dir. Speranza Scappucci
Chœur de l’Orchestre de Paris, dir. Richard Wilberforce

Le programme

Donizetti, Requiem 

Messe composée en 1835, première exécution connue : Bergame, 28 avril 1870.
Festival de Saint-Denis, concert du jeudi 5 juin 2025.

image_printImprimer
Bogdan VolkovJean TeitgenSperanza ScappucciVito PrianteAlisa KolosovaClaudia Muschio
0 commentaires 3 FacebookTwitterPinterestEmail
Pascal Lelièvre

Fils d'un explorateur danois et d'une soprano vénézuélienne, Pascal Lelièvre est styliste et comédien. Il fréquente assidûment les théâtres lyriques de France et du monde depuis avril 1976, et a rejoint l'équipe de Première Loge en janvier 2021.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
CD – Horizons, mélodies françaises par Kitty Whately – L’écoute cordiale
prochain post
Núria Rial et l’Accademia del Piacere donnent le coup d’envoi du 28e Festival de Froville

Vous allez aussi aimer...

Rome – Lohengrin, l’œuf et l’argent : la...

7 décembre 2025

Robinson, enfin !

5 décembre 2025

Cinéma – LUDOVIC – Le film évènement !

5 décembre 2025

Nice : en – bonne – Company de...

5 décembre 2025

Tous sur le podium : les virtuoses de l’ADAMI...

5 décembre 2025

Nuit napolitaine à Dijon : la tournée d’automne du...

1 décembre 2025

Marie-Laure Garnier et Célia Oneto-Bensaid en concert salle...

30 novembre 2025

L’Opéra de Liège inscrit le CHAPEAU DE PAILLE...

26 novembre 2025

Monte Carlo : Aïda… de nos aïeux !

24 novembre 2025

Hommage à Pierre Audi : reprise à Bastille de...

24 novembre 2025

En bref

  • Les brèves de décembre –

    5 décembre 2025
  • Les brèves de novembre –

    20 novembre 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • G.ad. dans Démission de Jean-Louis Grinda, un seul opéra programmé cet été en version de concert… : AVIS DE TEMPÊTE SUR LES CHORÉGIES D’ORANGE
  • Simon De Salmans dans LA WALKYRIE à l’Opéra Bastille : un plateau vocal triomphant !
  • Cacoton dans ROMÉO ET JULIETTE, Gounod (1867) – dossier
  • Patrice ZERAH dans LA WALKYRIE à l’Opéra Bastille : un plateau vocal triomphant !
  • Daouia dans Lucrezia et Les Paladins aux Invalides

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Rome – Lohengrin, l’œuf et l’argent...

7 décembre 2025

Robinson, enfin !

5 décembre 2025

Cinéma – LUDOVIC – Le film...

5 décembre 2025