À la une
Elīna Garanča en récital à Garnier : comment chanter de grands...
Opéra Bastille : Rigoletto se porte bien…
Les Indes Galantes (De la voix des âmes) à la...
Au TCE, un Chevalier à la rose visuellement controversé, musicalement...
Gracias a la vida, Anne-Lise Polchlopek – La chanteuse à...
Il aurait 100 ans aujourd’hui : JAMES KING
Ça s’est passé il y a 100 ANS : création de...
La Cité des compositrices fait chanter La Terre (et les...
Fidelio à l’Opéra de Bordeaux, une production inclusive et émancipatrice
Ni opéra, ni concert : le Stabat Mater de Pergolèse...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduProductionVu pour vous

Opéra Bastille : Rigoletto se porte bien…

par Camillo Faverzani 24 mai 2025
par Camillo Faverzani 24 mai 2025
© Benoîte Fanton – Opéra national de Paris
0 commentaires 0FacebookTwitterPinterestEmail
229

Rigoletto, Opéra Bastille, 21 mai 2025

Retour sur l’interprétation de George Gagnidze

Le soir du 10 mai dernier, à la première de cette seconde série de représentations du chef-d’œuvre verdien, George Gagnidze, qui interprète Rigoletto, avait fait annoncer, avant la reprise de l’acte II, qu’il était souffrant mais qu’il souhaitait néanmoins mener à bout la représentation. Nous avons eu la chance de le réentendre dans des conditions optimales et il nous semble donc opportun de lui rendre entièrement justice. Ne revenons alors pas sur le reste de la distribution, dans l’ensemble égale à elle-même. Focalisons-nous pendant un instant sur le héros.

Dès l’introduction, la projection de l’interprète est franche, son timbre s’assombrissant à souhait dans le duettino avec Sparafucile, comme il se doit. La méditation qui s’ensuit se distingue par un phrasé de haut vol, avant de s’épanouir dans l’aigu, en guise de démenti de la folie du pressentiment qui déjà le taraude. Expressif dans le premier duo avec sa fille, il connaît toutes les nuances de l’inquiétude, lorsqu’il s’en remet aux bons soins de Giovanna, notamment dans la réitération de la strette (« Veglia, o donna, questo fiore »). Extrêmement articulé, son cri de désespoir ne sera que plus déchirant au finale I, après avoir constaté la mystification dont il a été la cible.

À l’acte II, l’invective à l’adresse des courtisans donne libre cours à l’éclat de la menace, sans cependant renoncer à la variation des teintes dès que le personnage évoque la malheureuse, puis dans la supplique, enfin quand il chasse ses acolytes. Ses retrouvailles avec la jeune fille, désormais abusée, se singularisent par un savant dosage entre défi et consolation, la vendetta de l’allegro étant d’abord murmurée, avant de s’éclore dans toute son indignation.

Le ton se faisant à nouveau combattif lors du quatuor mené par le duc (« Bella figlia dell’amore »), le désarroi du père doublement berné se nourrit d’un art exemplaire du declamato, malgré une légère baisse de spontanéité à la découverte du corps mourant de la victime.

Dmitry Korchak campe un duc de plus en plus vaillant, sans les minimes hésitations que nous avions relevées le 10 mai. Slávka Zamečníková est toujours aux anges. Tandis qu’Andrea Battistoni confirme sa maestria à la baguette : quel sublime martellement obsédant des cordes à la reprise de « Caro nome che il mio cor », à l’entrée des comploteurs…

Pour l’information, contrairement à ce qui avait été indiqué dans le flyer de la distribution de la première – et à ce que nous avions ici même renseigné –, c’est bien Alessandro Di Stefano, et non Ching-Lien Wu, qui dirige le chœur, excellent à tout moment.

Ovation bien méritée de la part du public.

Les artistes

Rigoletto : George Gagnidze
Gilda : Slávka Zamečníková
Il Duca di Mantova : Dmitry Korchak
Sparafucile : Alexander Tsymbalyuk
Maddalena : Justina Gringytė
Il Conte di Monterone : Daniel Giulianini
Giovanna : Seray Pinar
Marullo : Florent Mbia
Matteo Borsa : Manase Latu
Il Conte di Ceprano : Amin Ahangaran
La Contessa : Teona Todua
Paggio della Duchessa : Sofia Anisimova
Double de Rigoletto : Henri Bernard Guizirian

Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris, dir. Andrea Battistoni et Alessandro Di Stefano
Mise en scène : Claus Guth
Décors et costumes : Christian Schmidt
Lumières : Olaf Winter
Vidéo : Andi A. Müller
Chorégraphie : Teresa Rotemberg
Dramaturgie : Konrad Kuhn

Le programme

Rigoletto

Melodramma en trois actes de Giuseppe Verdi, livret de Francesco Maria Piave, créé au Teatro La Fenice de Venise le 11 mars 1851.
Opéra national de Paris Bastille, représentation du mercredi 21 mai 2025.

image_printImprimer
Dmitry KorchakClaus GuthSlávka ZamečníkováAndrea BattistoniGeorge Gagnidze
0 commentaires 0 FacebookTwitterPinterestEmail
Camillo Faverzani

Professeur de littérature italienne à l’Université Paris 8, il anime le séminaire de recherche « L’Opéra narrateur » et dirige la collection « Sediziose voci. Studi sul melodramma » aux éditions LIM-Libreria musicale italiana de Lucques (Italie). Il est l’auteur de plusieurs essais sur l’histoire de l’opéra. Il collabore également avec des revues et des maisons d’opéra (« L’Avant-scène Opéra », Opéra National de Paris).

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Les Indes Galantes (De la voix des âmes) à la Seine Musicale : un spectacle en devenir
prochain post
Elīna Garanča en récital à Garnier : comment chanter de grands airs sans prendre de grands airs

Vous allez aussi aimer...

Elīna Garanča en récital à Garnier : comment chanter...

24 mai 2025

Les Indes Galantes (De la voix des âmes)...

24 mai 2025

Au TCE, un Chevalier à la rose visuellement...

23 mai 2025

La Cité des compositrices fait chanter La Terre...

21 mai 2025

Fidelio à l’Opéra de Bordeaux, une production inclusive...

19 mai 2025

Ni opéra, ni concert : le Stabat Mater...

19 mai 2025

BENJAMIN APPL en concert à Genève : un récital...

18 mai 2025

Teatro regio de Turin – HAMLET ténor… et...

17 mai 2025

Festival de Saint-Denis : « Nos esprits libres » par...

17 mai 2025

Un Paradis de Schumann onirique à la Seine...

16 mai 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    15 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Nanou dans Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza
  • Kan Jean-Paul dans Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza
  • Norbert RIVIERE dans GIOVANNI PACINI : un musicien dont l’œuvre reste encore à redécouvrir…
  • Hervé Casini dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Hervé Casini dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Elīna Garanča en récital à Garnier :...

24 mai 2025

Les Indes Galantes (De la voix...

24 mai 2025

Au TCE, un Chevalier à la...

23 mai 2025