À la une
Les festivals de l’été –Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg à...
Le public s’enthousiasme pour RIGOLETTO aux Arènes de Vérone
Il pubblico si diverte con il Rigoletto dell’Arena di Verona
Se préparer à FLORA MIRABILIS – Opéra national de Grèce,...
OPERAFEST 2025 – LISBONNE & OEIRAS : Amours interdites !
Les brèves d’août –
Les festivals de l’été –À Bregenz, un FREISCHÜTZ version Fantasy...
LES DOSSIERS DE PREMIÈRE LOGE
Les festivals de l’été –Salzbourg : Schönberg – Webern –...
Les festivals de l’été –Vérone : reprise de la mise en...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

CDMédiathèque

CD – Nicola Alaimo – DONIZETTI : Grand Seigneur (Airs pour baryton)

par Stéphane Lelièvre 29 décembre 2024
par Stéphane Lelièvre 29 décembre 2024
2 commentaires 5FacebookTwitterPinterestEmail
1,3K
Les artistes

Nicola Alaimo, baryton

Matteo Torcaso, Matteo Mancini, barytons
Olha Smokolina, soprano

Orchestre et chœur du Maggio Musicale Fiorentino, dir. Giacomo Sagripanti

Le programme

Nicola Alaimo
DONIZETTI, GRAND SEIGNEUR, Baritone Arias

Extraits de Gemma di Vergy, Alahor in Granata, Parisinia d’Este, Marin Faliero, Dom Sébastien, Maria di Rohan, Torquato Tasso

1 CD Dynamic, novembre 2024

Un récital d’airs d’opéras de Donizetti pour baryton, nous n’avions pas entendu cela depuis, sauf erreur… 1981, avec le célèbre album gravé par Renato Bruson sous la direction de Bruno Martinotti pour Decca. Ce « Grand Seigneur », signé Nicola Alaimo et Giacomo Sagripanti est tout simplement splendide.  APPASSIONATO, pour la rareté et la beauté du programme, la qualité de l’interprétation, le soin extrême apporté à la réalisation.

Voici  tout simplement l’un des albums de bel canto les plus enthousiasmants qu’il nous ait été donné d’entendre depuis longtemps.  Le programme tout d’abord : entièrement consacré à Donizetti, il fait entendre de larges extraits d’œuvres rares (Gemma di Vergy, Alahor in Granata, Parisina d’Este, Marin Faliero, Dom Sébastien, Maria di Rohan, Torquato Tasso) et rappelle opportunément que le maître de Bergame ne se contenta nullement d’offrir ses joyaux vocaux aux prime donne de l’époque : les hommes furent également grandement honorés par le compositeur, spécifiquement les barytons qui, en ces premières années du romantisme naissant, se forgeaient progressivement une véritable identité vocale et dramatique en incarnant, presque systématiquement, le rival (politique, sentimental) du ténor.

Marin Faliero (Acte 1, Scènes 2, 3 et 4 ) : Oh! miei figli!… Era anch’io di quella...

Les longs extraits sélectionnés par les artistes permettent de (re)découvrir de vraies beautés, que les pages soient de facture classique (avec l’attendue alternance cavatine/cabalette, comme dans l’extrait de Gemma di Vergy) ou au contraire étonnamment novatrice (telle la longue scène qui ouvre Alahor in Granata, avec une prosopopée – Alahor s’adresse à l’esprit de son défunt père –, qui semble presque un hommage aux opéras baroques !). Tous les extraits  séduisent, pour leur beauté et leurs qualités propres bien sûr, mais aussi parce qu’ils contribuent à inscrire Donizetti dans un continuum de l’opéra italien, tantôt en rappelant ce que le musicien doit à Rossini (la belle page, avec cor obligé, introduisant la longue scène de Torquato Tasso…), tantôt en préfigurant Verdi : l’émotion de Camoëns revoyant Lisbonne annonce celle de Procida face à Palerme, et le chant d’Azzo (Parisina d’Este) se déploie sur des paroles proches de celles chantées par Luna : « Per veder su quel viso / il balen d’un sol sorriso »…

C’est à des figures légendaires de l’histoire du chant, telles Antonio Tamburini, Luigi Lablache ou encore Domenico Cosselli (dont la postérité a moins retenu le nom, mais qui fut pourtant le créateur de Guillaume Tell dans sa version italienne, ou d’Enrico dans Lucia di Lammermoor) que Nicola Alaimo rend ici hommage. Pour ce faire, il va de soi que l’intégrité des pages musicales est respectée : les reprises sont bien sûr assurées, ornées sobrement et avec goût, les codas sont préservées, et le chœur, les comprimari et le protagoniste sont tenus de ne pas profiter de ces codas ou des tempi di mezzo pour se reposer ou reprendre leur souffle ! Il faut dire qu’à la baguette officie Giacomo Sagripanti (qui dirige les excellents chœur et orchestre du Maggio Musicale Fiorentino) dont on connaît, depuis certain Moïse et Pharaon donné à Pesaro en 2021, les évidentes affinités avec le répertoire italien du premier ottocento, ainsi que le grand respect pour le style de l’écriture musicale et l’intégrité des partitions. Pour profiter pleinement des scènes proposées, les introductions orchestrales, les répliques données par les autres personnages ou le chœur sont toutes préservées : un choix qui honore les artistes et la maison Dynamic qui édite cet album.

Nicolas Alaimo signe enfin ici un enregistrement en tout point exemplaire : la virtuosité (un des points forts de Tamburini mais aussi de Cosselli, qui commença sa carrière essentiellement dans le répertoire rossinien) n’est jamais prise en défaut ; les cabalettes sont saisissantes d’autorité ; les récitatifs vécus et habités (Torquato Tasso) ; mais c’est surtout dans le chant cantabile que l’art de Nicola Alaimo fait merveille : porté par un legato que rien ne semble pouvoir altérer, le chant se déploie librement, faisant valoir un timbre de velours, à la morbidezza irrésistible et aux nuances toujours très judicieusement distillées. Les plaintes amoureuses du Comte de Gemma di Vergy, d’Azzo (Parisina d’Este), de Chevreuse (Maria di Rohan), de Torquato (Torquato Tasso) en revêtent des couleurs bouleversantes, d’autant que le chanteur manifeste une attention extrême à l’adéquation entre ce que disent les mots et ce que dit la musique : écoutez comme la voix du baryton blanchit sur les mots « Ogni mio ben in te sperai » ou « Ah ! d’una lagrima il ciglio mio… » avant que Chevreuse ne laisse éclater sa fureur dans une flamboyante cabalette : « Si, ma fra poco di sangue un rio » (Maria di Rohan) ! Du très grand art, qui place définitivement Nicola Alaimo au premier rang des interprètes de ce répertoire.

Bref, cet album est un vrai bijou à découvrir absolument, dont l’écoute pourra être prolongée par celle des (superbes) mélodies donizettiennes parues tout récemment chez Opera Rara et gravées par… Nicola Alaimo !

Donizetti Songs Vol.2 | Nicola Alaimo and Carlo Rizzi
image_printImprimer
2 commentaires 5 FacebookTwitterPinterestEmail
Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

2 commentaires

Peter 13 juillet 2025 - 0 h 17 min

Bonjour Monsieur,
Il n‘y a plus rien à rajouter à votre critique exquis. Les extraits que j’ai écoutés me font commander cet album.

Répondre
Stéphane Lelièvre 13 juillet 2025 - 1 h 36 min

Un grand merci ! Je vous souhaite beaucoup de plaisir en écoutant ce superbe album Donizetti de Nicola Alaimo.
S.L.

Répondre

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Tournée générale de tequila : le public messin fait un triomphe au Chanteur de Mexico !
prochain post
CD – NOBLE RENEGADES – Charles Castronovo, Verdi Scenes & Arias

Vous allez aussi aimer...

CD – Les Italiens à la cour de...

13 août 2025

CD – Adam, Griseldis : la redécouverte d’un...

10 août 2025

CD – La poésie à fleur de lèvres :...

17 juillet 2025

CD – LIKE FLESH (Sivan Eldar)

4 juillet 2025

CD – Horizons, mélodies françaises par Kitty Whately...

6 juin 2025

Et Célestine Galli-Marié créa Carmen

1 juin 2025

Gracias a la vida, Anne-Lise Polchlopek – La...

23 mai 2025

CD – Ernelinde, princesse de Norvège de Philidor...

18 mai 2025

CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié

8 mai 2025

CD – Salome : ni Lolita, ni Terminator

2 mai 2025

Annonces

OPERAFEST LISBOA & OEIRAS 2025

En bref

  • Les brèves d’août –

    18 août 2025
  • Les brèves de juillet –

    17 juillet 2025

Humeurs

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Meris dans Il pubblico si diverte con il Rigoletto dell’Arena di Verona
  • Renza dans Il pubblico si diverte con il Rigoletto dell’Arena di Verona
  • Roberto Menozzi dans Triplice anniversario all’Arena di Verona, con CARMEN di Georges Bizet nella leggendaria produzione di Franco Zeffirelli
  • Luciano barilli dans Les festivals de l’été –
    Vérone : reprise de la mise en scène légendaire de CARMEN par Franco Zeffirelli
  • Stéphane Lelièvre dans LINDA DI CHAMOUNIX, Donizetti (1842) – dossier

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

CD – Les Italiens à la...

13 août 2025

CD – Adam, Griseldis : la...

10 août 2025

CD – La poésie à fleur...

17 juillet 2025