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Retour sur La Vestale : la Julia d’Elza van den Heever

par Camillo Faverzani 1 juillet 2024
par Camillo Faverzani 1 juillet 2024

© Guergana Damianova - OnP

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La Vestale, Opéra Bastille, 29 juin 2024

Le soir de la première, le 15 juin dernier,  Elza van den Heever avait été obligée de déclarer forfait pour des raisons de santé. Elle avait été remplacée haut la main par Élodie Hache. Revenue dès la troisième date, elle retrouve à la fois Julia (qu’elle avait déjà incarnée en novembre 2019 au Theater en der Wien de Vienne), Bertrand de Billy (qui avait dirigé ces mêmes représentations viennoises) et Lydia Steier (avec qui elle avait partagé l’affiche de la Salome de Strauss dans ces mêmes lieux à l’automne 2022 ). Sa prestation est suffisamment digne d’intérêt pour que l’on s’y attarde quelque peu.

Ayant déjà rendu compte de la mise en scène et des autres chanteurs, focalisons-nous surtout sur l’interprétation de la soprano sud-africaine. Dès les premières notes, sa Julia se distingue par le volume, la maîtrise de la ligne, un accent sûr et une projection franche. Parfois perfectible, sa diction est assurément très correcte. Et la posture le plus souvent hiératique. Le sens du drame transparaît dès le premier air (« Licinius, je vais donc te revoir »), la voix véhiculant d’emblée le désespoir qui imprègne le personnage. Mais c’est bien évidemment à l’acte II que Julia s’impose davantage, sa présence étant constamment appelée à la scène. Le double air d’ouverture se singularise alors par un legato exquis dans l’invocation à Vesta (« Toi que j’implore avec effroi »), tenue par une longueur de souffle inouïe et un crescendo prodigieux. Percutante dans la transition (« Sur cet autel sacré, que ma prière assiège »), l’expression atteint au paroxysme dans la requête d’intercession (« Suspendez la vengeance »). Subjuguée par la déclamation exemplaire de Michael Spyres, en constante progression, elle le suit, pour leur duo, dans une émulation trouvant son apogée dans la fluidité du phrasé et dans le sublime des notes piquées. Lumineuse dans le trio qui suit, avec le Cinna de Julien Behr, elle connaît une entente unique avec ses deux acolytes, débouchant sur une strette éblouissante. Renouvelons, en passant, notre admiration pour le duo des deux ténors – les deux baryténors ? – à l’acte I, notamment pour les fastes de l’allegro. Très intense, l’autre prière de l’héroïne (« Ô des infortunés déesse tutélaire ! »), au sein du finale II, ne se prive nullement du cri de désarroi à l’adresse du Souverain Pontife (Jean Teitjen), une grande émotion traversant le dernier air du renoncement (« Toi que je laisse sur la terre »).

Quelques précisions sur la mise en scène aussi. Ce n’est pas à une choriste que l’on confie les épanchements des adieux, comme je l’avais cru le soir de la première. En effet, c’est bien Eve-Maud Hubeaux qui chante ce court duo. Dessaisie de ses prérogatives la Grande Vestale est à son tour mise au ban et remplacée par une prêtresse plus jeune. Il faut dire que, très foisonnante – mais aussi très sombre –, la production demande une attention indéfectible pour ne pas perdre le moindre détail. De même, Licinius n’est pas poignardé mais il reçoit juste un coup de poing. Et ce que nous avions cru un arrondi du drapé, évoquant le temple de Vesta à Rome, n’est qu’un effet d’optique qui n’a pas lieu d’être lorsque l’on change d’angle visuel, comme cela a été mon cas ce soir. Il n’en reste pas moins que le tableau est très suggestif. C’est donc la Grande Vestale destituée qui rejoint le couple des amants derrière la porte vitrée pour la dernière exécution. Aux dires de ma voisine de place, ce n’est d’ailleurs qu’elle la victime, les deux jeunes gens s’étant déjà envolés vers d’autres horizons. Issue sans doute plus optimiste que celle que nous avions perçue le 15 juin. Décidemment la conception de Lydia Steier n’appelle pas seulement la réflexion : c’est une œuvre ouverte qui se prête à de multiples interprétations.

Les artistes

Julia : Elza van den Heever
Licinius : Michael Spyres
La Grande Vestale : Eve-Maud Hubeaux
Cinna : Julien Behr
Le Souverain Pontife : Jean Teitjen
Le Chef des Aurispices, un Consul : Florent Mbia

Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris (Ching-Lien Wu), dir. Bertrand de Billy

Mise en scène : Lydia Steier
Décors : Étienne Pluss
Costumes : Katharine Schlips
Lumières : Valerio Tiberi
Dramaturgie : Olaf A. Schmitt

Le programme

La Vestale

Tragédie lyrique en trois actes de Gaspare Spontini, livret d’Étienne de Jouy, créé au Théâtre de l’Académie impériale de musique de Paris le 15 décembre 1807.

Paris, Opéra Bastille, 29 juin 2024

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Bertrand de BillyJulien BehrJean TeitgenEve-Maud HubeauxMichael SpyresElza van den HeeverLydia Steier
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Camillo Faverzani

Professeur de littérature italienne à l’Université Paris 8, il anime le séminaire de recherche « L’Opéra narrateur » et dirige la collection « Sediziose voci. Studi sul melodramma » aux éditions LIM-Libreria musicale italiana de Lucques (Italie). Il est l’auteur de plusieurs essais sur l’histoire de l’opéra. Il collabore également avec des revues et des maisons d’opéra (« L’Avant-scène Opéra », Opéra National de Paris).

1 commentaire

Ivonne Begotti 1 juillet 2024 - 13 h 11 min

La precisione e la scrupolosità, unite alla competenza musicale, rendono la recensione ammirevole. Complimenti e grazie!

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