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Le soir où OSKAR POSA s’imposa…

par Stéphane Lelièvre 28 mars 2024
par Stéphane Lelièvre 28 mars 2024
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Notre confrère Laurent Bury avait dit tout le plaisir qu’il avait eu à découvrir la musique d’Oskar Posa lors d’un concert donné à la Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret en novembre dernier. S’il est bien sûr très difficile de formuler un jugement sûr à propos d’une musique (qui plus est fort riche) entendue une seule fois à l’occasion d’un concert – et a fortiori de l’analyser avec précision –, on ne peut que souscrire à l’avis de Laurent Bury : la redécouverte de la musique d’Oskar Posa lors de cette  soirée donnée mardi 26 mars dans le cadre des « concerts éclairés à la bougie » de l’ECUJE constitue une très heureuse surprise ; et l’on sait gré à Olivier Lalane d’avoir, avec passion et opiniâtreté, œuvré à sa résurrection.
Notre premier réflexe a été, bien sûr, d’essayer de situer les œuvres entendues dans le paysage musical qui leur est plus ou moins contemporain, et l’on se prend plus d’une fois à remarquer ici ou là une couleur mahlérienne, une ligne vocale quasi straussienne, parfois même des accents brahmsiens, Posa pouvant très certainement apparaître, entre autres, comme le représentant d’un romantisme tardif. Pourtant, très vite, la musique de Posa se laisse apprécier pour elle-même : un lyrisme parfois tendre, empreint de nostalgie, parfois tourmenté, une écriture recherchée mais jamais absconse – et même immédiatement séduisante –, un langage personnel et original, fait de brusques ruptures, de forts contrastes (entre autre exemples, dans le second mouvement de la Sonate pour violon et piano où, aux premières phrases pleines de vivacité et de nervosité, succède subitement une mélodie prenant les couleurs d’une berceuse) ; des ruptures, des contrastes qui n’empêchent pas pour autant la musique de faire entendre une belle homogénéité de ton, de couleurs, d’atmosphères…

Pour servir cette musique belle, dense, émouvante, trois superbes artistes ont été réunis : la violoniste Eva Zavaro, à la virtuosité jamais extérieure, aussi à l’aise dans les longues phrases cantabile que dans les traits d’agilité ou le pizzicato (très sollicité dans la sonate !). Sa complicité avec la pianiste est totale est vaudra aux deux artistes des applaudissements particulièrement nourris. Belle revanche pour cette sonate dont Olivier Lalanne dit qu’elle fut fort mal accueillie à sa création, notamment parce que les instrumentistes (dont Posa lui-même au piano) n’étaient pas ceux initialement prévus et n’avaient de toute évidence pas eu le temps de suffisamment répéter cette œuvre particulièrement exigeante. Edwin Fardini, qui est en ce moment même un Héraut remarqué dans le Lohengrin proposé par l’Opéra du Rhin, possède une voix ample, richement colorée de même qu’une belle sensibilité, s’exprimant au travers d’un large panel de nuances au sein desquelles l’usage subtil de la voix mixte et de la voix de tête constitue sans doute l’un des points forts du chanteur. Bravo enfin à Juliette Journaux, que nous retrouvons avec plaisir après son très beau concert du Musée de la Vie romantique  (octobre 2023) – et qui trouve décidément dans les couleurs crépusculaires et nostalgiques du post-romantisme un terrain favorable à l’expression de sa sensibilité. Seule artiste à rester sur scène pendant toute la durée du concert, elle fait preuve d’une maîtrise, d’une expressivité – mais aussi d’une endurance ! – remarquables.

Nous sommes maintenant impatients d’écouter le CD que les mêmes artistes ont enregistrés (pour Voilà Records), de découvrir les textes des lieder (nous avons cru reconnaître, entre autres, le Ende (« Es kam ein Sturm bei Nacht ») de Ricarda Octavia Huch, la Beschwichtigung (« Die Nacht wird kühl ») de Richard Fedor Leopold Dehmel… À confirmer !). Et nous espérons surtout que d’autres concerts, d’autres enregistrements nous permettront d’apprécier la science orchestrale d’Oskar Posa, le musicien étant également l’auteur de recueils de lieder orchestrés. 

Les artistes

Edwin Fardini, baryton
Juliette Journaux, piano
Eva Zavaro, violon

Le programme

OSKAR C. POSA, la musique oubliée

Lieder pour baryton et piano, Sonate pour violon et  piano

ECUJE, Paris, concert du mardi 26 mars 2024

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Juliette JournauxEdwin Fardini
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Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

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