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ANGEL BLUE : rencontre avec la nouvelle Marguerite de l’Opéra de Paris !

par Stéphane Lelièvre 13 juillet 2022
par Stéphane Lelièvre 13 juillet 2022
© Dario Acosta
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Elle vient de triompher en Marguerite à l’Opéra de Paris, où la beauté de son chant et la force de son engagement scénique ont impressionné le public : avant de s’envoler pour Vérone où elle doit retrouver l’un de ses rôles favoris (Violetta), Angel Blue nous a accordé un entretien dans lequel elle fait le point sur son parcours, ses convictions, ses projets, ses envies…

Stéphane LELIÈVRE : Comment avez-vous rencontré l’opéra, Angel Blue ?
Angel BLUE :
Grâce à mon père, Sylvester Blue. Il aimait l’opéra et a étudié la musique classique, C’est à lui que je dois mon amour de l’opéra. Je dirais même que c’est, en fait, la « rencontre » la plus importante que j’ai faite à l’aube de ma carrière : il m’a donné des conseils fondamentaux sur le chant ! Bien sûr, j’ai eu de bons professeurs de chant, des coachs vocaux et scéniques, et j’ai entretenu de bonnes relations avec des compagnies d’opéra et des théâtres. Cependant, les conseils que mon père m’a donnés avant sa mort ont été essentiels à la construction de ma carrière de chanteuse.

S. L. : Vous avez ouvert à deux reprises une saison du Metropolitan Opera : d’abord avec Porgy and Bess, puis avec Fire Shut Up In My Bonesde Terence Blanchard, la première production, au Metropolitan Opera, d’un opéra composé par un musicien noir. Qu’est ce que cela représente pour vous ? Est-il important, selon vous, qu’un artiste s’engage, ou donne de la visibilité à certaines causes ?
A. B. :
Oui, je crois qu’il est important pour les artistes de donner de la visibilité à certaines causes qui leur tiennent à cœur. Cependant, chaque artiste ne ressent pas la même chose à l’égard de telle ou telle cause et c’est bien ainsi…
Pour moi, ouvrir la saison du Metropolitan Opera a été un honneur incroyable, un honneur que je ne peux exprimer avec des mots. Je suis reconnaissante au Metropolitan Opera (et à toutes les compagnies où j’ai travaillé) de m’avoir donné l’occasion de chanter avec eux.

S. L. : On vous a très vite proposé des rôles très importants (Violetta, Mimi, Tosca, Marguerite) et dans les salles les plus prestigieuses (Metropolitan, Opéra de Paris Covent Garden, Festival d’Aix-en-Provence). Comment fait-on, quand on est une jeune artiste, pour oser répondre à des propositions aussi extraordinaires sans avoir le vertige, sans se laisser impressionner ? Qu’est ce qui, d’une manière générale, vous conduit à accepter ou à refuser telle ou telle proposition ?
A. B. :
Merci pour cette question ! En réalité, on ne m’a pas offert de rôles rapidement, même si c’est souvent ce que l’on croit… Lorsque j’étais jeune artiste, on m’a souvent dit : « tu ne peux pas faire ça », « tu ne devrais pas chanter », ou « il n’y aura jamais de Violetta noire ». En fait, j’ai presque pensé abandonner… Il m’a fallu beaucoup de temps, d’efforts, d’énergie et de sacrifices pour arriver aux rôles que je chante maintenant, et il y a encore beaucoup à faire ! (Rires).
Je crois que le travail acharné paie et j’ai été très heureuse quand on m’a proposé un rôle principal, mais je savais aussi que le travail de préparation de ces rôles allait être énorme. J’ai accepté les rôles qui, selon moi, correspondaient le mieux à ma voix. Quand quelque chose ne me convient pas, je ne l’accepte tout simplement pas. Bien sûr, ce n’est pas toujours facile… Cependant, j’ai maintenant quinze ans de carrière professionnelle dans l’opéra, je ne suis pas une « jeune chanteuse ». Je suis une femme à qui l’on a répété encore et encore que ce que j’espérais était impossible à réaliser. Ce qu’il y a de positif dans le fait qu’on m’ait dit « non », c’est que je suis têtue et que… j’ai persévéré ! Bref : continuez et croyez en vous !

S. L. : En France on vous a applaudie dans deux productions très particulières sur le plan scénique : Tosca à Aix en Provence, mise en scène par Christophe Honoré, et ce Faust de Tobias Kratzer à l’Opéra Bastille. Est-ce difficile de s’intégrer à une production inhabituelle, non traditionnelle ? Comment êtes-vous entrée dans le personnage de Marguerite tel que l’a pensé Tobias Kratzer ?
A. B. :
J’aime les bons défis ! Ces deux metteurs en scène ont défié mes idées sur les personnages que j’interprétais d’une manière formidable. Je leur suis très reconnaissante pour la vision très particulière qu’ils ont eue de ces œuvres dans leurs productions. J’aime travailler avec des personnes qui souhaitent créer quelque chose de nouveau : Christophe et Tobias l’ont fait avec brio !

S. L. : Étiez-vous impressionnée de faire vos débuts à l’Opéra de Paris dans un rôle en français ? Comment avez-vous vécu l’accueil du public ?
A. B. :
Oui !!! Je suis très heureuse et reconnaissante de faire mes débuts à l’Opéra de Paris dans un rôle français. Je ne remercierai jamais assez Alexander Neef et l’Opéra de Paris de m’avoir fait confiance pour un tel rôle et en langue française. Penser à moi pour le rôle de Marguerite est un immense compliment.
Quant à la réaction du public, elle m’a bouleversée et je suis ravie que les spectateurs aient semblé apprécier la représentation.

S. L. : Vous chantez dans un français très pur. Est-ce difficile pour vous de chanter dans notre langue ? Quelles sont selon vous les difficultés propres au rôle de Marguerite ?
A. B. :
Merci beaucoup pour le compliment ! J’ai travaillé très dur pour que mon français soit compréhensible. Le français n’est pas une langue facile à parler ou à chanter, mais c’est une si belle langue qu’essayer de l’apprendre a été très amusant pour moi. Dans le rôle de Marguerite, la plus grande difficulté que je rencontre ne réside pas dans la langue, mais dans le parcours émotionnel du personnage. Elle a une vie difficile, semée d’embûches, mais à la fin, elle sort victorieuse des obstacles qui se sont présentés à elle.

 

Marguerite vue par Tobias Kratzer dans la nouvelle production de Faust à l'Opéra de Paris (Charles Duprat / Opéra de Paris)

S. L. : Y a-t-il d’autre rôles français qui pourraient vous tenter ?
A. B. :
THAIS !!!

S. L. : Quels sont vos projets ? Quels sont les rôles ou les répertoires que vous aimeriez aborder prochainement ?
A. B. :
Dans un avenir proche, j’ai hâte de chanter Il Trovatore et Aïda. Je serai également de retour à Paris à la Philharmonie le 6 septembre prochain aux côtés des merveilleux Yannick Nézet-Seguin et Philadelphia Orchestra dans un programme Samuel Barber (Knoxville : Summer of 1915), Valerie Coleman (This Is Not A Small Voice), Ludwig van Beethoven (Symphonie n°3). Pour Valerie Coleman, il s’agira d’une création française !

Quizzz…

© D.R.
  • Quelle est la chose que vous aimez le plus dans votre profession ?
    Jouer et chanter sur scène

  • Et celle qui vous plaît le moins ?
    Être loin de ma famille.

  • Qu’auriez-vous pu faire si vous n’aviez pas chanté ?
    Avocate.

  • Une activité favorite quand vous ne chantez pas ?
    J’explore des villes avec ma famille.

  • Un livre, un film, une œuvre d’art que vous aimez plus particulièrement ?
    La Joconde au Louvre et Les Raboteurs de parquet à Orsay
Gustave Caillebotte (1848-1894), Raboteurs de parquet (1875)
  •  Y a-t-il une cause qui vous tient particulièrement à cœur ?
    Je soutiens de nombreuses associations caritatives, toutes différentes, et toutes me tiennent à cœur. Impossible, donc, d’en nommer une seule !

Les projets d'Angel Blue

  • La Traviata, Vérone (juillet 2022) ; New York, Metropolitan Opera ; Houston ; Chicago ; Los Angeles.
  • Concert avec The Philharmonia Orchestra / Yannick Nezet-Seguin, Philharmonie de Paris (06 septembre 2022).
  • Tosca, Houston, Chicago, Los Angeles (novembre-décembre 2022)
  • Simon Boccanegra,  Berlin, Deutsche Oper, (janvier/février 2023).
  • Aida,  Royal Opera House, Londres, (mai 2023).
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Angel Blue
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Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

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