À la une
Ça s’est passé il y a 100 ans : mort...
À Liège, Faust et Marguerite approfondissent leur connaissance du Bien...
La Bohème revient à l’Opéra Bastille dans la conception spatiale...
Se préparer à FLORA MIRABILIS – Opéra national de Grèce,...
Se préparer à FAUST, Opéra Royal de Wallonie-Liège, 12-20 septembre...
Le cycle FOLIES PARISIENNES du Palazzetto Bru Zane
CD – The World Feels Dusty, récital de Sarah Connolly...
Les brèves de septembre –
JULIE, Boesmans (2005) – dossier
CD – Erin Morley-Lawrence Brownlee : GOLDEN AGE, un parcours idéal sur...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

MédiathèqueLivres

Les Maîtres de Bayreuth, roman de Charlie Roquin – Règlement de comptes sur la colline sacrée

par Laurent Bury 15 janvier 2024
par Laurent Bury 15 janvier 2024
0 commentaires 3FacebookTwitterPinterestEmail
1,7K

Les romans qui prennent pour objet l’art lyrique ne sont pas rares, mais il n’est pas si fréquent qu’ils émanent d’une plume qui connaisse vraiment ce domaine. Voilà une chose qu’on ne pourra pas reprocher à Charlie Roquin : à part une bizarrerie initiale – un Ring en quatre jours consécutifs à Bayreuth, cela ne s’est jamais vu, mais c’est sans doute plus simple ainsi pour le lecteur profane – l’auteur donne l’impression de bien connaître le sujet, et les personnages émaillent leurs discours de formules empruntées à Tristan, à Tannhäuser ou à la Tétralogie. Comme le titre l’indique, l’intrigue se déroule à Bayreuth et, ô surprise, elle a pour protagoniste principal un critique musical. On lit même sous la plume de Charlie Roquin ce qui ressemble à un éloge de la profession qu’exercent modestement les contributeurs de Première Loge : « Avec lui, l’opéra prenait vie. C’était comme la physique expliquée par Einstein, la guerre par Sun Tzu :

sans rien connaître, on comprenait tout » (40). Les choses se gâtent un peu quand on apprend que Moshe Griebnisch est, avec l’âge, devenu un peu sourd et qu’il n’a jamais eu beaucoup d’oreille, d’où son habitude de « noy[er] le poisson dans de grandes phrases littéraires » (104).

Mais rassurez, Les Maîtres de Bayreuth ne parle pas que de critique musicale, il y est aussi question de chanteurs, jusqu’aux plus récents à s’être produits au Festspielhaus. Et on savourera la demi-douzaine de pages où deux personnages s’affrontent au sujet de Klaus Florian Vogt, désormais incontournable dans les rôles de heldentenor, même si d’aucuns lui dénient justement le qualificatif de helden (142-147). On y parle aussi de mise en scène contemporaine, avec un « Ring vert » qu’approuverait peut-être Greta Thunberg, et où l’on rencontre un Siegfried aux allures de « styliste berlinois amateur d’art performatif et d’orgies bisexuelles » (169) : la lecture n’en est donc peut-être pas conseillée aux « extasiés du Regietheater » (183). Ce roman est surtout une histoire d’amour, de famille et de vieillesse, un peu comme ce qui se déroule dans le clan Wagner à Bayreuth, et l’on y voit notamment passer un ardent chef d’orchestre américain aux cheveux « gondolés » (« ondulés » aurait peut-être été plus naturel en français), juif et homosexuel qui évoque irrésistiblement la personnalité de feu Leonard Bernstein.

Une fiction forcément amusante pour le lyricomane, donc, où l’on est tout ému d’apprendre in extremis que la passion de Wagner a été transmise au romancier par son défunt professeur de classe prépa au lycée Janson-de-Sailly. Les Maîtres de Bayreuth lui est dédicacé avec le « souvenir affectueux » de son ancien élève.

 

Charlie Roquin, Les Maîtres de Bayreuth. Le Cherche Midi, août 2023, 240 pages, 20 euros

image_printImprimer
0 commentaires 3 FacebookTwitterPinterestEmail
Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
NAPLES CÉLÈBRE CARUSO !
prochain post
Michelle Poncet ou la « Destouches-Lobreau », directrice de l’opéra de Lyon au XVIIIe siècle, par Anne Le Berre – D’argent bien plus que de musique…

Vous allez aussi aimer...

CD – The World Feels Dusty, récital de...

12 septembre 2025

CD – Erin Morley-Lawrence Brownlee : GOLDEN AGE, un parcours...

9 septembre 2025

CD – Un chaînon manquant : Hortense, compositrice...

8 septembre 2025

CD – Georges Bizet, Les mélodies

7 septembre 2025

CD – Un vague extrêmement précis : le songe...

6 septembre 2025

Livre – Jérôme Pesqué : Villes lyriques – L’Opéra...

5 septembre 2025

CD – Kévin Amiel :  BACKSTAGE, premier essai discographique de...

5 septembre 2025

Livre – Hugues R. Gall – Mélanges

4 septembre 2025

CD – TOSCA : premier enregistrement opératique de...

3 septembre 2025

CD – Les Italiens à la cour de...

13 août 2025

Annonces

OPERAFEST LISBOA & OEIRAS 2025

En bref

  • Les brèves de septembre –

    12 septembre 2025
  • La vidéo du mois – TERESA BERGANZA chante Gluck

    7 septembre 2025

Humeurs

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito

  • Édito de septembre –
    L’opéra aujourd’hui : marcher – et chanter – sur des œufs !

    2 septembre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Stéphane Lelièvre dans LA RONDINE, Puccini (1917) – dossier
  • Panossian dans Les festivals de l’été –
    TRISTAN ET ISOLDE à Bayreuth : une mise en scène figée dans la mort
  • Wim Nikolas Wiemert dans LES ITALIENS À PARIS (9) : Donizetti, Les Martyrs (1840)
  • Stéphane Lelièvre dans In memoriam : Bob Wilson (1941-2025)
  • Repetto Robert dans LA RONDINE, Puccini (1917) – dossier

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

CD – The World Feels Dusty,...

12 septembre 2025

CD – Erin Morley-Lawrence Brownlee : GOLDEN AGE,...

9 septembre 2025

CD – Un chaînon manquant :...

8 septembre 2025