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Dardanus de Rameau – Vive l’amitié franco-magyare !

par Laurent Bury 22 mars 2021
par Laurent Bury 22 mars 2021
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1,6K
Les artistes

Dardanus  Cyrille Dubois
Teucer, Isménor  Thomas Dolié
Anténor  Tassis Christoyannis
Arcas  Clément Debieuvre
Iphise, l’AmourJudith van Wanroij
Vénus, une Phrygienne   Chantal Santon Jeffery

Orfeo Orchestra, Purcell Choir, dir. György Vashegyi

Le programme

Dardanus

Tragédie lyrique en cinq actes, livret de Charles-Antoine Le Clerc de la Bruère, créé le 19 novembre 1739  (2e version : 1744)

3 CD Glossa (février 2021)
Durée total : 02:48:37

 

Dardanus est en bonne voie pour devenir la plus enregistrée des tragédies lyriques de Rameau, et comptera bientôt presque autant de versions discographiques que Les Indes galantes. Glissons rapidement sur l’édition très amputée que grava naguère Raymond Leppard, dans la foulée des représentations données au Palais Garnier en 1980, autant dire à la préhistoire en matière de redécouverte de la musique baroque. Depuis l’intégrale gravée par Marc Minkowski en 1998, Raphaël Pichon a eu le privilège de léguer un Dardanus en CD, un autre en DVD, avec deux distributions complètement différentes, l’Iphise de Gaëlle Arquez étant le seul point commun. Et voilà que le Centre de musique baroque de Versailles en propose un tout nouvel enregistrement, en collaboration avec les forces hongroises réunies par le chef György Vashegyi, auquel on doit déjà plusieurs disques de référence en matière de musique lyrique française du XVIIIe siècle.

Depuis quelques années, une collaboration étroite porte ainsi les plus beaux fruits : le CMBV envoie à Budapest l’équipe de solistes francophones, tandis que la Hongrie fournit son Orfeo Orchestra et son Purcell Choir, l’un et l’autre rompus à ce répertoire et à ce style. Les membres du chœur magyar chantent ainsi dans un français impeccable, ils ont déjà eu maintes fois l’occasion de le prouver, et la prise de son de ce Dardanus leur rend pleinement justice, ce qui n’était pas toujours le cas dans certains disques antérieurs dans la même série. L’orchestre peut lui aussi se targuer d’une solide expérience de cette musique, qu’il maîtrise admirablement et à laquelle il prête de savoureuses couleurs. Quant à la direction de György Vashegyi, elle atteint un point d’équilibre entre recherche expressive et souci d’élégance, en évitant toute brutalité, toute précipitation dans le choix des tempos, au profit d’une interprétation pleine de noblesse mais également d’humanité. À noter également, le choix de la version enregistrée : jusqu’ici, la pratique courante était de panacher les deux partitions disponibles, celle de la création en 1739 et celle, très remaniée, voire entièrement réécrite pour les trois derniers actes, d’avril 1744 (il y eut même une troisième version, en mai de la même année, Rameau ayant fait d’importantes coupures. Cette fois, il s’agit uniquement de la version de 1744, mais qui propose un compromis entre avril et mai, en rétablissant ce que le compositeur avait supprimé.

Ce choix a évidemment des conséquences pour les solistes, puisqu’il entraîne la perte de morceaux de la première version, que ne compense pas toujours la réécriture postérieure, d’où certains bouleversements dans l’importance des différents personnages. Par ailleurs, la distribution a été choisie par Benoît Dratwicki en s’appuyant sur une solide connaissance des artistes qui faisaient alors partie de la troupe de l’Académie royale de musique, et en proposant de possibles équivalents de leurs profils vocaux. Ainsi Chantal Santon Jeffery est-elle chargée de recréer la virtuosité de Marie Fel, chargée en 1744 du personnage de Vénus, désormais privé de son apparition au quatrième acte : par son agilité et son phrasé, la soprano possède en effet les atouts nécessaires. Dans cette version, Anténor, rival du héros, passe au second plan et perd son magnifique air « Monstre affreux, monstre redoutable » : c’est dommage pour Tassis Christoyannis, qui y aurait sans doute brillé, à en juger d’après sa prestation ici. À l’inverse, le mage Isménor gagne beaucoup en 1744, et l’on est ravi que Thomas Dolié trouve à nouveau l’occasion d’y déployer un tempérament qui faisait notamment de lui un superbe Huascar dans Les Indes galantes. Elle aussi habituée de ces productions franco-hongroises, Judith van Wanroij confère à Iphise une sensibilité immédiate qui n’exclut nullement la grandeur tragique. Et bien sûr, on salue l’arrivée de Cyrille Dubois dans cette équipe, et l’on s’étonne au passage que Rameau n’ait jusqu’ici pas plus souvent figuré sur son agenda, alors que sa musique lui convient si bien : il suffit d’écouter « Lieux funestes » pour entendre à quel point son art se prête idéalement à recréer tout le répertoire de Jélyotte. Par bonheur, il semble bien que la situation évolue sur ce point, puisque le même ténor vient de ressusciter Acante et Céphise du même Rameau…

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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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