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PAS DE PLACE POUR LE RACISME À L’OPÉRA !

par Stéphane Lelièvre 29 novembre 2020
par Stéphane Lelièvre 29 novembre 2020
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Parce que Première Loge estime que l’art en général et la musique en particulier sont les meilleures armes pour lutter contre toutes formes de discriminations,  nous vous proposons une galerie de prestigieux interprètes noirs sans lesquels l’Opéra ne serait pas ce qu’il est.

Marian ANDERSON (1897-1993), contralto

Le racisme et la discrimination, Marian Anderson les affronta la tête haute, avec courage et dignité, et entra ainsi non seulement dans la légende dorée de l’opéra mais également dans celle des luttes contre les discriminations.

En 1927, elle souhaite entrer à la Philadelphia Music Academy pour se perfectionner : on la refuse explicitement en raison de sa couleur.

 

En 1939, alors que sa renommée est devenue internationale, l’association féminine « Daughters of the American Revolution » (les Filles de la Révolution Américaine) qui gère le Constitution Hall à Washington, lui interdit l’accès au bâtiment dans lequel elle devait se produire. La femme du président américain Eleanor Roosevelt démissionnera alors avec fracas de cette association, et Marian Anderson réagira en se produisant en concert quelques jours plus tard (le 9 avril 1939) devant le Lincoln Memorial, face à une foule immense.

Mais c’est la date du 7 janvier 1955 qui marque un véritable tournant dans sa carrière et dans l’histoire de l’Opéra aux USA : pour la première fois, un chanteur noir se produisait sur la scène du Metropolitan Opera. Elle y interprétait le rôle d’Ulrica dans Un Bal masqué de Verdi.

Retrouvons Marian Anderson dans un rare extrait de Norma, « Casta diva » (bien sûr transposé !)

 

Leontyne PRICE (née en 1927), soprano

Une voix comme on n’en fait plus : longue, souple, aux harmoniques riches ; un timbre reconnaissanble entre tous, légèrement voilé, velours pourpre que déchirent certaines raucités dans les élans dramatiques, Leontyne Price fut l’Aida de sa génération, mais pas seulement: verdienne d’exception, elle triompha dans les deux Leonore, Elvira d’Ernani, ou encore Amelia du Bal masqué. Mais son répertoire, très éclectique, lui permit de triompher également dans Puccini (Tosca, Minnie, Manon Lescaut), 

et d’aborder Richard Strauss (Ariane à Naxos), Mozart (Fiordiligi), ou Samuel Barber (Antony and Cleopatra).

La Force du destin: « Son giunta!« 

Grace BUMBRY (née en 1937), mezzo-soprano

Celle qu’on appela la « Vénus noire » fut la première chanteuse noire à se produire au Festival de Bayreuth, précidément en  Vénus dans Tannhäuser en 1961. Elle triompha sur toutes les scènes du monde dans les emplois de mezzo (Amneris, Eboli, Carmen, Dalila, …), mais l’étendue de sa voix lui permit également d’aborder de nombreux rôles de soprano (Tosca, Abigaïlle, Norma, Turandot,…)

 

D’une longévité vocale exceptionnelle, la France, qui l’accueillit souvent, lui réservait encore des triomphes en Eboli aux Chorégies d’Orange en 1984, en Cassandre lors de l’inauguration de l’Opéra Bastille en 1990, dans la partie de mezzo du Requiem de Verdi au Théâtre des Champs-Elysées en 2000, ou en récital au Châtelet en 2007.

Retrouvons-la à l’orée de sa carrière, dans la Carmen filmée pour Karajan en 1967, avec une présence scénique rayonnante (et dans un très bon français), et dans un concert donné en 2013, au cours duquel elle interprétait, à 76 ans, avec une assurance vocale stupéfiante, le Concerto d’Aranjuez, Feeling Good (Leslie Bricusse) et That’s What Friends Are For (Burt Bacharach) !

Shirley VERRETT (1931-2010), mezzo-soprano

Un timbre soyeux et légèrement voilé, une présence scénique électrique, une souplesse vocale et une intelligence stylistique qui lui permettaient de s’adapter aux répertoires les plus divers (le bel canto, Verdi, le classicisme, l’Opéra français, la musique du XXe siècle,…) et d’aborder aussi bien des rôles de mezzo que de falcon, voire de soprano (Norma, Tosca, Desdémone,…) : telles sont les principales caractéristiques de l’art de celle que la France eut la chance d’accueillir à plusieurs reprises. Installée à Paris de 1983 à 1986, elle s’y produisit souvent, notamment sous le formidable – mais hélas trop court – mandat de Massimo Bogianckino à la tête de l’Opéra de Paris, 

au cours duquel elle interpréta Iphigénie en Tauride, Alceste, Lady Macbeth, Sinaïde de Moïse et Pharaon. Elle y revint un an après le départ de Bogianckio pour Médée de Cherubini, puis bien sûr pour Didon à l’occasion de l’inauguration de l’Opéra Bastille.

Retrouvons Shirley Verrett dans un reportage télévisé qui lui fut consacré à l’occasion de son installation à Paris, et dans un rôle qu’elle marqua définitivement de son génie : la vénéneuse Lady du Macbeth de Verdi, dans les légendaires représentations scaligères dirigées par Abbado.

Simon ESTES (né en 1938), basse

Actif des années 60 jusqu’à la fin des années 90, Simon Estes remporta des triomphes sur la plupart des scènes européennes et américaines. Il mit son timbre de bronze au service, entre autres, des grands rôles verdiens et wagnériens. Il fut le Hollandais volant de l’extraordinaire production du Vaisseau fantôme réalisée par Harry Kupfer pour Bayreuth, un spectacle heureusement préservé par le DVD.

Impliqué dans plusieurs causes humanitaires, Simon Estes se consacre entre autres aux luttes contre le paludisme et contre le sida, en se battant notamment contre la stigmatisation dont sont victimes les malades.

 

Retrouvons-le dans un de ses grands rôles, Philippe II dans le légendaire Don Carlo d’Orange de 1984.

Lawrence BROWNLEE (né en 1972), ténor

Ténor à la technique belcantiste aguerrie, particulièrement apprécié dans le répertoire rossinien. Le voici dans un extrait de La Cenerentola en 2018 au Palais Garnier.

Christiane EDA-PIERRE (1934-2020), soprano

L’une des plus brillantes sopranos  françaises de la seconde moitié du XXe siècle fit rayonner son art jusque sur la scène du Metropolitan de New York. Défendant absolument tous les répertoires, du baroque au contemporain, avec la même passion, elle fut notamment une Constance de L’Enlèvement au sérail extraordinaire.  Retrouvons-la dans sa bouleversante Antonia des Contes d’Hoffmann, qu’elle chanta dans la production de Patrice Chéreau au Palais Garnier. Elle est ici entourée de José van Dam et Francine Arrauzau (1974).

Barbara HENDRICKS (née en 1948), soprano

Celle qui fut  Mimi pour Comencini ou Liù pour Karajan triompha dans de nombreux rôles d’opéras (Micaëla, Suzanne, Gilda, Anne Truelove,…), mais également – et peut-être surtout – en récital : ardente  défenseure du lied ou de la mélodie française, cette soprano est aussi une artiste engagée, mettant son art au service de plusiuers causes humanitaires. 

Mozart, Vesperæ solennes (Laudate Dominum)

Jessye NORMAN (1945-2019), soprano

La disparition inattendue de Jessye Norman en septemmbre 2019 laisse les mélomanes orphelins d’une des voix les plus belles et les plus impessionnantes de la seconde moitié du XXe siècle. Interprétant avec un charisme extraordinaire aussi bien l’opéra, le lied, la mélodie française, les negro spirituals ou le jazz, elle était devenue, de son vivant, une véritable légende…

« Mon coeur s’ouvre à ta voix » (Saint-Saëns, Samson et Dalila) – 1987

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Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

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