Dramma per musica en 3 actes de Wolfgang Amadeus Mozart, créé à Munich en 1781
LES AUTEURS
Le compositeur

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Mozart est non seulement un compositeur majeur de l’histoire de la musique, mais aussi sans aucun doute l’un des génies les plus étonnants de l’histoire de l’art : pour sa précocité (virtuose du clavier et du piano, il entreprend dès 6 ans une tournée européenne ; il compose son premier ouvrage lyrique, Die Schuldigkeit des ersten Gebotes, à l’âge de 11 ans) ; la diversité extrême de son talent (il composa avec un talent égal dans absolument tous les genres musicaux : musique sacrée, musique de chambre, musique symphonique, opéra, mélodies, …) ;
et surtout, le ton très personnel de ses œuvres, qui se caractérisent tout à la fois par une apparente simplicité, une forme de limpidité ou d’harmonie sereine, mais aussi une profondeur de sentiment souvent exceptionnelle. Dans le genre lyrique, Mozart laisse quelques-uns des plus grands chefs-d’œuvre de l’opéra : Les Noces de Figaro (1786), Cosi fan tutte (1790), Don Giovanni (1788)… Son génie s’illustra aussi bien dans la comédie (La Finta Giardiniera, Les Noces de Figaro) que dans l’opéra pastoral (Ascanio in Alba), l’opera seria (Lucio Silla, Mithridate, Idoménée, La Clémence de Titus) ou le singspiel (Zaide, L’Enlèvement au sérail, La Flûte enchantée).
Le librettiste
Giambattista Varesco (né à Trente en 1735, mort à Salzbourg en 1805) était un abbé italien, musicien, poète et librettiste de Wolfgang Amadeus Mozart pour lequel il rédigea les livrets d’Idomeneo, re di Creta (1781) et de L’oca del Cairo, dont Mozart commença à composer la partition en 1783 sans jamais l’achever. À partir de 1766, Varesco fut employé à Salzbourg comme poète, chapelain de l’archevêque, mais aussi comme instrumentiste.
D’après les documents écrits qui nous sont parvenus, la collaboration ne fut guère aisée entre le musicien et son librettiste, Mozart se plaignant de la longueur du texte de Varesco et de l’inexpérience de celui-ci dans le domaine dramatique.
L’ŒUVRE
La création

La famille Mozart à l'époque d'Idomeneo (1780-1781), par Johann Nepomuk Della Croce.
Durant l’été 1780, Mozart reçoit la commande d’un opera seria destiné à être représenté l’année suivante à Munich pendant le Carnaval. Mozart s’attelle à la composition d’Idomeneo, re di Creta dès l’automne 1780. Les conditions de la création s’annoncent assez prometteuses : le décorateur Lorenzo Quaglio a été sollicité, de même que le maître de ballet Pierre le Grand. Les Wendling feront partie de la distribution (Dorothea en Ilia, Elisabeth en Elettra), et le rôle-titre sera interprété par le célèbre ténor Anton Raaff, aux moyens hélas assez usés (il est alors âgé de 66 ans). Le rôle d’Idamante sera quant à lui tenu par le castrat Vincenzo Dal Prato.

Anton Raaff (1714-1797) par C.A.J. Philippart.

Un des décors imaginés par Lorenzo Quaglio pour la création d'Idomeneo.
La création d’Idomeneo, re di Creta eut lieu le 29 janvier 1781 à Munich, au théâtre Cuvilliés, en présence de Leopold et de Nannerl. L’accueil est triomphal. Elle fut suivie de trois autres représentations. L’opera seria sera par la suite proposé au public viennois en 1786.
Le livret
Les sources
Petit-fils de Minos et de Pasiphaé, le roi de Crète Idoménée fut l’un des prétendants d’Hélène et l’un des héros de la guerre de Troie. Après la guerre, lors de son retour en Crète, il fut pris dans une violente tempête et fit alors le vœu, s’il en réchappait, d’offrir à Poséidon le premier homme qu’il rencontrerait sur la terre ferme : ce fut hélas son fils Idamante, qu’il fut contraint de sacrifier pour accomplir sa promesse…
Varesco s’inspire de cette légende via le livret qu’Antoine Danchet rédigea pour l’Idoménée de Campra (1712). Si son livret fut souvent critiqué (suite, peut-être, aux remarques négatives faites par Mozart lui-même notamment dans sa correspondance avec son père), on doit cependant admettre que le thème du serment imprudemment fait à un dieu (thème on ne peut plus classique, présent dans maintes légendes – celle du Hollandais volant – ou maints contes – Les sept corbeaux de Grimm – confère à l’œuvre une tension dramatique et un poids tragique on ne peut plus efficaces, le personnage éponyme étant amené à se débattre entre son amour filial et le respect de la promesse inconsidérée faite à Neptune. Mais Varesco ne se contente pas de traduire le livret de Danchet : comme il le dit lui-même dans sa préface, il l’adapte en lui conférant une fin heureuse (lieto fine), et certains commentateurs ont également décelé dans son texte une présence plus marquée de l’antiquité grecque et de l’humanisme chrétien.
Résumé de l'intrigue
ACTE I
Idoménée, roi de Crète, ayant participé à la guerre de Troie, est sur le point de rentrer chez lui. La princesse troyenne Ilia, fille du roi Priam, est retenue prisonnière en Crète. Elle est tombée amoureuse du fils du roi, Idamante, qui partage ses sentiments. Mais Idamante est également aimé d’Électre, fille d’Agamemnon, venue de Mycènes après le meurtre de sa mère par son frère Oreste. Électre est dévorée par la jalousie et espère désespérément pouvoir se faire aimer d’Idamante…
Anja Harteros - "Tutte nel cor vi sento"- Salzbourg, 2006
Idoménée, alors qu’il s’apprêtait à débarquer en Crète, est pris dans une effroyable tempête. Il promet à Neptune de lui sacrifier le premier être vivant qu’il rencontrera s’il parvient à débarquer sain et sauf. Les flots s’apaisent. Idoménée débarque… et est aussitôt accueilli et salué par son fils Idamante. Désespéré et terrifié à l’idée de devoir tuer son propre fils, Idoménée s’enfuit.
ACTE II
Idoménée est déchiré entre son obligation de respecter la promesse faite à Neptune et l’amour qu’il porte à son fils Idamante : « À peine ai-je échappé aux fureurs de la mer que mon cœur est dévasté par une nouvelle tempête, encore plus meurtrière que la première ! »
Michael Spyres : "Fuor del mar", Aix-en-Provence, 2022
Afin de protéger Idamante du sort funeste qui pèse sur lui, Idoménée demande à son fils de quitter la Crète : il gagnera Mycènes en compagnie d’Électre qu’il raccompagnera chez elle. Les fureurs d’Électre s’apaisent à cette nouvelle, tandis qu’Idamante souffre de devoir quitter son pays et sa bien-aimée Ilia. Mais la cérémonie du départ est vite interrompue par le surgissement d’un monstre marin envoyé par Neptune. Idoménée propose alors au dieu des Mers de s’offrir lui-même en sacrifice afin de l’apaiser, tandis que la foule épouvantée s’enfuit.
ACTE III
Seule dans les jardins du palais, Ilia chante son amour pour Idamante : « Doux zéphyrs, rejoignez mon bien-aimé; dites-lui que je l’aime et demandez-lui de me rester fidèle »…
Nadine Sierra : "Zeffiretti lusinghieri" - Metropolitan Opera, 2017
Idamante annonce à Ilia qu’il a décidé d’aller combattre le monstre marin qui sème la terreur et la mort sur l’île de Crète, mais les amoureux sont rejoints par Idoménée qui enjoint une nouvelle fois son fils de quitter l’île. C’est alors qu’Arbace, le confident du roi, lui annonce qu’une foule immense s’est rassemblée devant son palais. Idoménée se rend au palais et y affronte non seulement la foule, mais aussi le Grand Prêtre de Neptune : tous veulent connaître le nom de celui qui suscite la colère du dieu des Mers. Idoménée est alors contraint de révéler la vérité. Arrive Idamante qui, après avoir vaincu le monstre marin, accepte de d’offrir sa vie afin d’apaiser le dieu…mais au moment où Idoménée, au comble du désespoir, s’apprête à le frapper, Ilia, pour sauver son bien-aimé, propose de mourir à sa place. Une voix se fait alors entendre : il s’agit de l’oracle de Neptune, lequel annonce : « L’Amour a vaincu. Qu’Idoménée cesse d’être roi, qu’Idamante le devienne à sa place, et qu’Ilia soit sa femme. Ainsi seront satisfaits la volonté de Neptune et le ciel, et l’innocence sera récompensée ». Idoménée obtempère : la paix règne de nouveau en Crète – sauf pour Électre : la princesse grecque, prenant conscience que l’homme qu’elle aime lui échappe pour toujours, laisse éclater sa fureur et disparait, désespérée.
Nicole Chevalier : "Oh, smania! Oh, furie!...D'Oreste, d'Aiace - Salzbourg, 2019
La partition
Avec Idomeneo, Mozart apporte un vent de fraîcheur, de nouveauté, de modernité au genre séculaire de l’opera seria – réputé plutôt « statique » -, et laisse présager la profondeur qui sera celle des opéras de la maturité. L’œuvre comporte des pages d’une grande beauté : les trois airs d’Électre (le premier et le troisième sont des quasi « scènes de folie », le second, « Idol mio », une tendre plainte amoureuse), l’éblouissant « Fuor del mar » du rôle éponyme, le mélancolique « Zeffiretti lusinghieri » d’Ilia, le sublime quatuor « Andro rammingo e solo » du dernier acte, dans lequel chaque personnage exprime un sentiment différent, … Mais ce qui frappe surtout, c’est la formidable construction de l’œuvre, chaque acte donnant l’impression d’avancer vers un point d’orgue dramatique et musical : le désespoir d’Idoménée contrastant avec l’hymne à Neptune au finale du premier acte ; l’apparition du monstre marin par laquelle s’achève le II (avec le superbe chœur « Corriamo, Fuggiamo »); la folie d’Électre et la paix retrouvée à la fin de l’œuvre. Cette continuité dramatique est notamment assurée par les transitions ménagées par Mozart entre airs et récitatifs, les habituelles cadences conclusives étant remplacées par des phrases de liaison empêchant toute interruption du drame (écoutez, par exemple, l’étonnante transition entre le premier air d’Électre -« Tutto nel cor vi sento » – et le chœur « Pietà! Numi, pietà! » au premier acte).
Enfin, le portrait psychologique des personnages présente une finesse rarement atteinte dans les œuvres antérieures du compositeur, la musique permettant de donner une couleur et des prolongements particulièrement profonds aux conflits qui agitent les personnages : conflit, pour Ilia, entre la tendresse qu’elle éprouve envers un étranger, ennemi de sa patrie, et la fidélité qu’elle doit à son peuple et à son pays (« Padre, germani... ») ; entre son amour et son devoir d’obéissance à son père pour Idamante ; entre la soumission aux dieux et son amour filial pour Idoménée.
Il existe plusieurs versions d’Idomeneo : la partition originale doit être distinguée de celle de la création, l’œuvre ayant fait l’objet de coupures avant la première. Enfin, à l’occasion des représentations viennoises de 1786, la partition subira de nouvelles transformations, avec notamment la composition par Mozart de deux pages alternatives : pour l’air d’Arbace (acte II) et pour le duetto Idamante/Ilia (acte III). Le rôle d’Idamante sera par ailleurs réécrit pour une voix de ténor, et se verra enrichi d’un nouvel air avec violon obligé – qui deviendra un peu plus tard le sublime air de concert avec orchestre et piano obbligato : « Ch’io mi scordi di te« . Aujourd’hui, les chefs puisent dans les différentes versions existantes en fonction de choix philologiques ou esthétiques ; le rôle d’Idamante est confié soit à un mezzo, soit à un ténor.
L'air de concert "Ch'io mi scordi di te" par Teresa Berganza (Geoffrey Parsons, piano ; Orchestre symphonique de Londres, dir. John Pritchard - 1962)
LES INTERPRÈTES DES SPECTACLES DE LIÈGE ET NANCY
À LIÈGE
À NANCY
Les chefs
Fabio BIONDI
Jakob LEHMANN

© James Rajotte

© Sercan Sevindik
D’origine sicilienne, Fabio Biondi est violoniste et chef d’orchestre, spécialisé dans le répertoire des compositeurs baroques italiens et notamment de Vivaldi. Il devient le premier violon des formations suivantes : La Chapelle Royale de Philippe Herreweghe, Les Musiciens du Louvre de Marc Minkowski, Hespèrion XX de Jordi Savall, Il Seminario musicale de Gérard Lesne, la Capella Reial de Catalunya de Jordi Savall, etc.
En 1990, Fabio Biondi crée l’ensemble baroque Europa Galante composé d’une douzaine de musiciens jouant sur instruments d’époque, un ensemble invité dans les salles les plus prestigieuses d’Europe, d’Australie, d’Amérique ou d’Asie. L’ensemble est spécialisé dans la musique baroque italienne, tant instrumentale (concertos, sonates) que vocale (opéras, oratorios). Le répertoire de Fabio Bondi, cependant, s’étend jusqu’aux œuvres de la période romantique.
Pour la firme Naïve, Fabio Biondi a enregistré de nombreux CD : des opéras de Vivaldi bien sûr, mais également des œuvres de Händel, Pergolèse, Bach, Boccherini, Tartini, Mendelssohn,…
Jakob Lehmann est un jeune chef d’orchestre pour qui la conscience stylistique et l’interprétation historiquement informée sont les gages d’interprétations enthousiastes et émotionnellement sincères. Il travaille avec des orchestres symphoniques tels que le Wiener Symphoniker, le Tonkünstler Orchester ou le Bochumer Symphoniker, ainsi qu’avec des ensembles d’instruments d’époque tels que le Concerto Köln, l’Orchestra of the 18th Century et l’Australian Romantic & Classical Orchestra. Il collabore avec des solistes instrumentaux tels Yulianna Avdeeva, Shunske Sato, Dmitry Shiskin et Chouchane Siranossian et des chanteurs tels Karine Deshayes, Mojca Erdmann, Véronique Gens et Siobhan Stagg. Il est le directeur artistique d’Eroica Berlin, un orchestre de chambre qu’il a fondé en 2015, et directeur artistique associé du Teatro Nuovo, un festival d’opéra consacré aux œuvres de la période du Belcanto sur instruments historiques. Idomeneo est sa troisième collaboration avec l’Opéra National de Lorraine.
Les metteurs en scène
Jean-Louis GRINDA
Lorenzo PONTE

© Gilles Leimdorfer

© Margherita Orsini
Jean-Louis Grinda est le fils du baryton Guy Grinda (1923-2005). Secrétaire artistique à l’Opéra d’Avignon puis directeur adjoint et enfin directeur du Grand Théâtre de Reims au début des années 80, il devient par la suite directeur de l’Opéra royal de Wallonie. En 2007, il prend la tête de l’Opéra de Monte-Carlo (il occupera cette fonction jusqu’en 2022), et neuf ans plus tard, il succède à Raymond Duffaut comme directeur des Chorégies d’Orange.
En tant que metteur en scène, il a monté des œuvres appartenant aux répertoires les plus variés (Chantons sous la pluie, la Tétralogie de Wagner, Marius et Fanny de Vladimir Cosma, Mefistofele, Guillaume Tell, Carmen, L’elisire d’amore, Thaïs, Samson et Dalila, L’Heure espagnole, L’Enfant et les sortilèges…). En mars 2024, il mettra en scène La Fille du régiment à l’Opéra de Monte-Carlo.
Retrouvez Jean-Louis Grinda en interview ici !
Lorenzo Ponte suit des études de littérature classique à Milan, puis étudie la mise en scène avec Paolo Grassi. Depuis 2018, il est metteur en scène assistant au Teatro alla Scala. En 2018/19, il est assistant d’Arturo Cirillo dans Aldilà di tutto de Chiara Stoppa et Valentina Picello, une production d’Atir. Au cours de la même saison, il réécrit et met en scène Tu sei Agatha d’après le texte de Marguerite Duras, produit par le Teatro Parenti. Il signe avec Clio Saccà la mise en scène de Can you hear me ? de Marco Sinopoli, spectacle lauréat du concours Macerata Opera 4.0, avec lequel il fait ses débuts au festival Romaeuropa 2019. Lorenzo Ponte et son équipe composée d’Alice Benazzi, scénographe, et de Giulia Rossena, costumière, ont reçu cette année le premier prix du 13e « Prix européen de la mise en scène » pour l’opéra Deux veuves de Bedřich Smetana.
Les chanteurs
Idoménée
Ian KOZIARA
Atalla AYAN

© D.R.

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Né à Chicago, Ian Koziara est titulaire d’une licence du Conservatoire de musique de l’Université Lawrence et d’une maîtrise de la Shepherd School of Music de l’Université Rice. Sa carrière le conduit sur les plus grandes scènes américaines : il fait ses débuts au Metropolitan Opera de New York dans le rôle d’Enrique dans L’Ange exterminateur de Thomas Adès ; dans ce même théâtre, il participe aux productions de Marnie de Nico Muhly et de La Fanciulla del West de Puccini ; il chante également le rôle-titre d’Ideomeneo de Mozart avec le Wolf Trap Opera en 2018). Mais Ian Koziara se produit aussi en Europe : en 2019, il chante le rôle de Fritz dans Der ferne Klang de Schreker à l’Oper Frankfurt (production mise en scène par Damiano Michieletto et dirigée par Sebastian Weigle, avec Jennifer Holloway) ; en 2023, l’Opéra Royal de Wallonie-Liège l’invite à chanter le rôle-titre d’Idomeneo.
D’origine brésilienne, Atalla Ayan fait ses débuts à l’âge de 21 ans dans le rôle de Rinuccio (Gianni Schicchi), puis intègre la Scuola della opera italiana de Bologne. Au cours de la saison 2009 / 2010, il est membre du Lindemann Young Artists Development Program du Metropolitan Opera. En 2012, il intègre la troupe de l’Opéra de Stuttgart, et dès l’année suivante sa carrière prend un essor international avec, progressivement, des invitations au Royal Opera House de Londres, au Teatro Carlo Felice de Gênes, à la Semperoper de Dresde, au Grand Théâtre de Genève, à la Scala de Milan, au Metropolitan Opera de New York ou à l’Opéra de Paris. Son répertoire très vaste comprend entre autres œuvres Don Giovanni, La Flûte enchantée, Nabucco, Rigoletto, La traviata, La rondine, L’Élixir d’amour, Lucia di Lammermoor, Faust, Manon, Les Contes d’Hoffmann, Eugène Onéguine,…
Idomeneo, "Fuor del mar" (Wolf Trap Opera)
La bohème, "Che gelida manina" (2013)
Idamante
Annalisa STROPPA
Héloïse MAS


© yanis ourabah
Après des études effectuées au Conservatoire de Brescia, Annalisa Stroppa se lance dans une carrière de mezzo où le répertoire italien et plus spécialement belcantiste tient une place importante, avec des rôles tels ceux de Rosina (Il barbiere di Siviglia), Angelina (La Cenerentola), Enrichetta (I puritani), Adalgisa (Norma), Léonor (La Favorite), Fenena (Nabucco). Mais Annalisa Stroppa chante également le répertoire classique (Le nozze di Figaro, Così fan tutte, La clemenza di Tito, Il marito disperato de Cimarosa), ou encore le répertoire français du XIXe siècle (Stéphano dans Roméo et Juliette, le rôle-titre de Carmen, Ascanio dans Benvenuto Cellini). Elle s’est produite sur de nombreuses scènes prestigieuses : Festival de Salzbourg, Festival de Ravenne, Teatro Real de Madrid, Teatro Colòn de Buenos Aires, San Carlo de Naples, Opéra de Rome, Opéra de Lausanne, Teatro Massimo de Palerme, Deutsche Oper de Berlin, Maggio Musicale Fiorentino, Opéra de Monte-Carlo, Arènes de Vérone, Scala de Milan,…
© D.R.
Héloïse Mas étudie le piano puis l’orgue avant de se tourner vers le chant. Elle se forme au Conservatoire national supérieur de musique et danse de Lyon, et est lauréate en 2018 du Concours Reine-Elisabeth de Bruxelles.
Ce prix donne à sa carrière un bel élan et lui permet d’aborder désormais de nombreux rôles de mezzo, parmi lesquels Maddalena (Rigoletto à l’Opéra de Nice), Stéphano (Roméo et Juliette à l’Opéra de Monte-Carlo) La Périchole (à l’Amphithéâtre du domaine d’Ô, au Festival de Saint-Céré et à Antibes), Flamel (Fantasio à Genève), Robin-Luron (Le Roi Carotte à Lille), Siébel (Faust à l’Opéra de Monte Carlo), Carmen (opéras de Genève et de Marseille), Boulotte (Barbe-Bleue à Marseille),…
Norma, "O rimembranza", avec Marina Rebeka, Catane (2021)
Sapho, "Ô, ma lyre immortelle" (Concours Reine Elisabeth, 2018)
Électre
Nino MACHAIDZE
Amanda WOODBURY

© Anna Barbera

© D.R.
Née en Géorgie, Nino Machaidze intègre en 2005 l’Académie du Teatro alla Scala de Milan. En 2007, elle y chante Marie de La Fille du régiment, avant d’entamer une brillante carrière qui la conduit sur les principales scènes lyriques du monde : Festival de Salzbourg, Staatsoper de Hambourg, Teatro Real de Madrid, Opéra de Paris, Gran Teatre del Liceu de Barcelone, Opéra de Los Angeles, Staatsoper de Vienne, Festival Rossini de Pesaro, Théâtre des Champs-Élysées, Teatro San Carlo de Naples, Grand Théâtre de Genève… Son répertoire est particulièrement étendu, mais c’est surtout dans les œuvres italiennes et françaises qu’elle est demandée, avec, pour les premières, des rôles tels ceux de Gilda (Rigoletto), le rôle-titre de Lucia di Lammermoor, Adina (L’Elixir d’amour), Musetta et Mimi (La bohème), Fiorilla (LeTurc en Italie), Ninetta (La Pie voleuse), Nedda (I Pagliacci), Luisa Miller ; et pour les secondes : Juliette (Roméo et Juliette), Leïla (Les Pêcheurs de perles), Thaïs, Micaëla (Carmen), Antonia (Les Contes d’Hoffmann), Inès (L’Africaine) …
En 2014, Amanda Woodbury est lauréate de la grande finale des auditions du Metropolitan Opera National Council et obtient la deuxième place et le prix du public au concours Operalia de Plácido Domingo. Dès lors, sa carrière est lancée et Amanda Woodbury est vite invitée par les plus grandes scènes lyriques : Metropolitan Opera de New York (Leïla dans Les Pêcheurs de perles, Woglinde dans Das Rheingold et Die Götterdämmerung, Norina dans Don Pasquale, Antonia dans Les Contes d’Hoffmann), Hawaii Opera Theater (Juliette dans Roméo et Juliette), opéra de Los Angeles (Micaëla dans Carmen, Musetta dans La bohème), Opéra de Tulsa (Marguerite dans Faust), festival de Spoleto (Pia dans Pia de’ Tolomei de Donizetti).
En concert, elle a notamment interprété le rôle-titre de La straniera de Bellini avec le Washington Concert Opera, et elle se produit également dans des œuvres de musique sacrée (soprano soliste dans Le Messie de Haendel, Requiem de Fauré,…)
Roméo et Juliette, "Je veux vivre" (Salzbourg, 2008)
Hamlet, la folie d'Ophélie (Operalia, 2014)
Ilia
Maria Grazia SCHIAVO
Siobhan STAAG

© D.R.

© Todd Rosenberg
Née à Naples, Maria Grazia Schiavo est une soprano italienne capable d’interpréter aussi bien le répertoire belcantiste (Lucia dans Lucia di Lammermoor, Adina dans L’elisir d’amore, la Contessa di Folleville dans Il viaggio a Reims, Violetta dans La Traviata, Gilda dans Rigoletto) que le répertoire français (Olympia dans Les Contes d’Hoffmann) ou les œuvres mozartiennes (Donna Anna dans Don Giovanni, ou encore Konstanze dans Die Entführung aus dem Serail). Elle a chanté dans de nombreuses salles prestigieuses (Fenice de Venise, Opéra de Rome, Teatro Massimo de Palerme, Teatro Regio de Turin, Scala de Mila, Opéra Royal de Wallonie-Liège, opéras de Lausanne et Zurich) sous la direction de Riccardo Muti, Zubin Mehta, Lorin Maazel, Nello Santi, Roberto Abbado, Bruno Campanella, … En France elle a notamment donné un concert consacré à Rossini, Bellini et Donizetti à l’Opéra d’Avignon en janvier 2023, et on a également pu l’applaudir dans L’Élixir d’amour donné en mai-juin 2023 à Nantes, Rennes et Angers.
Diplômée de l’Université de Melbourne, Siobhan Staag participe au projet des jeunes chanteurs du Salzburger Festspiele, puis intègre la Deutsche Oper Berlin en 2013 : elle y a interprété Pamina (Die Zauberflöte), Sophie (Der Rosenkavalier), Blonde (Die Entführung aus dem Serail), Gilda (Rigoletto), Zerlina (Don Giovanni) et Woglinde dans le Ring. La saison 2018-2019 l’a vue faire plusieurs débuts importants : aux États-Unis (avec le rôle-titre de Cendrillon de Massenet au Lyric Opera of Chicago) ; au Festival d’Aix-en-Provence dans le Requiem de Mozart ; à l’Opernhaus de Zurich avec Sophie dans Der Rosenkavalier ; à la Deutsche Oper de Berlin avec Adèle dans Die Fledermaus et Micaëla dans Carmen. En France, on a pu l’applaudir dans le rôle de Leonore (Fidelio) en 2021 à l’Opéra Comique sous la direction de Raphaël Pichon.
L'elisir d'amore, "Quanto amore ed io spietata" avec Giorgio Caoduro, Rennes, 2023
La bohème, "Quando m'en vo" , Berlin
LES ENREGISTREMENTS
Notre sélection pour voir et écouter l’œuvre
LP et CD

Pritchard / Lewis, Simoneau, Jurinac, Udovick. Glyndebourne Festival Chorus and Orchestra, EMI, 1956.

Böhm / Ochman, Schreier, Mathis, Varady. Rundfunkchor Leipzig, Staatskapelle Dresden, DG, 1971

Hollweg, Schmidt, Yakar, Palmer. Mozartorchester, Chor des Opernhauses Zürich, Telefunken, 1980.

Pritchard / Pavarotti, Baltsa, Popp, Gruberova. Wiener Staatsopernchor, Wiener Philharmoniker, Decca, 1987.

Gardiner / Rolfe-Johnson, von Otter, McNair, Martinpelto. The Monteverdi Choir, The English Baroque Soloists, Archiv Produktion, 1990.

Levine / Domingo, Bartoli, Grant Murphy, Vaness. Chœurs et orchestre du Metropolitan Opera de New York, DG, 1994.

Mackerras / Bostridge, Hunt, Milne, Frittoli. Edinburgh Festival Chorus, Scottish Chamber Orchestra, EMI, 2001.

Jacobs / Croft, Fink, Im, Pendachanska. RIAS Kammerchor, Freiburger Barockorchester, Harmonia mundi, 2009.
Streaming
Salzbourg 2006 - Norrington ; Herrmann / Vargas, Kozena, Siurina, Harteros.
Milan 2006 - Harding ; Bondy / Davislim, Bacelli, Tilling, Bell (sous-titres anglais et italiens)
DVD et Blu-ray

Pritchard ; Cox / Lewis, Goeke, Betley, Barstow. The Glyndebourne Chorus, The London Philharmonic Orchestra, ArtHaus Musik, 2013 (capté en 1974).

Levine ; Ponnelle / Pavarotti, von Stade, Cotrubas, Behrens. Chœurs et orchestre du Metropolitan Opera de New York, DG, 1982.

Guidarini ; Pizzi / Streit, Blancas Gulin, Ganassi, Tamar. Chœurs et Orchestre du Teatro San Carlo (Naples), Dynamic, 2005.

Norrington ; Herrmann / Vargas, Kozena, Siurina, Harteros. Salzburger Bachchor, Camerata Salzburg, Decca, 2006.

Nagano ; Dorn / Ainsley, Breslik, Banse, Dasch. Bayerisches Staatsorchester, Unitel, 2008.

Bolton ; Carsen / Cutler, Portillo, Fritsch, Buratto. Teatro Real Chorus and Orchestra, Opus Arte, 2020.