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MARIA CALLAS – 100 ans, 100 rôles
II. PREMIERS ENGAGEMENTS PROFESSIONNELS (1941-1946)

par Stéphane Lelièvre 16 avril 2023
par Stéphane Lelièvre 16 avril 2023
© D.R.
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3,9K

À l’occasion du centenaire Callas, Première Loge évoque l’intégralité des rôles – ou partitions – abordés par Maria Callas au cours de sa carrière, de 1938 à 1969. Chaque rôle est illustré par un extrait audio et/ou vidéo, interprété par Callas (pas nécessairement l’année même où elle aborda l’œuvre) – ou par une autre chanteuse lorsqu’aucun enregistrement de Callas ne nous est parvenu. 

Voyez ici notre dossier consacré à la chanteuse, et nos « 10 raisons d’aimer Maria Callas » !

Légende :

_____________ : œuvres chantées intégralement, sur scène et parfois au disque

_____________ : œuvres chantées en extraits, sur scène (en récital) et/ou au disque

_____________ : œuvres chantées intégralement, au disque uniquement

ET AUSSI...

I. Les années d'études

III. Les années de gloire

IV. L'incandescence tragique

V. Le crépuscule de la Divine

1941-1946 : premiers engagements professionnels

Les premiers engagements professionnels sont encore pour la jeune chanteuse un moyen de chercher sa voie et sa voix, avec des incursions dans des domaines plus ou moins inattendus : le lied, l’opérette viennoise, l’opéra grec, l’opéra baroque… mais aussi certaines œuvres (Guillaume Tell, La Cenerentola, Don Giovanni…) avec lesquelles elle ne renouera qu’en fin de carrière.

1941

13. Béatrice
Franz von Suppé, Boccaccio (Park Summer Theatre, Athènes)
Finale du premier acte

Suite à son grand succès dans Suor Angelica, Callas est engagée par l’Opéra Royal d’Athènes, avec lequel elle fait ses débuts professionnels (très exactement au Pallas Cinema) le 21 janvier 1941 avec la Béatrice du Boccaccio de Franz van Suppé. Il s’agit ici d’une des très rares incarnations comiques de Callas (dont on connaît surtout, dans le genre bouffe, la Rosina du Barbiere di Siviglia et la Fiorilla du Turco in Italia)… et de sa seule incursion dans le domaine de l’opérette viennoise ! (même si ce Boccaccio fut chanté en grec).
Écoutons le finale de l’acte I de Boccaccio, avec le quintette “Er ist ein Prinz” que lance précisément le personnage de Béatrice.  (Wienervolksoper, 1966).

Suppé, Boccaccio,"Er ist ein Prinz", téléfilm de la Wiener Volksoper, 1966

1942

14. Semiramide
Rossini, Semiramide
« Bel raggio lusinghier » (Salonique, Palace Cinema)

On connaît bien sûr le « Bel raggio » chanté par Callas sur le tard, dans les années 60. Mais on oublie souvent qu’elle chanta cet air pour la première fois à Salonique en 1942, et qu’elle l’enregistra également en 1956 pour la RAI à Milan. C’est cet enregistrement que nous vous proposons : le matériau vocal y est d’une qualité nettement supérieure à ce que nous entendrons dans la version EMI, gravée en 1964.

Rossini, Semiramide, "Bel raggio lusinghier", Milan, 1956

15. Mathilde
Rossini, Guillaume Tell, version italienne

« Selva opaca » (Salonique, Palace cinéma)

Toujours à Salonique, en 1942, Callas interprète pour la première fois l’air de Mathilde de Guillaume Tell, qu’elle chantera de nouveau en fin de carrière face aux micros d’EMI.

Rossini, Guillaume Tell, "Selva opaca", 1963

1943

16. Une chanteuse
Manolis Kalomiris, « Intermezzo » dans O Protomastoras (Le Maître d’œuvre) (Athènes, Théâtre national).

Manolis Kalomiris (1883-1962) est l’un des compositeurs les plus importants de la musique grecque de la première moitié du XXe siècle. Son œuvre, même si elle s’inscrit dans le sillage de Wagner ou du Groupe des Cinq, trouve très souvent ses racines dans la musique et la poésie traditionnelles grecques. Il est l’auteur de pièces pour piano, de mélodies et de cinq opéras, parmi lesquels ce O Protomastoras (Le Maître d’œuvre, 1916, d’après le poème populaire Le Pont d’Arta), dont Callas chanta un petit rôle à l’Opéra d’Athènes (21 février 1943 : un chanteur, dans l’ « Intermezzo » de l’œuvre. Elle sera de nouveau distribuée dans cet opéra l’année suivante, mais cette-fois-ci dans le premier rôle féminin, celui de Smaragda.

Un extrait de O Protomastoras  par Mina Polychronou (2008)

17. Pergolèse, Stabat mater (soprano)
22 février 1943, Institut italien d’Athènes

Double rareté pour Maria Callas en 1943, avec une incursion à la fois dans le répertoire du XVIIIe siècle et dans la musique sacrée : le 22 avril, Callas interprète en effet, pour la seule fois de sa carrière, le Stabat mater de Pergolèse à l’Institut italien d’Athènes, aux côtés d’ Arda Mandikian.

Stabat mater, version intégrale par Katia Ricciarelli, Lucia Valentini-Terrani (dir. Claudio Abbado) (1979)

18. Meleagro
Händel, Atalante
« Care selve »
(21 juillet 1943, Athènes, Théâtre d’été)

Au cours d’un récital, Callas aborde, en juillet 43, un air de Händel tiré d’Atalanta. Une rareté, qui restera sans lendemain. 

Händel, Atalante, "Care Selve", par Arleen Auger

19. Angelina
Rossini, La Cenerentola
« Nacqui all’affano », (21 juillet, Théâtre d’été, Kosta Mousouri)

Surprise ! Dès 1943, Callas chante cet air pour mezzo avec sa cascade de vocalises finale, une page qu’elle ne retrouvera (au disque et au concert) qu’en fin de carrière : l’enregistrement ci-dessous date de 1964.

Rossini, La Cenerentola, "Nacqui all'affano", (1964)

20. Adriana Lecouvreur
Cilea, Adriana Lecouvreur
« Ecco : respiro appena », (21 juillet, Théâtre d’été, Kosta Mousouri)

Callas, en 1943, chante un extrait d’Adriana Lecouvreur, un rôle qu’elle n’interprétera jamais dans son intégralité mais dont elle gravera les deux airs principaux en studio, en 1954. L’étonnant étant que cet air fut proposé dans le cadre d’un récital où Callas interpréta également le rondo de Cenerentola, un rôle à la vocalité (mezzo-soprano colorature) on ne peut plus  opposée au soprano lyrique de l’héroïne de Cilea !

Cilea, Adriana Lecouvreur, "Ecco : respiro appena", (1954)

21. Leonora
Verdi, Il trovatore (21 juillet, Théâtre d’été, Kosta Mousouri)
« D’amor sull’ali rosee »

Toujours dans le cadre du récital donné le 21 juillet 43, Callas chante, pour la première fois, un extrait du Trouvère de Verdi. Si cette incarnation a moins marqué les esprits que ses Tosca, Norma ou Traviata, elle n’en reste pas moins l’une des plus belles réussites de la diva. Le rôle de Leonora, au dramatisme intense mais encore tout imprégné de l’esthétique belcantiste, convenait particulièrement bien à la voix et à la technique qui étaient les siennes dans les années 50, et l’intégrale gravée avec les forces de la Scala et Karajan pour EMI en 1956 constitue l’un des fleurons de sa discographie. 

Verdi, Il trovatore, "D'amor sull'ali rosee", (1956)

22. Lieder de Schubert et Brahms
Août, Théâtre de la Tour blanche, Salonique
En août 1943, Callas propose un récital de lieder de Brahms et Schubert à Thessalonique. Une expérience qui restera sans lendemain : l’univers de Callas était ailleurs…

Schubert, Nacht und Träume (Grace Bumbry, 1964)

23. Leonore
Beethoven, Fidelio 
« Abscheulicher ! »  (26 septembre, Athènes, Théâtre  Olympia)

Si Callas chanta le « Ah! Perfido » de Beethoven jusqu’à son dernier souffle (une bande de 1976 existe où on l’entend répéter cet air au piano au Théâtre des Champs-Élysées), elle renonça vite à la Leonore de Fidelio dont elle devait pourtant posséder à coup sûr toute la flamme et la tendresse. Elle chantera néanmoins le rôle dans son intégralité avec succès, sur la scène de l’Hérode Atticus, un an plus tard (14 août 1944).

« Abscheulicher...Komm Hoffnung » par Christa Ludwig (1963)

24. Soprano – Mozart, Grande messe en ut
« Et incarnatus est »  (26 septembre, Athènes, Théâtre Olympia)

Nouvelle partition mozartienne pour Callas avec cet « Et incarnatus est » dont elle devait posséder, en 1943, toute la pureté vocale requise. 

« Et incarnatus est », par Arleen Auger (1990)

25. Turina, Canciones espagñolas
(26 septembre, Athènes, Théâtre Olympia)

Turina, Canciones Españolas : Poema en forma de Canciones - Cantares

1944

26. Marta
Eugen d’Albert, Tiefland (Théâtre Olympia, Athènes)

"Ich weiß nicht wer mein Vater war" par Liane Synek et Almar Heggen (1964)

27. Smaragda
Manolis Kalomiris, O Protomastoras (Le Maître d’œuvre) – Athènes, Hérode Atticus. 
Après avoir chanté un petit rôle de cet opéra grec l’année précédente à l’Opéra d’Athènes, Callas interprète cette fois le premier rôle féminin à l’occasion d’une représentation donnée le 5 août au pied de l’Acropole, à l’Odéon d’Hérode Atticus.

Le Maître d’œuvre (Konstantinos Klironomos). Smaragda : Maritina Tabakopoulou (dir. Zoi Tsokanou)

1945

28. Zerlina
Mozart, Don Giovanni (Athènes, Kotopouli Rex)

Lors d’un récital donné le 5 août 1945 au Théâtre Kotopouli Rex, Callas aborde pour la seule fois de sa carrière le rôle de Zerlina. Il va de soi que le format vocal de la chanteuse la destinait plus, a priori, aux flamboyantes Anna ou Elvira qu’à la petite paysanne amoureuse de Masetto !

Don Giovanni, "Batti, batti o bel Masetto" par Mirella Freni

29. Mélodies grecques
Kariotakis et Poniridis, Mélodies grecques

Callas, paraît-il, aimait fredonner des chansons grecques : il avait d’ailleurs été question qu’elle en chante une dans la Médée de Pasolini…
Écoutons la mezzo grecque Agnès Baltsa dans une chanson de Theodorakis :

Theodorakis: "Méra Magioú" (Un jour en mai") - Agnès Baltsa

30. Laura Nowalska
Carl Millöcker, Der Bettelstudent (Théâtre d’été, avenue Alexander)

Dernière prise de rôle pour Callas en 1945 : Laura Nowalska dans Der Bettelstudent, (L’Étudiant pauvre), une opérette viennoise de Carl Millöcker (sur un livret de V. Sardou) créée en 1882, extrêmement célèbre en son temps (et jusqu’au milieu du XXe siècle) mais assez oubliée aujourd’hui…
À la fin des années 60, Rita Streich, Nicolai Gedda et Hermann Prey gravèrent l’œuvre pour EMI. C’est de cette intégrale qu’est tiré l’extrait suivant :

"Höchste Lust und tiefstes Leid" par “Rita Streich et Nicolai Gedda (1967)
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Maria Callas
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Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

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