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Les festivals de l’été –
Première apparition de Diana Damrau et Jonas Kaufmann à Aix-en-Provence  : éblouissant !

par Nicolas Darbon 20 juillet 2025
par Nicolas Darbon 20 juillet 2025
© Vincent Beaume
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Première apparition de Diana Damrau et de Jonas Kaufmann au Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, avec Helmut Deutsch au piano – Grand Théâtre de Provence, 17 juillet 2025.

L’art vocal à l’état pur

Le Grand Théâtre de Provence était plein à craquer pour recevoir les deux stars du chant lyrique ; et le public n’a pas été déçu. Étape d’une tournée de treize dates qui se termine à Salzbourg le 30 juillet, le programme est bien rôdé. La qualité vocale et musicale de ces artistes atteint la perfection ; inutile de revenir sur la diction, l’expression, la couleur ou la technique vocales : Diana Damrau et Jonas Kaufmann nous apportent une leçon magistrale. La voix de Diana Damrau est à son apogée ; et celle de Jonas Kaufmann en est proche. À part une petite faiblesse passagère dans le aigus vers la fin (« Breit’ über mein Haupt » op. 19 n°2) pour Kaufmann, et une tendance à surjouer dans la première partie pour Damrau, façon opérette (beaucoup plus sobre dans la partie consacrée à Mahler), la soprano et le ténor éblouissent, accompagnés par un pianiste extraordinaire : Helmut Deutsch. D’une remarquable spiritualité, le pianiste réussit à faire ressortir les linéaments polyphoniques et les clairs-obscurs postromantiques tout en gardant un art de l’équilibre des nuances en-deçà du phrasé des chanteurs.

Du glamour au recueillement

Le principe de la soirée est d’alterner de façon systématique les chanteurs, sans duo – sauf vers la fin ; même s’ils ne se privent pas d’interagir de temps à autre par le regard ou les mouvements. La soirée se répartit en trois temps : d’abord des lieder de jeunesse de Richard Strauss ; il s’agit des cycles de l’opus 10, 29 et 32 et d’autres chants entrelacés. Ensemble sur scène, les artistes chantent en alternance. Après l’entracte, l’on passe à Gustav Mahler, avec d’abord la soprano seule sur scène, puis le ténor qui  propose des extraits des Rückert-Lieder. Puis l’on revient à Richard Strauss et à l’alternance des chanteurs, avec des extraits des Sechs Lieder op. 19 et des Vier lieder op. 27.

Le début est donc plutôt glamour ; l’amour assez guilleret y fait son nid : « le conte de fées des roses est raconté » ; le colchique « à la couleur rose » comme le poisson « aux reflets roses / qui brille dans le si pur calice / La dernière fleur, le dernier amour (…) ». Avec des effets dramatiques façon « Roi des Aulnes » de Schubert, car en effet, la mort rôde toujours au coin des poèmes. Savourons au passage les jolis aigus de Damrau sur « Frühling brächte » et « Junilicht » dans « Die Georgine », le même « Frühling » (« Printemps ») suscitant une belle envolée de Kaufmann dans le chant suivant (« Geduld »). L’on admire dans cette pièce l’émouvante discrétion du piano, ou encore dans « Allerseelen » (« Le jour des morts »), sa profondeur expressive. Kaufmann est à son meilleur dans « Lieberhymnus » (« Hymne d’amour »), suivi de la théâtrale Damrau dans « Schlagende Herzen » (« Cœurs battants »), jouant savamment avec la formule onomatopéique « Kling-klang », comme ce sera le cas sur « Ku-kukuk » (coucou) dans les deux Lieder de Mahler : « Um schlimme Kinder artig zu machen » et « Ablösung im Sommer » tirés du cycle des Lieder und Gesänge aus der Jugendzeit (Chants et chansons de jeunesse). Après le bleu, Diana Damrau retrouve sa robe rose au retour des lieder de Strauss. Cependant, les moments de recueillement ne manquent pas, avec toujours cette justesse de ton au piano, notamment dans le cycle des Vier lieder op. 27 de Strauss : « Ruhe, meine Seele » (« Repose-toi mon âme ») et « Morgen » (« Demain »).

Une salle incandescente

Émue et reconnaissante, la salle se soulève pour crier sa joie. Et les « bis » ne parviennent pas à la calmer, notamment l’air de Johann Strauss : « Das eine kann ich nicht verzeihen » tiré de d’opérette Sang viennois, que tout le monde chantonne intérieurement en sortant dans les rues aixoises. Comme Diana Damrau a élu domicile dans le Luberon, l’on se prend à rêver que cette première fois au Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence ne soit qu’un prélude à de nouvelles apparitions sur scène…  

Les artistes

Diana Damrau, soprano
Jonas Kaufmann, ténor

Helmut Deutsch, piano

Le programme

Lieder de Richard Strauss et Gustav Mahler.

Concert du 17 juillet 2025, Grand Théâtre de Provence, Festival d’Aix-en-Provence

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Jonas KaufmannDiana Damrau
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Nicolas Darbon

Nicolas Darbon est maître de conférences (HDR) à Aix-Marseille Université. Avant sa carrière universitaire, il a été , il a été pendant plus de vingt ans professeur de musique en collèges-lycées. Spécialiste de la musique des XXe-XXIe siècles, il a organisé de nombreux colloques. Il coordonne le Groupe de recherche sur la musique (GRiiiM), encadre le Journal du GRiiiM et les journées d'études organisées aux Antilles. Parmi ses derniers livres Musique et Littérature en Guyane : explorer la transdiction, publié en 2018 chez Garnier Classiques ; ainsi que Les Musiques du chaos ; Dutilleux... du cristal à la nuée, Messiaen... les sons impalpables du rêve, Musica y Complejidad. Il contribue à l'Histoire de l'opéra français publié chez Fayard, à L'Avant-scène opéra, et rédige de nombreux articles sur l'opéra. Il est compositeur et président de Millénaire III éditions.

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