À la une
Les cadeaux de Parpignol pour les fêtes de Noël
Stiffelio triomphe à Plaisance et commence son voyage en terres...
Stiffelio trionfa a Piacenza e inizia il suo viaggio nelle...
LEONARDO SINI
Les brèves de décembre –
Partenope : Morricone, au-delà du cinéma, dans un opéra-oratorio pour...
Se préparer à Un ballo in maschera, Opéra de Paris...
PAATA BURCHULADZE : trois mois déjà…
Naples, Medea : de Cherubini à Lars von Trier
Il aurait 100 ans aujourd’hui : André Turp
La Chauve-Souris à Liège : Johann Strauss fête ses 200 ans...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduRécital

Cyrille Dubois belcantiste : e perché no ? L’Instant lyrique à L’Eléphant Paname

par Stéphane Lelièvre 19 novembre 2019
par Stéphane Lelièvre 19 novembre 2019
0 commentaires 1FacebookTwitterPinterestEmail
1,3K

Photo de Cyrille Dubois : © Philippe Delval

Cyrille Dubois est sur les tous les fronts en ce début de saison : après un Tamino (Marseille) et un Nadir (Liège) ayant remporté tous les suffrages, il vient de proposer un récital à l’Éléphant Paname, entre deux répétitions de Fortunio qu’il interprétera à l’Opéra-Comique à partir du 12 décembre.

Cyrille Dubois est surtout connu pour son excellente interprétation du répertoire français, dont témoigne sa riche discographie – en particulier les enregistrements réalisés pour le Palazzetto Bru Zane. On sait pourtant que son art est loin de se restreindre à ce seul domaine, et on garde un souvenir ébloui de son extraordinaire récital Franz Liszt donné il y a un peu moins d’un an au Musée de la Vie Romantique – un récital dont heureusement, le CD O, lieb ! très récemment paru chez Aparte Music, prolonge le souvenir). Cyrille Dubois y est accompagné par le pianiste Tristan Raës, également présent pour le récital de l’Eléphant Paname, et dont la complicité avec le ténor est évidente : plus qu’un accompagnement, Tristan Raës propose une véritable co-interprétation des oeuvres, en particulier dans les mélodies de Fauré ou les lieder de Liszt, dans lesquels le piano distille une poésie s’accordant idéalement au chant de du ténor français.

Pour son récital de l’Éléphant Paname, donné dans le cadre de la précieuse série « L’Instant Lyrique », Cyrille Dubois a justement choisi de mettre en valeur l’éclectisme de son répertoire et l’extrême variété de son talent. Le répertoire français est bien présent, avec quatre mélodies dans lesquelles le ténor dit autant la poésie de Verlaine qu’il chante la musique de Fauré. Le galbe parfait de la ligne de chant, le recours aux procédés techniques à des fins poétiques (l’émission piano et pleine de tendresse de la phase qui conclut En sourdine : « Le rossignol chantera », le délicat diminuendo sur « Tons et parfums » d’À Clymène), n’ont d’égal que le soin apporté à la diction, juste et précise sans être jamais maniérée.

Les Liszt offrent au chanteur la possibilité de confronter la douceur et la tendresse de l’émission à des épanchements plus dramatiques, eux aussi parfaitement maîtrisés malgré l’écriture vocale souvent très tendue. De l’ineffable tendresse  de « O lieb » aux visions hallucinées du « Fischerknabe », le rendu du texte, la transmission de l’émotion propre à chaque pièce sont, là encore, souverains.

Enfin, Cyrille Dubois propose une (longue) incursion dans le répertoire italien. En dépit de ses interprétations du comte du Barbier (au Théâtre des Champs-Élysées) et de Don Ramiro (à Lyon), c’est a priori un domaine où on ne l’attendait guère… Et pourtant, il interprète Donizetti, Bellini ou Rossini avec un tel plaisir, une telle gourmandise qu’on se dit qu’il n’est pas exclu de le retrouver tôt ou tard sur nos scènes dans ce répertoire. C’est en tout cas à souhaiter tant il s’y montre à l’aise. Pourrait-il interpréter les rôles d’Edgardo (Lucia) ou de Gualtiero (Il Pirata) dans leur intégralité ? Peut-être pas, ou du moins pas encore (question d’ampleur et de largeur du matériau vocal… Encore que la projection de la voix soit absolument excellente !) Mais quoi qu’il en soit, l’air final d’Edgardo est interprété avec classe et émotion, et l’air d’entrée du Pirate stupéfie par son aisance, avec des aigus et des suraigus à faire pâlir Michael Spyres ! L’aubade d’Almaviva ou l’air de Nemorino sont empreints de poésie, et l’air de Tonio (La Fille du régiment), donné en bis, plein de tendresse teintée de fierté. Cyrille Dubois y aligne les 9 contre-ut (et même 11 puisqu’il chante cette note sur les 3 syllabes « miliTAIre ET MAri » en conclusion de l’air) avec un humour et une assurance qui déchaînent les applaudissements du public.

On comprend la présence (enthousiaste) de Cyrille Dubois au concert donné la veille à la Philharmonie par Juan Diego Florez (qui s’illustre exactement dans ce répertoire et a déjà chanté absolument tous ces airs !), et on attend maintenant avec impatience qu’un théâtre offre au ténor français la possibilité d’interpréter l’un de ces rôles dans son intégralité…

Les artistes

Cyrille Dubois, ténor
Tristan Raës, piano

Le programme

Gabriel Fauré : « Mandoline », « En sourdine », « Green », « A Clymène », « C’est l’extase » ;
Franz Liszt : « O Lieb », « Bist du », « Schwebe schwebe blaues Augen », « Der Fisherknabe » ;
Gaetano Donizetti : Lucia di Lamermoor, L’Elisir d’amore ;
Vincenzo Bellini : Il Pirata ;
Gioachino Rossini : Il Barbiere di Siviglia, La Scala di seta, Il Turco in Italia.
BIS :
Liszt : « Oh, quand je dors » ;
Donizetti : La Fille du régiment.

image_printImprimer
Cyrille DuboisTristan Raës
0 commentaires 1 FacebookTwitterPinterestEmail
Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Juan Diego Flórez – Viva Verdi & co !
prochain post
Véronique Gens et l’âge d’or de la mélodie à l’Auditorium du Musée d’Orsay

Vous allez aussi aimer...

Stiffelio triomphe à Plaisance et commence son voyage...

23 décembre 2025

Stiffelio trionfa a Piacenza e inizia il suo...

23 décembre 2025

Partenope : Morricone, au-delà du cinéma, dans un...

23 décembre 2025

Naples, Medea : de Cherubini à Lars von Trier

21 décembre 2025

La Chauve-Souris à Liège : Johann Strauss fête ses...

20 décembre 2025

Elena Stikhina et Adam Smith : nouvelle distribution pour...

20 décembre 2025

Ut Pictura Musica : la Bohème synesthésique de...

19 décembre 2025

Les Contes d’Hoffmann à Lyon : fantastique Michieletto

19 décembre 2025

Un Américain à Paris : Genève succombe au charme...

17 décembre 2025

Le Petit Faust, jeu télévisé déjanté à l’Athénée

16 décembre 2025

Humeurs

  • PAATA BURCHULADZE : trois mois déjà…

    21 décembre 2025

En bref

  • Les brèves de décembre –

    23 décembre 2025
  • Les brèves de novembre –

    20 novembre 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Pasquale de rosa dans Stiffelio trionfa a Piacenza e inizia il suo viaggio nelle terre verdiane
  • Renza dans Stiffelio trionfa a Piacenza e inizia il suo viaggio nelle terre verdiane
  • Curial dans Les Noces de Figaro à Garnier : un opéra déconstruit
  • Guermantes dans PAATA BURCHULADZE : trois mois déjà…
  • Cacoton dans FORTUNIO, Messager (1907) – dossier

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Stiffelio triomphe à Plaisance et commence...

23 décembre 2025

Stiffelio trionfa a Piacenza e inizia...

23 décembre 2025

Partenope : Morricone, au-delà du cinéma,...

23 décembre 2025