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Der Junge Lord de Henze au Mai Musical Florentin : un titre rare, un spectacle parfait

par Roberta Manetti 28 mai 2025
par Roberta Manetti 28 mai 2025

© Michele Monasta - Maggio Musicale Fiorentino

© Michele Monasta - Maggio Musicale Fiorentino

© Michele Monasta - Maggio Musicale Fiorentino

© Michele Monasta - Maggio Musicale Fiorentino

© Michele Monasta - Maggio Musicale Fiorentino

© Michele Monasta - Maggio Musicale Fiorentino

© Michele Monasta - Maggio Musicale Fiorentino

© Michele Monasta - Maggio Musicale Fiorentino

© Michele Monasta - Maggio Musicale Fiorentino

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Florence – De longs applaudissements et de nombreux bravos à tous les interprètes ont salué, au 87e Festival de Mai Musical Florentin, la première d’un opéra très rare, inconnu même de nombreux spécialistes : Der Junge Lord de Hans Werner Henze

Florence – De longs applaudissements et de nombreux « bravo » à tous les interprètes ont salué, au 87e Festival de Mai Musical Florentin, la première d’un opéra très rare, inconnu même de nombreux spécialistes : Der Junge Lord de Hans Werner Henze (1926 – 2012), qui n’a été représenté qu’une seule fois en Italie, à l’Opéra de Rome, en décembre 1965, dans la traduction de Fedele D’Amico (la première avait eu lieu en avril de la même année au Deutsche Oper de Berlin). Pour le festival, nous sommes naturellement revenus au livret original, en allemand, de la poétesse Ingeborg Bachmann, qui s’est inspirée d’une nouvelle de Wilhelm Hauff (1802-1827). Son inclusion dans le programme constitue un choix heureux, car cet opéra de Henze ne mérite vraiment pas l’oubli dans lequel il est tombé dans les pays de langue romane (en Allemagne, bien que peu monté étant donné la grande quantité de forces requises, il a été mis en scène au XXIe siècle) : c’est un opéra amusant, avec un sujet toujours actuel.

La musique, très théâtrale, est truffée de citations variées : Mozart à foison (notamment L’enlèvement au sérail), Rossini, des allusions plus ou moins fugaces à des mélodrames du XIXe siècle, qui d’ailleurs inspirent aussi la construction du livret, avec une bonne dose d’ironie pour les clichés.

Cette musique est faite pour accompagner une action scénique, et sur disque elle ne sonne pas aussi bien qu’au théâtre ; ici, si le chef d’orchestre et la distribution sont bons et que le metteur en scène sait faire son travail (pour ce type d’opéra, dans lequel environ 145 personnes, dont pas mal d’enfants, doivent évoluer à un rythme rapide et dans des situations bizarres, le metteur en scène n’est pas une figure secondaire !), l’effet est garanti.

C’est le cas de cette production florentine, qui fait appel au chef d’orchestre Markus Stenz, qui connaît Henze comme peu d’autres chefs d’orchestre en activité – il a étudié la composition avec lui, et a été directeur artistique de 1989 à 1995 du Chantier international d’art de Montepulciano, fondé par Henze en 1976 – et au metteur en scène Daniele Menghini qui, sans lésiner sur le nombre de répétitions, a réussi à créer sur scène un monde parfaitement en accord avec les thèmes et le caractère du texte musical et du livret, dans un tourbillon imaginatif d’éléments qui combinent intelligence, ironie, sarcasme, caricature et une grande connaissance et un grand respect du langage théâtral.

Il est rare de voir un spectacle aussi soigneusement construit où, malgré la complexité, l’interaction entre la scène et la fosse est constante et où tout fonctionne du début à la fin, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Les décors de Davide Signorini sont relativement simples : l’accent est mis avant tout, comme on devrait toujours le faire, sur le talent de ceux qui chantent et jouent ; en dépit de leur simplicité, les décors ne manquent cependant pas d’originalité. C’est ici que Menghini et Signorini choisissent d’ajouter une pincée de style toscan aux indications scéniques de Henze et Bachmann, qui placent l’action dans une petite ville on ne peut plus allemande : cet opéra est une grande caricature, et donc les décors ainsi que deux personnages silencieux qui se déplacent sur la scène évoquent le journal satirique Il lampione, fondé en 1848 par Carlo Lorenzini alias Collodi (l’auteur de Pinocchio) et les caricatures du XIXe siècle.

Étant donné la rareté de ce titre, il n’est pas inutile de résumer brièvement l’intrigue de Der Junge Lord (Le jeune Lord) : vers 1830, un riche Anglais, Sir Edgar (le seul personnage sur scène qui joue sans chanter ni parler, poussant à l’extrême les coutumes du Singspiel allemand), va s’installer dans une grande maison située dans une ville de province allemande, très attendu par des notables locaux cupides et vaniteux. Son arrivée, avec un entourage d’animaux et de serviteurs exotiques, déconcerte les provinciaux ; le refus de toute invitation mondaine, transmis par l’intermédiaire d’un secrétaire bizarre et éloquent (l’excellent baryton Levent Bakirci), est pris comme une offense et la mauvaise humeur se répand, qui va exploser lorsqu’un cirque arrive, à la grande joie du peuple : la représentation est interrompue et les circassiens sont chassés par les notables. Sir Edgar intervient, invitant tout le cirque chez lui. Peu de temps après, des cris étranges proviennent de l’intérieur (émis par le ténor Matteo Falcier, bon interprète de cette partie difficile de l’œuvre) que le secrétaire, devant les citoyens alarmés, expliquera comme l’expression de la déception de Lord Barrat, le jeune neveu de Sir Edgar qui vient d’arriver, pour les méthodes un peu sévères d’enseignement de la difficile langue allemande. Une invitation à une fête lorsque le jeune Lord aura terminé ses études réconcilie les classes supérieures avec Sir Edgar ; la hautaine et vaniteuse baronne Grünwiesel (une Marina Comparato très amusée par son rôle) rêve d’avoir enfin trouvé un parti digne de sa nièce Louise (la soprano Marily Santoro), qui jusque-là avait confié à son amie Ida (la soprano d’agilité Nikoletta Hertsak) ses tendres sentiments pour l’étudiant Wilhelm (le ténor Antonio Mandrillo).

La mise en scène florentine est fidèle aux souhaits d’Henze; l’action se passe au moment de la publication de la deuxième partie du Faust de Goethe (1832 ; le Faust est largement cité et récité par Jeune Lord deguisé en singe dressé) : il n’y a pas besoin de la mettre à jour, tant l’histoire en elle-même fait ressortir l’actualité de la satire contre les classes supérieures, qui refusent catégoriquement « l’autre » (l’étranger Sir Edgar, lorsqu’il décline des invitations en se faisant dire par son secrétaire qu’il veut se consacrer à ses études, activité pratiquée dans toute la ville seulement par le jeune Wilhelm, qui d’ailleurs est le seul à remarquer constamment que « le roi est nu ») et sont prêts à s’engouer en masse d’un singe dressé camouflé sous une tenue extrêmement élégante, à la dernière mode parisienne, allant jusqu’à imiter ses vêtements et même ses gestes les plus absurdes (le metteur en scène et le costumier se permettent de remplacer le pantalon parisien du livret par une longue jupe en tulle, que tous les autres hommes se précipiteront de porter à leur tour, accentuant ainsi le côté comique !). Pour les habitants hypocrites de la ville, les apparences sont tout, et bien sûr, elles les trompent. Même l’héroïne féminine Louise n’est pas épargnée. Malgré l’amour du seul personnage capable de raisonner (Wilhelm), elle se laissera troubler et fasciner par l’étrange jeune Lord, acceptant les fiançailles arrangées par sa tante la Baronne. Mais la fin est différente de ce à quoi les invités s’attendent : pris dans la fureur de la danse, le singe arrache ses élégants vêtements et se révèle tel qu’il est, laissant tout le monde sans voix.

Le public qui a rempli la Grande Salle du Teatro del Maggio a acclamé les nombreux artistes, à commencer par le Chœur, le chœur débutant de l’Accademia del Maggio (qui a une partie longue et exigeante), et le Chœur d’Enfants du Maggio, qui dans cet opéra choral ont la fonction d’acteurs ainsi que de chanteurs. On a également apprécié les chorégraphies de Sofia Nappi et les magnifiques costumes de Nika Campisi.

Un spectacle à voir, sans aucun doute ; il ne reste que deux représentations, le mercredi 28 mai à 20h et le samedi 31 mai à 15h30.

Per leggere questo articolo nella sua versione originale in italiano, cliccare sulla bandiera!

Les artistes

Sir Edgar : Giovanni Franzoni
Sein Sekretär : Levent Bakirci
Lord Barrat : Matteo Falcier
Begonia : Caterina Dellaere
Der Bürgermeister : Andreas Mattersberger
Oberjustizrat Hasentreffer : Yurii Strakhov
Ökonomierat Scharf : Gonzalo Godoy Sepúlveda
Professor von Mucker : Lorenzo Martelli
Baronin Grünwiesel : Marina Comparato
Frau von Hufnagel : Ioanna Kykna
Frau Oberjustizrat Hasentreffer : Aloisia de Nardis
Luise : Marily Santoro
Ida : Nikoletta Hertsak
Ein Kammermädchen : Letizia Bertoldi
Wilhelm : Antonio Mandrillo
Amintore La Rocca : James Kee
Ein Lichtputzer : Davide Sodini

Orchestre et Chœur du Maggio Musicale Fiorentino, Chœur d’enfants de l’Académie du Maggio Musicale Fiorentino, chef d’orchestre : Markus Stenz
Chef de chœur : Lorenzo Fratini
Chef de chœur d’enfants : Sara Matteucci
Mise en scène : Daniele Menghini
Décors : Davide Signorini
Costumes : Nika Campisi
Lumières : Gianni Bertoli
KOMOCO Company Ballet Corps, chorégraphie Sofia Nappi, avec les danseurs Arthur Bouilliol, Leonardo de Santis, Glenda Gheller, India Guanzini, Paolo Piancastelli, Senne Reus, Julie Vivès
Chorégraphe assistant : Adriano Popolo Rubbio

Le programme

Der junge Lord

Opéra en deux actes de Hans Werner Henze, livret de Ingeborg Bachmann d’après une parabole « Le Singe déguisé en homme » tiré du conte Le Cheik d’Alexandrie et ses esclaves de Wilhelm Hauff, créé le 7 avril 1965 à Berlin.
Florence, Festival du Mai Musical Florentin, représentation du dimanche 25 mai 2025.

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Daniele MenghiniMarkus Stenz
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Roberta Manetti

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