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Danser avec Barbara Hannigan à la Philharmonie de Paris

par Cartouche 30 mai 2021
par Cartouche 30 mai 2021
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Crédit photographie : © Musacchio & Ianniello / Accademia Nazionale di santa Cecilia

Un programme festif dédié à la danse, avec le ballet Pulcinella d’Igor Stravinski, des extraits de La Gaîté parisienne de Manuel Rosenthal d’après Offenbach, et Youkali, le tango-habanera de Kurt Weill, emmené, chanté et dansé par la soprano Barbara Hannigan et l’Orchestre Philharmonique de Radio France.

Est-ce l’émotion des retrouvailles avec la salle de la Philharmonie après des mois de concerts ou d’opéras en streaming, ou de webminaires seul devant de mon ordinateur ? Malgré la mélancolie du bis de Barbara Hannigan, je suis sorti de ce concert revigoré, esquissant des pas de danse sur le pavé qui mène vers le métro, fredonnant des bribes des partitions entendues, retrouvées avec un plaisir immense, malgré la cohue sur le quai. Je ne m’étais pas privé de chanter avec l’orchestre les motifs d’Offenbach que recycle Rosenthal, au grand dam de mes voisins. Mais comment résister au charme et à l’énergie de cette partition à l’orchestre pléthorique et à ces airs de valse ou de polka ? Après tout, nous n’étions pas là pour une symphonie de Bruckner, et tant pis pour les pisse-froids.

Si les danseurs étaient absents pour le Pulcinella de Stravinsky, les trois solistes, par leurs costumes et leur jeu, évoquaient la Naples des années 1970 et ces personnages d’opéra de Pergolèse auquel le Russe emprunte ses mélodies pour une recréation très personnelle d’un monde d’avant, d’avant la République Parthénopéenne comme d’avant 1914. Il y a quelques accords massifs et rageurs de l’orchestre qui rappellent les syncopes du Sacre du Printemps et si l’ostinato de l’Allegro final nous ramène à la Semaine Grasse de Petrouchka, il est adombré de la violence du conflit qui vient de ravager l’Europe. Par ses mimiques, l’excellente Julia Dawson, qui se taille la part du lion dans Pulcinella, ressemblait à ces servantes maitresses de l’opéra-bouffe, adressant son « Se tu m’ami » à ses comparses, Ziad Nehme, ténor, et Douglas Williams, baryton-basse, très convaincants dans leur rôle de jeune premier et de barbon, avec la rouerie d’une Despina. Un moment de grâce fut la Gavotte et variations qui rassemble flûte, hautbois, clarinette, cor et basson pour un moment de musique de chambre tendre et mélancolique, où Hannigan écoute ses musiciens sans les diriger.

Chanteuse de formation, Hannigan dirige en chanteuse et fait chanter ses musiciens avec elle, suivant le conseil donné aux instrumentistes, et sa gestique, fluide et souple, mélange violence et tendresse, en osmose avec les rythmes de danse d’Offenbach, insufflant une grande énergie complice à l’orchestre pléthorique que convoque Rosenthal dans son hommage un peu appuyé au « Mozart des Champs-Élysées ». Autre moment de grâce, le duo de Julia Dawson et Barbara Hannigan dans la Barcarolle des Contes d’Hoffmann, et la magie du mariage de ces deux voix après les déferlements de l’orchestre.

Hannigan terminait avec le Youkali et en bis un autre air de Kurt Weill, « Lost in the stars » qu’elle chantait dos à l’orchestre. Weill, libéré du joug de Brecht, y manifeste un lyrisme ravageur et quasi viennois, absent de leurs productions berlinoises, auquel Hannigan a apporté tout son art, sa force de conviction et son engagement physique. Champagne pour tout le monde !

Le concert sera visible pendant un mois sur Arte Concert !

Les artistes

Julia Dawson, mezzo-soprano
Ziad Nehme, ténor
Douglas Williams, baryton-basse
Barbara Hannigan, soprano et direction

Orchestre Philharmonique de Radio France

Le programme

Igor Stravinsky (1882-1971), Pulcinella, ballet chanté en un acte créé à l’Opéra de Paris le 15 mai 1920 par les Ballets Russes.

Manuel Rosenthal (1904-2003), La Gaîté parisienne, ballet d’après Jacques Offenbach, créé aux Théâtre de Monte Carlo le 5 avril 1938 par les Ballets Russes.

Kurt Weill (1900-1950) Youkali, tango-habanéra composé pour la pièce Marie-Galante de Jacques Deval (1934), version chantée de 1946.

En bis « Lost in the stars », extrait de la tragédie musicale américaine éponyme de Kurt Weill créée à Broadway en 1949.

Concert capté le 28 mai 2021 à la Philharmonie de Paris disponible sur ARTE Concert et sur francemusique.fr pendant un mois

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Barbara Hannigan
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Cartouche

Premier baryton de la troupe Eratori, dédiée à la défense de l’œuvre lyrique de Claude Terrasse, Cartouche est agrégé d’anglais et l’auteur d’une thèse sur les opéras de Benjamin Britten, de nombreux articles sur son oeuvre et celle de Ralph Vaughan Williams et du rapport texte et musique, XIXe-XXe. Il a échappé de peu au supplice de la roue et coule une retraite active après avoir officié à l’université de Caen.

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