À la une
Se préparer à LA VIE BRÈVE – Angers-Nantes Opéra, 8-15...
Se préparer à L’AMOUR SORCIER – Angers-Nantes Opéra, 8-15 novembre...
Pompeo Magno à Genève : le couronnement de Pompée
Les brèves de septembre –
Toulouse – Le miroir de Thaïs : beauté, tentation et...
CD – Pene Pati : Serenata a Napoli, un captivant...
Ouverture de la nouvelle saison de l’Opéra-Comique : applaudissements chaleureux pour...
Nuova stagione dell’Opera-Comique: applausi calorosi per Les contes d’Hoffmann
Les opéras du monde – Quand Porto chante : un...
Ariodante à Garnier : un petit scotch ?
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

ProductionCompte renduVu pour vous

La traviata à l’Opéra de Rouen, ou le triomphe des deux Germont

par Frédéric Meyer 27 septembre 2025
par Frédéric Meyer 27 septembre 2025

© Caroline Doutre

© Caroline Doutre

© Caroline Doutre

© Caroline Doutre

© Caroline Doutre

© Caroline Doutre

© Caroline Doutre

© Caroline Doutre

5 commentaires 34FacebookTwitterPinterestEmail
1,2K

La traviata, Opéra Orchestre Rouen Normandie, vendredi 26 septembre 2025

Reprise à l’Opéra de Rouen de la Traviata bien connue de Jean-François Sivadier, qui est surtout l’occasion de découvrir deux remarquables chanteurs en Germont père & fils : Anthony Clark Evans et Leonardo Sanchez.

Cette production de Traviata est bien connue du public : la mise en scène de Jean-François Sivadier, dépouillée de tous repères avec, pour seul décor, sur un plateau nu des chaises, un matelas et des toiles peintes accrochées du haut des cintres qui montent et descendent par moments, a été donnée en 2011 à  Aix en Provence, publiée en DVD, reprise à Nancy en 2023… Nous renvoyons à l’analyse du spectacle qu’avait donnée Nicolas le Clerre lors de la reprise du spectacle à l’Opéra de Lorraine. On a du mal à comprendre pourquoi faire appel à un nouveau metteur en scène, Rachid Zanouda, chargé de reprendre de l’existant pour y inclure on ne sait quelles nouveautés. Dès lors, pourquoi présenter l’idée de faire déambuler sur le plateau nu les chanteurs pendant que le public rentre dans la salle comme novatrice quand si celle-ci est éculée depuis nombre d’années ?

Le rôle du vieux Germont est bien connu du baryton Anthony Clark Evans, qui le maîtrise parfaitement. On pourra l’y voir cette saison au Met, aux côtés de la Violetta de Lisa Oropesa à l’occasion des débuts du chef Michele Spotti à l’Opéra de New York. C’est la voix de cette soirée. Dès les premières notes du « Pura siccome un angelo » du duo de l’acte 2, le miracle se produit. La voix est belle, la prononciation impeccable, la puissance admirable dans la retenue. « Di Provenza il mar » atteint des sommets d’émotion et nous tire aussitôt des larmes. Rarement on aura vu une incarnation aussi juste et on pense d’emblée aux plus grands tels Hampson ou Nucci. Face à son fils, « No non udrai rimproveri » porte enfin la scène à son paroxysme et  nous laisse confondus et emplis d’émotion.

Alfredo est interprété par le jeune ténor mexicain Leonardo Sanchez, vainqueur du plus grand concours de chant du Mexique. Encore peu présent en France, on a pu néanmoins l’applaudir récemment à Lyon dans un Cosi donné en mai 2024 à l’Auditorium de Lyon. Il aborde ce rôle avec une fraîcheur juvénile qui n’est pas sans rappeler les débuts d’un Rolando Villazon. Le jeu d’acteur est juste et on le sent habité à tout moment par son rôle. Son « Lunge da lei »  de l’acte 2  nous montre avec brio toutes les nuances dont sa voix est capable avec notamment une projection impeccable et un contrôle parfait de son souffle. Quant à la cabalette qui suit (« O mio rimorso »), chantée avec une justesse incroyable, emportement et exaltation, elle nous porte à un haut degré d’émotion même si, soudainement, une baisse de puissance vocale nous prive des toutes dernières notes… Ce n’est rien au regard de ce qui reste là encore une révélation de la soirée, notamment avec le merveilleux « Parigi, o cara » de l’acte 3, sans doute l’un des plus beaux duos de tout le répertoire…

Le rôle écrasant de Violetta Valéry est chanté par la soprano Chelsea Lehnea, rôle à première vue trop écrasant pour elle, ce qui est sans doute à mettre au compte de l’émotion des soirs de première… L’acte 1 nous plonge dans une certaine perplexité : l’émission est nasillarde, la prononciation du texte hasardeuse. Certaines notes sont presque criées plutôt que chantées notamment le mot « Gioir ! ». Son grand air du I, chanté sans passion et sans véritable implication, donnera lieu à des applaudissements timides et des silences gênés. Au deuxième acte, même si la voix a pris un peu plus d’assurance, la difficulté à rentrer dans ce rôle est manifeste. Après l’entracte, c’est une Violetta nouvelle que nous retrouvons. Beaucoup plus sûre d’elle, on peut enfin mieux profiter de sa voix lors de la scène de la salle de jeu. Mais c’est au troisième acte que l’on peut enfin découvrir à quel point cette voix peut être  belle, limpide et puissante : « Addio, del passato » montre la chanteuse bien plus à l’aise dans la diction du texte, et surtout fait entendre une voix retrouvée, au meilleur de sa forme, dotée de somptueuses nuances jusqu’aux notes ultimes de l’air. Et c’est à juste titre que cette page emportera l’adhésion d’un public reconquis. La question reste posée : était-ce le bon moment pour cette voix des plus prometteuses, d’aborder un rôle si lourd ? Les autres soirées  et l’avenir nous le diront.

Dans le reste de la distribution, on retiendra la voix belle et puissante de François Lis dans le rôle du Docteur Grenvil, pleinement adaptée à ce personnage. Le baryton Timothée Varon campe un excellent baron Douphol (malgré son inexplicable bandeau sur les yeux !). La mezzo Aliénor Feix est une excellente Annina.

Le Chœur accentus est comme à son habitude plus qu’excellent lors des chœurs des bohémiennes, des toreros et surtout lors de la scène de jeu au second tableau de l’acte 2.

C’est un tout jeune chef d’orchestre péruvien de 27 ans, Dayner Tafur-Diaz, qui dirige ce soir avec talent l’Orchestre de l’Opéra Normandie Rouen (tout juste peut-on regretter le côté un peu « fanfare » accompagnant le brindisi du I). Chaque pupitre de l’orchestre de l’Opéra Normandie Rouen  se distingue par la qualité de sa prestation, en particulier les cordes, remarquables tout au long de la soirée.

Les artistes

Violetta Valéry : Chelsea Lehnea
Alfredo Germont :  Leonardo Sanchez
Giorgio Germont : Anthony Clark Evans
Flora Bervoix : Mathilde Ortscheidt
Gastone : Grégoire Mour
Barone Douphol :Timothée Varon
Annina : Aliénor Feix
Marquese d’Obigny : Antoine Foulon
Il Dottore Grenvil : François Lis
Giuseppe : Benoît-Joseph Meier
Domestico di Flora : Ronan Airault
Commissionario : Cyrille Gautreau

Orchestre de l’Opéra Normandie Rouen
Chœur accentus / Opéra Orchestre Normandie Rouen
Direction musicale : Dayner Tafur-Diaz
Mise en scène : Jean-François Sivadier

Le programme

La traviata

Melodramma en trois actes de Giuseppe Verdi, livret de Francesco Maria Piave, créé au Teatro La Fenice de Venise le 6 mars 1853.
Opéra de Rouen, représentation du vendredi 26 septembre 2025.

image_printImprimer
Jean-François SivadierAnthony Clark EvansChelsea LehneaLeonardo SanchezDayner Tafur-Diaz
5 commentaires 34 FacebookTwitterPinterestEmail
Frédéric Meyer

5 commentaires

Emma Couderc 29 septembre 2025 - 12 h 30 min

« éculée »la présence des chanteurs sur scène avant la musique ? Peut -être pour vous.A Rouen, elle m’a paru intéressante,imposant l’attention avant le silence aux spectateurs attentifs.
Les Germont sont en effet excellents !

Répondre
Serge 29 septembre 2025 - 15 h 45 min

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le décor n’a pas coûté cher ! 🙂

Répondre
meyer frederic 29 septembre 2025 - 18 h 31 min

C’est de plus en plus la mode du sans décor à travers le monde

Répondre
Lendrot 30 septembre 2025 - 11 h 33 min

J’ai comme l’impression que vous n’étiez pas à la première Mr Meyer sinon vous auriez remarqué (ce que beaucoup d’entre nous dans le public avons remarqué) que l’air de la cabalette « O mio rimorso » ce soir de première Leonardo l’a complètement raté. Et c’est une « reprise » de la mise en scène (par un collaborateur, un assistant comme cela est très fréquent) et non une remise en scène. Merci pour votre travail.

Répondre
meyer frederic 30 septembre 2025 - 15 h 11 min

Cher Monsieur Lendrot, j’ai écrit à propos de la cabalette « même si, soudainement, une baisse de puissance vocale nous prive des toutes dernières notes… ….

Répondre

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Aida revient à l’Opéra Bastille dans la mise en scène de Shirin Neshat
prochain post
Madrid – Flamboyante ouverture de saison au Teatro Real avec OTELLO

Vous allez aussi aimer...

Pompeo Magno à Genève : le couronnement de Pompée

29 septembre 2025

Toulouse – Le miroir de Thaïs : beauté,...

29 septembre 2025

Ouverture de la nouvelle saison de l’Opéra-Comique : applaudissements...

29 septembre 2025

Nuova stagione dell’Opera-Comique: applausi calorosi per Les contes...

29 septembre 2025

Ariodante à Garnier : un petit scotch ?

28 septembre 2025

Madrid – Flamboyante ouverture de saison au Teatro...

27 septembre 2025

Aida revient à l’Opéra Bastille dans la mise...

27 septembre 2025

Tannhäuser au Grand Théâtre de Genève : un...

24 septembre 2025

Musée national Port-Royal des Champs –Graun, Britannico  :...

23 septembre 2025

FALSTAFF à Bruxelles : la Monnaie ouvre sa nouvelle...

22 septembre 2025

En bref

  • Les brèves de septembre –

    29 septembre 2025
  • La vidéo du mois – TERESA BERGANZA chante Gluck

    7 septembre 2025

Humeurs

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito

  • Édito de septembre –
    L’opéra aujourd’hui : marcher – et chanter – sur des œufs !

    2 septembre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • meyer frederic dans La traviata à l’Opéra de Rouen, ou le triomphe des deux Germont
  • Lendrot dans La traviata à l’Opéra de Rouen, ou le triomphe des deux Germont
  • Sandra Bonazzi dans Nuova stagione dell’Opera-Comique: applausi calorosi per Les contes d’Hoffmann
  • meyer frederic dans La traviata à l’Opéra de Rouen, ou le triomphe des deux Germont
  • Serge dans La traviata à l’Opéra de Rouen, ou le triomphe des deux Germont

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Pompeo Magno à Genève : le...

29 septembre 2025

Toulouse – Le miroir de Thaïs...

29 septembre 2025

Ouverture de la nouvelle saison de...

29 septembre 2025