À la une
Les festivals de l’été –Festival off d’Avignon – Un arc-en-ciel sonore...
Les festivals de l’été –Le charme irrésistible de L’Amico Fritz...
Les festivals de l’été –Pygmalion de Rameau prend ses quartiers...
La saison 25-26 du Teatro dell’Opera di Roma
Elle aurait 200 ans aujourd’hui : ANNA DE LA GRANGE
Les festivals de l’été –Festival off d’Avignon : un Purcell charivaresque...
OPERAFEST 2025 – LISBONNE & OEIRAS : Amours interdites !
Les festivals de l’été –Le destin frappe les Chorégies d’Orange !
Les festivals de l’été –Les Pêcheurs de perles à Aix-en-Provence...
Les festivals de l’été –La Poétique du Son : Simon Rattle...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

MédiathèqueDVD

Lohengrin à Stuttgart : la grise étoffe des héros

par Laurent Bury 20 novembre 2020
par Laurent Bury 20 novembre 2020
0 commentaires 1FacebookTwitterPinterestEmail
2,K

Captation d'un LOHENGRIN mis en scène par Árpád Schilling au Staatsoper de Stuttgart

Bel Air Classiques publie en DVD la captation d’un Lohengrin donné au Staatsoper de Stuttgart : mise en scène intéressante, qui fait de Lohengrin un héros malgré lui, mais pas sûr que musicalement le compte y soit tout à fait.

C’est en décembre 2012 que le metteur en scène de théâtre hongrois Árpád Schilling a fait ses premiers pas à l’opéra, avec un Rigoletto toujours au répertoire du Bayerische Oper de Munich. Qualifié de « concert en costumes » par une partie de la critique, ce Rigoletto apparaît pourtant d’un luxe scénique débridé en comparaison avec le Lohengrin que Schilling a monté à Stuttgart en septembre 2018.

Un héros comme tout le monde

Tout s’y déroule dans une quasi-absence de décors, le plateau nu étant excellemment éclairé et occupé – très habilement, il faut le reconnaître – par les déplacements du chœur ; quant aux costumes, uniformément taillés dans le tergal grisâtre (sans oublier les lunettes oblongues à grosse monture), ils nous renvoient aux grandes heures d’Inspecteur Derrick, inusable série policière teutonne réalisée à partir de 1974 et diffusée en France dans la deuxième moitié des années 1980. Seule Ortrud fait figure de vamp avec sa robe à motifs léopard – léopard gris, néanmoins –, car Lohengrin apparaît ici non comme un être de lumière quasi surnaturel, mais comme une émanation de la foule d’où il est issu et qui l’a choisi au hasard : vêtu exactement comme l’un de ses membres, il est propulsé dans un rôle pour lequel il n’est pas particulièrement fait, il est manipulé plus qu’il n’agit de son propre chef, et il finira non par repartir pour d’autres aventures, mais simplement par se mêler à nouveau à la foule, désormais vêtue d’habits très colorés, la noce aidant.

Evidemment, un tel chevalier ne saurait avoir qu’un cygne en peluche, qu’il tire de son blouson pour le remettre à Elsa. Le spectacle décline le clin d’œil avec une multiplication des anatidés : au deuxième acte, Ortrud fait sortir de sa valise un cygne grandeur nature, cette fois (le Héraut se demandera plus tard s’il est tombé du ciel). Pour le mariage, les dames forment au sol une rivière avec les blousons gris des messieurs – opportunément dotés d’une doublure bleu ciel – et y déposent six faux cygnes nageant (Ortrud shootera dedans). Et au dernier acte, Lohengrin furieux de la trahison d’Elsa tirera de sous le lit nuptial quatre cadavres de cygne.

Une version musicalement solide mais peu enthousiasmante

Musicalement, on a affaire à une version sans stars, solide mais sans fastes particuliers. En fosse, Cornelius Meister connaît son Wagner mais, peut-être par souci de propreté d’exécution, s’en tient à des tempos modérés qui ne permettent pas aux moments les plus échevelés de décoller réellement. L’orchestre de Stuttgart est une formation de haut niveau,  et l’on salue surtout la prestation du chœur, auquel la mise en scène confère un rôle plus que jamais essentiel. Peut-être aurait-il fallu, pour que cette production atteigne des sommets, une distribution un peu plus enthousiasmante. Personne ne démérite vraiment, mais les têtes d’affiche sont un peu en deçà de ce que l’on pourrait attendre. Le héraut de Shigeo Ishino et le roi de Goran Jurić sont de très bon niveau, et parmi le quatuor principal, le plus remarquable est sans doute le Telramund de Martin Gantner, baryton à l’aigu brillant et à la diction incisive, qui compose un attachant personnage de loser. Okka von der Damerau est une Ortrud bien moins sorcière que ce n’est parfois le cas, et on lui donnerait d’abord le bon Dieu sans confession, ce qui tient peut-être à la clarté de son timbre. Cela devient presque gênant face à l’Elsa de Simone Schneider, qui a certes les moyens du rôle, mais pas les couleurs pures et virginales qu’on voudrait chez un personnage dont on ne cesse de nous rappeler l’innocence : la voix est souvent trop sombre, trop mûre, et ce qui ne serait en rien un problème pour d’autres héroïnes wagnériennes est embarrassant quand, dans le dialogue avec Ortrud, la « gentille » sonne plus grave que la « méchante ». Michael König, enfin, convient bien à l’optique de cette production, avec un Lohengrin en brave gars devenu héros malgré lui, mais la voix reste quand même très nasale.

Les artistes

Lohengrin   Michael König
Elsa   Simone Schneider
Telramund   Martin Gantner
Ortrud   Okka von der Damerau
Le roi   Goran Jurić
Le héraut   Shigeo Ishino

Staatsopernchor Stuttgart, Staatsorchester Stuttgart, dir. Cornelius Meister

Mise en scène   Árpád Schilling

 

Le programme

Lohengrin

Opéra romantique en 3 actes de Richard Wagner, créé le 28 août 1850 à Weimar.

Spectacle capté en octobre 2018
2 DVD Bel Air Classiques

image_printImprimer
WagnerÁrpád SchillingMichael KönigSimone SchneiderCornelius Meister
0 commentaires 1 FacebookTwitterPinterestEmail
Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Akhnaten de Philip Glass à l’Opéra de Nice : chronique comparative
prochain post
La Saison Musicale des Invalides reste connectée à son public pendant le confinement !

Vous allez aussi aimer...

CD – La poésie à fleur de lèvres :...

17 juillet 2025

CD – LIKE FLESH (Sivan Eldar)

4 juillet 2025

CD – Horizons, mélodies françaises par Kitty Whately...

6 juin 2025

Et Célestine Galli-Marié créa Carmen

1 juin 2025

Gracias a la vida, Anne-Lise Polchlopek – La...

23 mai 2025

CD – Ernelinde, princesse de Norvège de Philidor...

18 mai 2025

CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié

8 mai 2025

CD – Salome : ni Lolita, ni Terminator

2 mai 2025

CD – I puritani : une gravure de...

25 avril 2025

CD – Indomita, le premier album d’Eleonora Buratto

11 avril 2025

Annonces

OPERAFEST LISBOA & OEIRAS 2025

En bref

  • Les brèves de juillet –

    17 juillet 2025
  • Brèves de juin –

    13 juin 2025

Humeurs

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Gérard L dans Les festivals de l’été –
    Le destin frappe les Chorégies d’Orange !
  • duthion dans Les festivals de l’été –
    Le destin frappe les Chorégies d’Orange !
  • Jean-François Lattarico dans Les festivals de l’été –
    Aix-en-Provence : Calisto sous naphtaline
  • Marc Marcucci dans Les festivals de l’été –
    Aix-en-Provence : Calisto sous naphtaline
  • Gérard L dans Les festivals de l’été –
    Le destin frappe les Chorégies d’Orange !

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

CD – La poésie à fleur...

17 juillet 2025

CD – LIKE FLESH (Sivan Eldar)

4 juillet 2025

CD – Horizons, mélodies françaises par...

6 juin 2025