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CD – Castor et Pollux – « Imiter Jupiter et surpasser Alcide »

par Laurent Bury 24 septembre 2025
par Laurent Bury 24 septembre 2025
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1,7K
Les artistes

Télaïre : Judith van Wanroij
Phébé : Véronique Gens
Castor : Reinoud Van Mechelen
Pollux : Tassis Christoyannis
Minerve, une Constellation : Olivia Doray
Vénus, une suivante d’Hébé, une Ombre heureuse : Hasnaa Bennani
L’Amour, un Plaisir céleste, une Autre ombre heureuse : Jehanne Amzal
Mars, Deuxième athlète, Jupiter : David Witczak
Premier athlète, le Grand-prêtre de Jupiter : Attila Varga-Tóth

Purcell choir, Orfeo orchestra, dir. György Vashegyi

Le programme

Castor et Pollux

Tragédie en musique en un prologue et cinq actes (version de 1737). Musique de Jean-Philippe Rameau (1683-1764), livret de Pierre-Joseph Bernard dit Gentil-Bernard (1708-1775)

2 CD Alpha ; durée total : 02:34:55. Date de parution : 2025-09

Retour à la version originale de 1737 avec ce nouvel enregistrement de Castor et Pollux, servi par une distribution sans faille et une direction d’une belle sobriété. 

En 1737, Rameau en était encore à devoir s’imposer sur une scène lyrique française toujours dominée par les tenants de Lully, pourtant mort depuis plus d’un demi-siècle. Le Dijonnais pouvait-il surpasser l’Italien, cet Hercule dont la quinzaine de travaux scéniques avait donné son identité au drame lyrique français ? Si Castor et Pollux ne lui permit pas de l’emporter sur ses détracteurs, Rameau remania sa partition en 1754, alors qu’il trônait désormais au firmament des compositeurs tels Jupiter sur l’Olympe. Comme pour d’autres de ses œuvres, où la situation est rendue plus complexe par la multiplicité des ajouts et modifications successives, il existe donc de Castor deux versions bien distinctes, identifiées par leur date de création.

Dans les théâtres, 1754 l’emporte souvent, les metteurs en scène préférant le drame qui évacue le traditionnel prologue où interviennent les dieux. Au disque, le déséquilibre est tout aussi flagrant si l’on inclut les captations sur le vif : si 1737 fut le choix d’Harnoncourt en 1972 (autant dire à la préhistoire baroqueuse) et de William Christie en 1993, c’est la version postérieure qu’ont gravée en studio Charles Farncombe en 1982 et Raphaël Pichon en 2014, deux intégrales auxquels s’ajoutent un live canadien paru chez Naxos en 2004 et l’unique DVD disponible, le spectacle de Pierre Audi filmé à Amsterdam avec Christophe Rousset et ses Talens Lyriques dans la fosse (soit dit en passant, quel dommage que la production de Barrie Kosky n’ait pas été filmée à Dijon ou à Lille !).

Le nouvel enregistrement que propose Alpha fait donc revenir le curseur vers la première version (la récente production de l’Opéra de Paris optait elle aussi pour 1737). Grâce à la collaboration du CMBV avec les forces hongroises de György Vashegyi, c’est surtout un Castor tenant compte des dernières recherches musicologiques qui nous est offert. Jusqu’ici, cet opéra faisait figure de rareté dans la production de Rameau, dans la mesure où l’Amour où y était confié à une voix de haute-contre (comme dans Hippolyte et Aricie) : erreur de lecture, nous apprend le texte d’accompagnement. L’Amour qui chante dans Castor est une voix féminine, comme dans Les Indes galantes, Dardanus, Platée, Pygmalion ou Les Fêtes d’Hébé. Quelques autres nouveautés sont à signaler : un air a été ajouté dans le divertissement du IVe acte, et Castor, Pollux et Télaïre participent au finale de l’opéra.

C’est aussi une très belle équipe de solistes que l’on entend ici, habitués de leur rôle pour quelques-uns, et des productions du CMBV plus généralement. Véronique Gens reprend le rôle de Phébé qui était déjà le sien en 1992 sous la baguette de William Christie. A Amsterdam en 2008, Judith Van Wanroij n’était à ses côtés que la suivante Cléone : elle incarne ici, avec une immarcescible fraîcheur, une Télaïre touchante et sans mièvrerie. Du côté des dames, Hasnaa Bennani confère toujours autant de majesté à ses différentes incarnations, tandis que Jehanne Amzal hérite des interventions destinées à une voix légère, et qu’Olivia Doray fait entendre une voix dont l’ampleur mériterait qu’on lui confie des rôles de premier plan.
Quant aux messieurs, Reinoud Van Mechelen, qui n’arrive qu’au quatrième acte, trouve en Castor un personnage méditatif qui lui convient fort bien, tandis que Tassis Christoyannis prête à Pollux toute l’ardeur et la densité souhaitables. David Witczak brille à chacune de ses brèves apparitions, et l’on se réjouit que la Hongrie dispose d’un ténor aussi joliment francophone qu’Attila Varga-Tóth.

Comme toujours, le Chœur Purcell se distingue par la qualité de son français, et l’Orchestre Orfeo dirigé par György Vashegyi évite tous les excès que d’aucuns s’autorisent au nom de l’expressivité : « Tristes apprêts » est pris à un tempo raisonnable et non à une lenteur inhumaine, les danses ne se caractérisent pas par une frénésie aberrante, et le chef s’abstient de vouloir faire un sort à chaque note, plus soucieux qu’il est, avec raison, de la continuité du discours.

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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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