À la une
Les cadeaux de Parpignol pour les fêtes de Noël
Se préparer à La Passagère, Opéra national Capitole de Toulouse,...
Bruxelles, NormaVoyage immobile et bel canto sous tension, ou « En...
Ça s’est passé il y a 100 ans : création...
TCE : le triomphe des Tenebrae dans un Messie de belle...
Se préparer aux Vêpres siciliennes – Festival d’Aix-en-Provence, 16 juillet...
Festival d’Aix 2026 : entre classicisme et modernité
Les brèves de décembre –
Crémone, I puritani  : la jeunesse à l’assaut d’un chef-d’œuvre !
Ça s’est passé il y a 200 ans : création...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

CDMédiathèque

CD – Inégales Boréades

par Marc Dumont 24 septembre 2024
par Marc Dumont 24 septembre 2024
0 commentaires 3FacebookTwitterPinterestEmail
1,2K
Les artistes

 Alphise : Sabine Devieilhe
Abaris : – Reinoud Van Mechelen
Borée : Thomas Dolié
Adamas / Apollon : Tassis Christoyannis
Calisis : Benedikt Kristjansson
Borilée :Philippe Estèphe
Sémire / une Nymphe / l’Amour / Polymnie : Gwendoline Blondeel

Orfeo Orchestra – Purcell Choir, dir. György Vashegyi

Le programme

Les Boréades (Abaris ou Les Boréades)
Tragédie lyrique en cinq actes de Jean-Philippe Rameau, livret attribué à Louis de Cahusac, 1763 (création le 21 juillet 1982 à Aix-en-Provence).

2 CD Erato, septembre 2024

Rameau a de la chance au concert comme au disque. Récemment, à l’Opéra de Versailles, c’est Vaclav Luks qui illuminait la partition des Boréades dans la suite de son bel enregistrement. Cette fois, c’est Erato qui propose l’enregistrement fait à Budapest il y a tout juste un an, dans la même distribution que la série de concerts donnée alors, passant du Théâtre des Champs Élysées au Concertgebow d’Amsterdam. György Vashegyi est d’ailleurs depuis longtemps familier des partitions ramistes. Il suffit de penser aux Fêtes d’Hébée ou bien à ce disque superbe avec Cyrille Dubois. Disons d’emblée que la réussite est mitigée.

Dès l’ouverture, le tempo adopté par Vashegy semble poser problème. Le tempo, vraiment ? Car à y regarder de près, il se trouve que l’enregistrement princeps laissé par John Elliot Gardiner, en 1982, durait exactement le même temps : 4’47. Mais à la réécoute, on est frappé par un travail de précision des attaques, où les violons emmenés alors par Elisabeth Wilcock, scintillaient et donnaient par la même un élan, une dynamique interne joyeuse et électrisante.

Autre exemple de ce manque de rebond interne, la fameuse contredanse en rondeau qui clôt le premier acte (1/14). L’orchestre de Vashegyi semble bouler les notes rapides, dans un geste nerveux, là où l’enregistrement des extraits instrumentaux de ces Boréades par Frans Brüggen en 1986 creusait le mystère et la polyphonie. Et nous sommes loin des contrastes si violemment à cru proposés par Teodor Currentzis dans sa vision ramiste électrisée de 2012[1] . C’est cette précision, ce travail en profondeur qui fait parfois défaut au nouvel enregistrement de l’Orfeo Orchestra où les instrumentistes sont impeccables. Dans une partition où les danses et moments instrumentaux sont nombreux et précieux, on aurait aimé un travail plus ciselé, avec plus d’épice et de malice (2/10), de mystère et de poésie (1/12, 2/35-36), d’entrain et de flamme (1/12, 32).

Et les chanteurs ? Le chœur est splendide dans ses interventions, bien que mis en retrait par les choix de la prise de son. Le Calisis de Benedikt Kristjànsson (déjà présent dans la version de Vaclav Luks) au timbre solaire, aux aigus parfois un peu forcés, se rit des vocalises du fameux air « Jouissons de nos beaux ans ». Philippe Estèphe campe un Borilée chantant mais manquant de souffle épique, contrairement au Borée de Thomas Dolié : quelle diction et quelle incarnation au cœur de cet acte IV, le seul auquel il participe ! Tassis Christoyannis, l’interprète des rôles d’Adamas et Apollon, déploie un style parfait donnant un vrai sens aux personnages. Quant à Gwendoline Blondeel on reste, comme souvent, légèrement déçu par ses aigus et un timbre, une émission qui, agréables à la scène, ne semblent pas profiter de la présence des micros.

Quant à l’Alphise de Sabine Devieilhe, aux aigus si reconnaissables, Erato en fait la vedette de cette parution. Est-ce si sûr ? Car si sa technique n’est plus à louer, il reste que ce beau chant a ici tendance à oublier l’incarnation théâtrale du rôle. Ainsi, son grand air de la fin du premier acte, « Un horizon serein » (1/13), s’il est superbement dessiné vocalement, se riant des vocalises, nous reste extérieur, manquant de chair, d’investissement dramatique. Le « Songe affreux » qui ouvre l’acte III, (2/1), s’il est aérien, pâtit du même problème.

De fait, le grand triomphateur de cet enregistrement est bien Reinoud van Mechelen. Familier du personnage d’Abaris, dont il grava plusieurs airs dans un splendide enregistrement, il livre une interprétation vibrante, engagée, à la ligne de chant aussi parfaite que sa prononciation. Ses interventions à l’acte IV sont un enchantement poétique et musical  renouvelé (« Lieux désolés », 2/20, ou « Je vole amour », 2/34).

Au total, cette nouvelle version des Boréades, inégale, ne saurait éclipser la vision récente bien plus engagée et aboutie de Vaclav Luks[2].

————————————————————

[1] Disque The sound of light, chez Sony. Teodor Currentzis viendra diriger Castor et Pollux à l’opéra de Paris, du 20 janvier au 23 février. A suivre sur Première Loge…

[2] CD de Château de Versailles Spectacle, enregistré en 2022.

image_printImprimer
Gwendoline BlondeelThomas DoliéSabine DevieilheTassis ChristoyannisGyörgy VashegyiReinoud van MechelenPhilippe Estèphe
0 commentaires 3 FacebookTwitterPinterestEmail
Marc Dumont

Passionné par l’Histoire et la Musique, Marc Dumont a présenté des centaines de concerts et animé de multiples émissions à Radio France de 1985 à 2014. Il se consacre à des conférences et animations, rédige actuellement un livre où Musiques et Histoire se croisent sans cesse, et propose des « Invitations aux Voyages », qui sont des rencontres autour de deux invités, en vidéo.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Barrie Kosky et ses Brigands déjantés encanaillent le Palais Garnier
prochain post
La Cenerentola di Gioacchino Rossini apre con successo la stagione autunnale del Teatro del Maggio Musicale Fiorentino

Vous allez aussi aimer...

CD – Sisters – Karine Deshayes et Delphine...

8 décembre 2025

CD – Mademoiselle Hilaire. Lully – Lambert –...

8 décembre 2025

CONFIDENZE : Nicolò Balducci et Anna Paradiso redonnent...

29 novembre 2025

In Search of Youkali, mélodies de Kurt Weill...

28 novembre 2025

ARTEMISIA, par François Cardey et l’Ensemble Agamemnon –...

26 novembre 2025

CD – Au salon de JoséphineLes plaisirs de...

15 novembre 2025

CD – Psyché d’Ambroise Thomas ? Un joyau !

9 novembre 2025

CD – Die Nacht is vorgedrungen – Noël...

7 novembre 2025

CD – Véronique Gens, Les divas d’Offenbach

21 octobre 2025

CD – Andrè Schuen : MOZART, un arc...

19 octobre 2025

En bref

  • Les brèves de décembre –

    11 décembre 2025
  • Les brèves de novembre –

    20 novembre 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • meyer frederic dans Aux confins du sublime et de l’abject : le « Requiem de Terezin » (Grand Amphithéâtre de la Sorbonne)
  • meyer frederic dans Ça s’est passé il y a 100 ans : création de Wozzeck
  • Don Giovanni, de Mozart – À Dom e-mots dans KOSTAS SMORIGINAS
  • Josy Santos dans L’Opéra de Liège inscrit le CHAPEAU DE PAILLE DE FLORENCE à son répertoire
  • STEFANI dans Le Chœur de Paris chante Schubert et Pergolesi

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

CD – Sisters – Karine Deshayes...

8 décembre 2025

CD – Mademoiselle Hilaire. Lully –...

8 décembre 2025

CONFIDENZE : Nicolò Balducci et Anna...

29 novembre 2025