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CD – Prometheus Unbound de Hubert Parry

par Laurent Bury 8 septembre 2023
par Laurent Bury 8 septembre 2023
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Les artistes

Sarah Connolly, mezzo-soprano
Neal Davies, baryton
David Butt Philip
, ténor
Sarah Fox
, soprano

Crouch End Festival Choir, London Mozart Players, dir. William Vann

Le programme

Sir Charles Hubert Hastings Parry, Scenes from Shelley’s Prometheus Unbound et Blest Pair of Sirens

1 CD Chandos CHSA 5317, enregistré à Londres le 9 et 10 septembre 2022, durée : 70’48

Vue de France, la musique anglaise vers 1900 se résume à Elgar. Vue du Royaume-Uni, il en va tout autrement, bien sûr, et toute une constellation de compositeurs gravitent autour de l’auteur de Pump and Circumstances. Certains n’hésitent pas à situer l’acte de naissance de la modernité musicale britannique le 7 septembre 1880, date de la création de l’oratorio pour solistes et chœurs Prometheus Unbound de Hubert Parry (1848-1918). Pour répondre à une commande du Festival des Trois Chœurs de Gloucester, ce jeune trentenaire eut l’idée ambitieuse de s’attaquer à un grand texte allégorique dont la clarté n’est peut-être pas le mérite premier : le Prométhée déchaîné dans lequel le poète romantique Shelley évoquait en 1820 le combat des hommes et des dieux, avec le concours d’une multitude d’entités naturelles diverses et variées. Parry décida de ne conserver que quatre « personnages » solistes autour de Prométhée : Mercure, Jupiter, l’esprit de la Terre et l’esprit de l’Heure, divers groupes d’esprits et de furies étant interprétés par le chœur en formation variable. Pourquoi ce Prometheus a-t-il été considéré comme annonciateur d’une nouvelle ère dans la musique britannique ? D’abord et surtout parce que Parry avait assisté à la création du Ring à Bayreuth en 1876 et qu’il avait rencontré Wagner, incarnation de la modernité en cette fin de siècle, l’influence wagnérienne se mêlant à celle de Brahms dans ses compositions.

Fait assez incroyable, cette œuvre perçue comme fondatrice aura dû attendre près d’un siècle et demi pour connaître son premier enregistrement. Chandos joue ici pleinement son rôle de défenseur d’un patrimoine trop longtemps négligé, et s’est donné les moyens de réussir un disque qui pourrait bien, hors du Royaume-Uni, révéler à beaucoup de mélomanes l’existence de l’œuvre et du compositeur. Le Crouch End Festival Choir compte « seulement » quatre-vingts chanteurs, là où en 1880, conformément au goût victorien pour les effectifs pléthoriques, on en avait réuni deux cent cinquante ! Quatre-vingts, c’est sans doute bien assez, et même préférable pour rendre justice à l’art avec lequel Parry savait écrire pour les chœurs. Avec les London Mozart Players, on est aussi loin des monumentaux orchestres post-romantiques, mais la direction de William Vann sait restituer à la partition toute sa palette d’effets. Parmi les solistes, la star est évidemment Dame Sarah Connolly, qui prête son timbre chaud à la Terre, dans une adresse au titan pleine de sollicitude maternelle, puis à une voix anonyme intégrée au final de la première partie. Connu pour sa participation à des interprétations baroques, le baryton Neal Davies traduit la révolte du rôle-titre, mais aussi sa fragilité. Manifestement plus à l’aise en Mercure dans la première partie, le ténor David Butt Philip paraît un peu poussé dans ses retranchements par la tessiture tendue de Jupiter. En esprit de l’Heure, la soprano Sarah Fox livre une superbe prestation, alors qu’elle avait paru moins convaincante dans le rôle-titre de l’oratorio Judith du même Parry, sorti il y a quelques années également chez Chandos.

En complément de programme, la pièce pour chœur « Blest Pair of Sirens » ne doit pas laisser espérer un grand moment de sensualité debussyste, puisque les deux sirènes du titre sont, selon le poème de Milton qui a inspiré l’œuvre, la Voix et la Poésie qui s’unissent pour louer Dieu. Parry y déploie néanmoins toute sa maîtrise de l’écriture chorale.

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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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