À la une
Diva ma non troppo : le public du festival de Froville...
Dans le labyrinthe des opéras de RIMSKI-KORSAKOV
À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires
Job, le procès de Dieu : création d’un opéra engagé et...
Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »
La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de vous !
Brèves de juin –
Découvrez la saison 25-26 de l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille dans la...
Dernière saison d’Alain Surrans à ANGERS-NANTES OPERA
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

CDMédiathèque

CD – HÉROÏNES par Camille Delaforge et l’ensemble Il Caravaggio – Malheureuses mais fortes

par Laurent Bury 9 juin 2023
par Laurent Bury 9 juin 2023
0 commentaires 1FacebookTwitterPinterestEmail
1,6K
Les artistes

Victoire Bunel, Anna Reinhold, mezzo-sopranos
Guilhem Worms, baryton-Basse

Ensemble Il Caravaggio, Camille Delaforge, clavecin et direction

Le programme

Héroïnes. Cantates Françaises

Cantates et symphonies de Lully, Jacquet de la Guerre, Montéclair, Dornel & Grandval…

1 CD Château de Versailles, mai 2023. Enregistré du 17 au 19 décembre 2021 au château de Versailles, salle Marengo. (58:02′)

En 2021, on avait découvert l’ensemble Il Caravaggio avec le disque Madonna della Grazia, autour d’un programme de pièces sacrées et profanes « caravagesques », autrement dit, issues de l’Italie du seicento. Cette fois, ces musiciens français se tournent vers le répertoire de leur pays, même si l’Italie est loin d’être oubliée. La claveciniste Camille Delaforge, qui dirige l’ensemble, a en effet choisi deux cantates, des extraits de tragédie lyrique et de ballet de cour, ainsi que des airs populaires, tous composés en France entre 1609 et 1728, mais avec une forte présence italienne, pour plus d’une raison. Le Ballet de la reine donné le 31 janvier 1609 était destiné à Marie de Médicis ; on ignore qui en conçut la partition, mais l’air « Nos esprits libres et contents » est pourtant parfois attribué à d’Antoine Boësset. Tout aussi florentin que l’épouse d’Henri IV, Lully est ici représenté par un extrait de son Ballet des amours déguisées, composé en 1664, alors que sa collaboration avec Molière commençait à prendre tournure : c’est en italien qu’est écrite la plainte d’Armide, destinée à une chanteuse italienne. En 1728, un texte rédigé dans la même langue inspira à Montéclair sa cantate La morte di Lucretia. En français, mais sur un sujet tiré de La Jérusalem délivrée, la cantate Le tombeau de Clorinde, composée en 1723 par Antoine Dornel. Seuls les extraits de l’opéra Céphale et Procris d’Elisabeth Jacquet de la Guerre échappent ici à l’influence italienne, sans parler des deux airs qui complètent le programme, le gaillard « Une fillette de quinze ans », et l’à peine plus sérieux « J’ai languy sous vos dures lois », où l’amant éconduit se déclare prêt à rire grâce à l’aide de Bacchus et de son divin breuvage

Clorinde, Armide, Lucrèce : trois « femmes fortes » que l’on découvre ici au désespoir, sur le point de trépasser, ou déjà décédée. Seules deux de ces héroïnes infortunées prennent directement la parole dans ces œuvres, la première étant évoquée indirectement à travers le témoignage d’Argant, qui l’aimait sans en être aimé en retour. Voilà pourquoi la voix que l’on entend d’abord sur ce disque est celle de Guilhem Worms, qui explore avec maestria une large palette d’affects : tristesse de l’amant, colère vengeresse et invocation des esprits. Plus loin, le baryton-basse sait aussi trouver des accents plus bruts pour interpréter la chanson populaire. Elle aussi déjà protagoniste de Madonna della Grazia, Anna Reinhold prête sa voix à Armide abandonnée par Renaud, vingt ans avant la tragédie lyrique que Lully allait composer sur le même sujet ; elle sait ici trouver la rage de la magicienne trahie, avec de belles couleurs sombres. L’autre mezzo-soprano du programme est en revanche une nouvelle venue : Victoire Bunel fait preuve d’un solide tempérament théâtral, pour exprimer la douleur de Procris ou la franche gaîté d’une bergère dans Céphale et Procris, et le monologue de Lucrèce violée par Tarquin, et pour chanter le triomphe posthume d’une Lucrèce très pugnace. Dans ce disque essentiellement vocal, quelques plages – une belle ouverture du très peu connu Jean-Baptiste Morin, et deux danses tirées de Céphale et Procris – permettent néanmoins d’entendre l’ensemble Il Caravaggio à découvert.

image_printImprimer
0 commentaires 1 FacebookTwitterPinterestEmail
Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
OPÉRA DE ROME : une saison qui fait voyager le spectateur de l’époque classique à la création contemporaine – via le romantisme et le XXe siècle
prochain post
L’Orfeo à Montpellier : Sartorio, enfin !

Vous allez aussi aimer...

CD – Horizons, mélodies françaises par Kitty Whately...

6 juin 2025

Et Célestine Galli-Marié créa Carmen

1 juin 2025

Gracias a la vida, Anne-Lise Polchlopek – La...

23 mai 2025

CD – Ernelinde, princesse de Norvège de Philidor...

18 mai 2025

CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié

8 mai 2025

CD – Salome : ni Lolita, ni Terminator

2 mai 2025

CD – I puritani : une gravure de...

25 avril 2025

CD – Indomita, le premier album d’Eleonora Buratto

11 avril 2025

Osez les inconnus de BIZET !

3 avril 2025

CD – LIZA LEHMANN – A brillant destiny

28 mars 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    30 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • cecile PABA ROLLAND dans Il trovatore à Marseille : Le chant de l’Extrémo
  • Stéphane Lelièvre dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • Alessandro dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • antonio meneghello dans GEORGE GAGNIDZE : « Mi accosto a Verdi con la massima venerazione e rispetto… »
  • Giancarlo Arnaboldi dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

CD – Horizons, mélodies françaises par...

6 juin 2025

Et Célestine Galli-Marié créa Carmen

1 juin 2025

Gracias a la vida, Anne-Lise Polchlopek...

23 mai 2025