À la une
Diva ma non troppo : le public du festival de Froville...
Dans le labyrinthe des opéras de RIMSKI-KORSAKOV
À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires
Job, le procès de Dieu : création d’un opéra engagé et...
Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »
La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de vous !
Brèves de juin –
Découvrez la saison 25-26 de l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille dans la...
Dernière saison d’Alain Surrans à ANGERS-NANTES OPERA
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

CDMédiathèque

CD – LES BIENVEILLANTES, opéra de Hector Parra – Jusqu’au cou !

par Laurent Bury 24 juin 2024
par Laurent Bury 24 juin 2024
0 commentaires 1FacebookTwitterPinterestEmail
1,5K
Les artistes

Maximilian Aue : Peter Tantsits
Una von Üxküll-Aue : Rachel Harnisch
Thomas Hauser : Günter Papendell
Héloïse Moreau : Natascha Petrinsky
Aristide Moreau : David Alégret

Orchestre Symphonique de l’Opéra Ballet Vlaanderen, dir. Peter Rundel

Le programme

Les Bienveillantes

Opéra de Hèctor Parra, livret de Händl Klaus d’après le roman de Jonathan Littell

3 CD b•records, sortie 24 mai 2024

Prix Goncourt et Grand Prix de l’Académie française en 2006, l’épais roman Les Bienveillantes de Jonathan Littell n’est pas passé inaperçu, et a même souvent provoqué le malaise, dans son choix d’un officier SS comme protagoniste et narrateur. Le pavé offrait une exploration des pires facettes de l’humanité, accumulant les descriptions des crimes les plus abjects. Certes, l’auteur l’avait divisé en sept parties correspondant à celles d’une suite de danses à la manière de Couperin, mais de là à imaginer une adaptation en opéra, il y avait un pas qu’a allégrement franchi Aviel Cahn, commanditaire de l’œuvre pour conclure son mandat à la tête de l’Opera Ballet Vlaanderen.

Né en 1976 à Barcelone, professeur de composition à l’IRCAM de 2013 à 2017, Hèctor Parra a poursuivi dans une voie sulfureuse puisqu’après la création en 2019 à Anvers, il a composé un opéra intitulé Orgia d’après Pasolini, également mis en scène par son compatriote Calixto Bieito. Les Bienveillantes reste néanmoins son œuvre scénique la plus ambitieuse, dont le label B Records publie une captation, cinq ans après. On peut y entendre le glou de l’excrément liquide qui se répandait sur le plateau, puisque la production mettait en avant ce que le livret (en allemand) soulignait également : dans le roman, le narrateur souffre de fréquentes diarrhées, et pour mieux rendre tout le côté nauséabond de l’intrigue, le librettiste Händl Klaus fait un usage abondant du mot scheisse où l’auditeur est plongé jusqu’au cou. Quant à la partition, elle revendique des influences multiples (Bach, Chostakovitch, Bruckner), mais elle se situe surtout dans le prolongement des Soldats de Zimmermann, et l’auditeur ne peut s’empêcher de songer à Wozzeck, en particulier au Capitaine, ou à Moïse et Aaron pour les passages confiés à un quatuor vocal. Bref, une musique sans concession, où les moments de répit sont rares – mais comment pourrait-il en être autrement, avec un sujet pareil ? – et où les rares passages qui se rapprochent du lyrisme traditionnel évoquent la relation incestueuse de Max Aue avec sa sœur Una.

Une photo du spectacle donné à l'Opéra Ballet Vlaanderen en 2019 - © Annemie Augustijns

Le chef Peter Rundel a l’habitude de diriger le répertoire classique autant que les œuvres modernes et contemporaines, il est donc tout à fait à son aise ici, tout comme le chœur et l’orchestre de l’Opera Ballet Vlaanderen. Parmi les solistes, à côté de nombreux personnages secondaires se détachent cinq chanteurs principaux. Les parents du protagoniste sont incarnés par la mezzo Natascha Petrinsky et le ténor David Alegret. Sur les presque trois heures que dure l’opéra, ils sont nettement moins présents, c’est logique, que le trio central formé par Aue, Una et l’ami indéfectible, Thomas, traditionnellement confié à la configuration ténor-soprano-baryton. Günter Papendell est un des piliers de la troupe du Komische Oper de Berlin où il cumule les grands rôles du répertoire, de Don Giovanni à Golaud en passant par Posa ou Escamillo ; Rachel Harnisch, applaudie dans le rôle-titre de La Juive à Lyon et à Strasbourg, confère une belle intensité à la sœur bien-aimée ; quant à Peter Tantsits, il n’est pas étonnant que sa prestation dans Les Bienveillantes lui ait valu le titre de Sänger des Jahres décerné par Opernwelt, car il est constamment en scène et affronte sans jamais faiblir une tessiture particulièrement tendue.

Un dernier mot sur la présentation du livre-disque, bel objet assurément, avec ses illustrations en couleurs et son texte quadrilingue, mais dont la présentation n’est guère commode pour l’auditeur : le livret est reproduit brut de décoffrage, la lisibilité n’en est pas le point fort, avec simplement l’indication des sept parties (y avait-il des didascalies dans le texte de Händl Klaus ?), sans que soient rappelés les numéros de plages des trois CD, ce qui oblige à des va-et-vient entre le sommaire reproduit page 6-7 (sans précision sur qui chante) et les pages 112 à 190 pour essayer de se repérer dans un texte touffu. Et quand la colonne des noms de personnages est décalée par erreur, comme c’est le cas p. 118, le résultat est encore un peu plus malaisé à déchiffrer…

image_printImprimer
Peter RundelRacher Harnisch
0 commentaires 1 FacebookTwitterPinterestEmail
Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Brahms et Mozart au Festival de Saint-Denis : un moment de grâce
prochain post
L’ORFEO de Monteverdi à Crémone : Eurydice et le chat de Schrödinger

Vous allez aussi aimer...

CD – Horizons, mélodies françaises par Kitty Whately...

6 juin 2025

Et Célestine Galli-Marié créa Carmen

1 juin 2025

Gracias a la vida, Anne-Lise Polchlopek – La...

23 mai 2025

CD – Ernelinde, princesse de Norvège de Philidor...

18 mai 2025

CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié

8 mai 2025

CD – Salome : ni Lolita, ni Terminator

2 mai 2025

CD – I puritani : une gravure de...

25 avril 2025

CD – Indomita, le premier album d’Eleonora Buratto

11 avril 2025

Osez les inconnus de BIZET !

3 avril 2025

CD – LIZA LEHMANN – A brillant destiny

28 mars 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    30 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • cecile PABA ROLLAND dans Il trovatore à Marseille : Le chant de l’Extrémo
  • Stéphane Lelièvre dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • Alessandro dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • antonio meneghello dans GEORGE GAGNIDZE : « Mi accosto a Verdi con la massima venerazione e rispetto… »
  • Giancarlo Arnaboldi dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

CD – Horizons, mélodies françaises par...

6 juin 2025

Et Célestine Galli-Marié créa Carmen

1 juin 2025

Gracias a la vida, Anne-Lise Polchlopek...

23 mai 2025