À la une
Se préparer à ROBINSON CRUSOÉ, Théâtre des Champs-Élysées, 03-14 décembre...
Les brèves de décembre –
Nuit napolitaine à Dijon : la tournée d’automne du Concert d’Astrée...
Marie-Laure Garnier et Célia Oneto-Bensaid en concert salle Cortot : Soleil...
CONFIDENZE : Nicolò Balducci et Anna Paradiso redonnent vie aux...
Se préparer à Un ballo in maschera, Opéra de Paris...
Démission de Jean-Louis Grinda, un seul opéra programmé cet été...
In Search of Youkali, mélodies de Kurt Weill par Katie...
L’Opéra de Liège inscrit le CHAPEAU DE PAILLE DE FLORENCE...
ARTEMISIA, par François Cardey et l’Ensemble Agamemnon – Le patriarcat...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

CDMédiathèque

Libuše en 1939, une leçon d’histoire et de résistance

par Laurent Bury 14 janvier 2021
par Laurent Bury 14 janvier 2021
0 commentaires 0FacebookTwitterPinterestEmail
1,5K
Les artistes

Chœur et orchestre du Théâtre national de Prague

Le programme

Libuše

Opéra solennel en 3 actes de Bedrich Smetana, livret de Josef Wenzig (traduction tchèque par Ervín Špindler), créé à Prague le 11 juin 1881
Ouverture et extraits de l’acte III

1 CD Supraphon, 53’44 (enregistré le 29 mai 1939)

Ah, si un procédé d’enregistrement avait déjà existé en 1830, pour que l’on puisse entendre la foule bruxelloise galvanisée par La Muette de Portici et partant conquérir l’indépendance de la Belgique ! Ah, si l’on pouvait entendre la réaction du public milanais à la première de Nabucco en 1842, quand le chœur des esclaves sonnait comme un chant politique contre l’oppresseur autrichien ! Si ces deux cas relèvent évidemment du rêve, il existe un moment d’opéra, évidemment bien postérieur, mais presque aussi historique, dont la technique a conservé la trace. Le label Supraphon vient de le commercialiser, sans tambour ni trompettes, mais attention : le document est bien là.

Bien sûr, ce CD n’est pas destiné à qui voudrait découvrir l’œuvre lyrique de Smetana. Il ne s’agit ici que d’extraits, auquel une intégrale de studio sera sans doute préférable pour écouter cet opéra composé entre 1870 et 1872, mais tardivement créé lors de l’inauguration du Théâtre national de Prague en 1881, une fois Smetana devenu sourd. Le CD dont il est ici question n’offre que cinquante minutes d’un live au son précaire, et pour cause : l’enregistrement de la représentation donnée le 29 mai 1939 à Prague, diffusé par la radio nationale, fut préservé sous la forme de galettes métalliques offertes à l’interprète principale pour sa collection personnelle. Autrement dit, il en persiste une dizaine de tronçons du dernier acte, que l’on déconseillera à qui n’est pas habitué au grattement des vieilles cires.

Pourtant, si ces fragments ont un intérêt historique, c’est d’abord parce qu’il s’agit de l’unique trace d’un opéra dirigé en fosse par le grand chef tchèque Václav Talich (1883-1961). Mais ce n’est pas tout. En septembre 1938, la France et la Grande-Bretagne s’étaient couvertes de honte en livrant à Hitler la zone frontalière des Sudètes, et le 15 mars 1939, la Wehrmacht envahissait de reste de la Tchécoslovaquie. Dans ce climat, il y avait une certaine audace à remettre à l’affiche du Théâtre national de Prague une récente production de Libuše, où l’influence wagnérienne se mêle à un thème hautement patriotique, l’héroïne prophétisant dans un monologue final un avenir glorieux pour la nation tchèque. Le 29 mai 1939, le public applaudit très longuement Marie Podvalová dans le rôle-titre, avant d’entonner l’hymne national.

En complément de programme, on entend l’ouverture de Libuše, dirigé par Talich le 30 avril 1940. Peu après, l’opéra en question serait interdit par les Allemands.

image_printImprimer
0 commentaires 0 FacebookTwitterPinterestEmail
Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Elīna Garanča : « Chanter un jour Kundry ou Brangäne à Bayreuth serait comme un rêve absolu devenu réalité. »
prochain post
Jonas Kaufmann : « Retirer aux gens le droit d’oublier leur chagrin pendant ne serait-ce que deux heures, c’est une énorme erreur ».

Vous allez aussi aimer...

CONFIDENZE : Nicolò Balducci et Anna Paradiso redonnent...

29 novembre 2025

In Search of Youkali, mélodies de Kurt Weill...

28 novembre 2025

ARTEMISIA, par François Cardey et l’Ensemble Agamemnon –...

26 novembre 2025

CD – Au salon de JoséphineLes plaisirs de...

15 novembre 2025

CD – Psyché d’Ambroise Thomas ? Un joyau !

9 novembre 2025

CD – Die Nacht is vorgedrungen – Noël...

7 novembre 2025

CD – Véronique Gens, Les divas d’Offenbach

21 octobre 2025

CD – Andrè Schuen : MOZART, un arc...

19 octobre 2025

CD – Couperin, Lalande – Leçons de ténèbres

19 octobre 2025

CD – Marc-Antoine Charpentier, Motets 

18 octobre 2025

En bref

  • Les brèves de novembre –

    20 novembre 2025
  • Les brèves d’octobre –

    27 octobre 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • G.ad. dans Démission de Jean-Louis Grinda, un seul opéra programmé cet été en version de concert… : AVIS DE TEMPÊTE SUR LES CHORÉGIES D’ORANGE
  • Simon De Salmans dans LA WALKYRIE à l’Opéra Bastille : un plateau vocal triomphant !
  • Cacoton dans ROMÉO ET JULIETTE, Gounod (1867) – dossier
  • Patrice ZERAH dans LA WALKYRIE à l’Opéra Bastille : un plateau vocal triomphant !
  • Daouia dans Lucrezia et Les Paladins aux Invalides

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

CONFIDENZE : Nicolò Balducci et Anna...

29 novembre 2025

In Search of Youkali, mélodies de...

28 novembre 2025

ARTEMISIA, par François Cardey et l’Ensemble...

26 novembre 2025