À la une
Monte Carlo : Aïda… de nos aïeux !
Hommage à Pierre Audi : reprise à Bastille de Tosca dans...
Le Winterreise du wanderer Ian Bostridge : une expérience bouleversante
Lucrezia et Les Paladins aux Invalides
Les Noces de Figaro à Garnier : un opéra déconstruit
Les brèves de novembre –
NICOLÒ BALDUCCI – De Mika à Mozart… l’étonnant parcours d’un contre-ténor...
In memoriam : GARY LAKES (1950-2025)
LA CHAUVE-SOURIS  à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège –Entre opéra et Moulin...
Bergame – Il Furioso nell’isola di San Domingo Colonialisme, adultère,...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

ProductionCompte renduVu pour vous

Nouvelle distribution de Madama Butterfly à l’Opéra Bastille : la première Cio-Cio-San parisienne d’Elena Stikhina

par Camillo Faverzani 18 octobre 2024
par Camillo Faverzani 18 octobre 2024
Elena-Stikhina - © Ksenia parisphoto
0 commentaires 2FacebookTwitterPinterestEmail
1,8K

Madama Butterfly, Opéra Bastille, 16 octobre 2024

Il est des œuvres bénies des dieux. Le public accourt sans réserve et elles font toujours salle comble. C’est le cas de Madama Butterfly, qu’elle soit présentée dans une mise en scène prestigieuse comme, ce soir, dans la production de l’Opéra Bastille, signée par Robert Wilson, ou dans une enveloppe plus modeste. Le contraste est saisissant, ces jours-ci, lorsqu’on compare avec l’affluence pour un titre tout aussi célèbre, le Faust de Gounod, affichant, qui plus est, une distribution de rêve, devant un auditoire, sinon clairsemé, du moins loin d’être pléthorique. Incompréhensible !!! La durée, peut-être…

Ayant déjà rendu compte de la première de cette reprise historique, nous souhaitons y revenir pour la première Cio-Cio-San parisienne d’Elena Stikhina, le restant des interprètes n’ayant pas changé. Et cela en vaut bien le détour.

Si nos informations sont exactes, la soprano russe n’a incarné la jeune geisha que pour une seule série de représentations, à Amsterdam, au printemps 2019. Il est alors frappant de constater comment son incarnation est déjà si accomplie. Très mélodieuse, comme elle se doit, son apparition tout en douceur revêt de toute sa fragilité un personnage qui n’attend qu’à s’éclore. Fort mesurée, presque châtiée, tout au long du premier acte, son incarnation prend vite son envol dans le duo avec le Pinkerton quelque peu engorgé de Stefan Pop : une articulation légendaire est alors relayée par l’envergure du portamento, dans une quête d’amour se déployant sur le souffle. La réserve initiale cède ainsi le pas à l’émotion de la femme aimante.

Hiératique, comme le veut la mise en scène, l’air de l’attente, à l’acte II, se singularise par l’excellente maîtrise de la ligne et par un legato prodigieux, de même que par la justesse du recours au haut du registre, jamais brimé, jamais abusif. Bouleversante lorsqu’elle découvre la trahison, cette Butterfly se distingue aussi par la variété des couleurs qui viennent enrichir les modulations du déchirement d’une mère s’acheminant vers son sacrifice, dans un présage de mort. Dans le duo avec la Suzuki d’Aude Extrémo, en évidente progression depuis le soir de la première, la netteté de la projection se double d’un phrasé opulent, les deux voix se conjuguant dans un unisson extraordinairement séduisant.

Sculpté à l’extrême, le cri de l’abandon dernier ne résonne plus, désormais, que comme un coup de ciseau sur une pierre tombale. En cela elle est généreusement secondée par la direction très analytique de Speranza Scappucci. Tonnerre d’applaudissements au rideau final.

Les artistes

Madama Butterfly (Cio-Cio-San) : Elena Stikhina
Suzuki : Aude Extrémo
Kate Pinkerton : Sofia Anisimova
B.F. Pinkerton : Stefan Pop
Sharpless : Christopher Maltman
Goro : Carlo Bosi
Il principe Yamadori : Andres Cascante
Lo zio Bonzo : Vartan Gabrielian
Yakusidé : Young-Woo Kim
Il commissario imperiale : Bernard Arrieta
L’ufficiale del registro : Hyunsik Zee
La madre di (Cio-Cio-San) : Marianne Chandelier
La zia : Liliana Faraon
La cugina : Stéphanie Loris

Orchestre de l’Opéra national de Paris, dir. Speranza Scappucci
Chœurs de l’Opéra national de Paris, dir. Alessandro Di Stefano
Mise en scène, décors et lumières : Robert Wilson
Costumes : Frida Parmeggiani
Lumières : Heinrich Brunke
Chorégraphie : Suzushi Hanayagi
Dramaturgie : Holm Keller

Le programme

Madama Butterfly

Tragedia giapponese en trois actes de Giacomo Puccini, livret Giuseppe Giacosa et Luigi Illica, créé au Teatro alla Scala de Milan le 17 février 1904 (version remaniée : Teatro Grande de Brescia, le 28 mai 1904).
Opéra national de Paris Bastille, représentation du mercredi 16 octobre 2024.

image_printImprimer
stefan popBob WilsonAude ExtrémoChristopher MaltmanElena StikhinaSperanza Scappucci
0 commentaires 2 FacebookTwitterPinterestEmail
Camillo Faverzani

Professeur de littérature italienne à l’Université Paris 8, il anime le séminaire de recherche « L’Opéra narrateur » et dirige la collection « Sediziose voci. Studi sul melodramma » aux éditions LIM-Libreria musicale italiana de Lucques (Italie). Il est l’auteur de plusieurs essais sur l’histoire de l’opéra. Il collabore également avec des revues et des maisons d’opéra (« L’Avant-scène Opéra », Opéra National de Paris).

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Il aurait 100 ans aujourd’hui : Rolando PANERAI
prochain post
La Fille du régiment à l’Opéra de Paris : le triomphe du bel canto à la française !

Vous allez aussi aimer...

Monte Carlo : Aïda… de nos aïeux !

24 novembre 2025

Hommage à Pierre Audi : reprise à Bastille de...

24 novembre 2025

Le Winterreise du wanderer Ian Bostridge : une...

23 novembre 2025

Lucrezia et Les Paladins aux Invalides

22 novembre 2025

Les Noces de Figaro à Garnier : un...

20 novembre 2025

Bergame – Il Furioso nell’isola di San Domingo...

19 novembre 2025

Festival de Bergame 2/3 : Il campanello / Deux...

18 novembre 2025

Didon en poème harmonique et dramatique

18 novembre 2025

LUCREZIA BORGIA à Florence : la consécration de...

16 novembre 2025

Festival Donizetti de Bergame –Du trône à la...

16 novembre 2025

En bref

  • Les brèves de novembre –

    20 novembre 2025
  • Les brèves d’octobre –

    27 octobre 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Paul Clavier dans LA WALKYRIE à l’Opéra Bastille : un plateau vocal triomphant !
  • A Billoire dans Lucrezia et Les Paladins aux Invalides
  • Stéphane Lelièvre dans ROBINSON CRUSOÉ, Offenbach (1867) – dossier
  • Frédéric Piotrowski dans ROBINSON CRUSOÉ, Offenbach (1867) – dossier
  • LHEUREUX ALBERT-ANDRÉ dans LA CHAUVE-SOURIS  à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège –
    Entre opéra et Moulin Rouge, l’art du spectacle vivant selon Olivier Lepelletier-Leeds

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Monte Carlo : Aïda… de nos aïeux...

24 novembre 2025

Hommage à Pierre Audi : reprise à...

24 novembre 2025

Le Winterreise du wanderer Ian Bostridge...

23 novembre 2025