À la une
Les cadeaux de Parpignol pour les fêtes de Noël
Se préparer à La Passagère, Opéra national Capitole de Toulouse,...
Bruxelles, NormaVoyage immobile et bel canto sous tension, ou « En...
Ça s’est passé il y a 100 ans : création...
TCE : le triomphe des Tenebrae dans un Messie de belle...
Se préparer aux Vêpres siciliennes – Festival d’Aix-en-Provence, 16 juillet...
Festival d’Aix 2026 : entre classicisme et modernité
Les brèves de décembre –
Crémone, I puritani  : la jeunesse à l’assaut d’un chef-d’œuvre !
Ça s’est passé il y a 200 ans : création...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

ProductionCompte renduVu pour vous

Un délicieux Falstaff à l’Opéra de Paris : second point de vue sur la reprise de la production de 1999

par George Markogiannopoulos 13 septembre 2024
par George Markogiannopoulos 13 septembre 2024

© Vincent Pontet / OnP

© Vincent Pontet / OnP

© Vincent Pontet / OnP

© Vincent Pontet / OnP

0 commentaires 4FacebookTwitterPinterestEmail
667

Falstaff, Opéra Bastille, 10 septembre 2024

La nouvelle saison musicale prometteuse de la Ville Lumière a été inaugurée par la première, le 10 septembre, du dernier opéra de Verdi, Falstaff. La représentation s’est révélée être d’un excellent niveau, portée par une distribution de premier plan, le chevalier britannique décadent Sir John Falstaff étant cette fois interprété par le Ambrogio Maestri, dont le nom est aujourd’hui directement associé à ce rôle spécifique.

Dès l’introduction de l’œuvre, particulièrement convaincante, la texture délicate des cordes et la clarté, la férocité des interventions de la trompette impressionnent, sous la direction musicale séduisante du Danois Michael Schønwandt, qui brille peut-être plus par sa précision que par la chaleur requise par cette œuvre italienne.

Au premier acte, Falstaff s’efforce de sortir d’une impasse financière en aspirant à acquérir les biens des épouses de deux dames fortunées. Il envoie donc deux lettres romantiques identiques à Mesdames Ford (Olivia Boen) et Page (Marie-Andrée Bouchard-Lesieur), taquinant ses deux hommes de main Bardolfo (Nicholas Jones) et Pistola (Alessio Cacciamani), qui ne participent pas à l’escroquerie, avec le monologue explosif « L’onore ! Ladri »- un pied de nez, en fait, à toute notion d’honneur ! L’étonnante tessiture vocale d’Ambrogio Maestri et le dialogue à venir entre Nannetta (Federica Guida) et Page sont un exemple de l’aisance avec laquelle les chanteurs ont traversé des parties vocales difficiles avec une grande aisance.

Sur le plan visuel, Elena Rivkina, responsable des costumes de cette production datant de 1999, donne à voir des habits élégants et classiques s’harmonisant avec la nature de l’œuvre et la personnalité des interprètes. C’est Dominique Pitoiset qui règle la mise en scène, offrant de beaux moments tel le duo de l’acte I entre Fenton (Iván Ayon-Rivas) et Nannetta, très expressif, avec des moments d’émotion intense et un beau mouvement de balance sur l’escalier de l’édifice, mis en valeur par les ombres imposantes des éclairages de Philippe Albaric. La mise en scène, cependant, pose parfois question : les immeubles de briques notamment, avec leurs enseignes géantes,  n’évoquent guère la ville anglaise de Windsor, mais plutôt avec une métropole américaine de l’entre-deux-guerres… En outre, à partir du deuxième acte et jusqu’à la fin du spectacle, les décors sont restés peu ou prou les mêmes, ne suivant guère le cours naturel de l’intrigue et donnant une forte impression d’immobilité et de fixité. Une impression qu’Ambrogio Maestri parvient cependant à faire oublier par sa présence scènique, ses mouvements, mais surtout sa voix de stentor : il parvient ainsi à maintenir intact l’intérêt du public pour le destin et les joyeuses facéties de Sir John Falstaff. Son duo ironique avec Alice Ford et le monologue dramatique, accompagné de cuivres exquis, de M. Ford lorsqu’il apprend la supposée perfidie de sa femme, ont été les moments forts de toute la soirée, avec également l’assaut inattendu de la maison par Ford lui-même et ses proches, Alice cachant Falstaff dans un panier à linge qui finit dans la Tamise gelée.

Après cette douche froide, les héros se retrouvent au troisième acte lors d’une réunion festive dans une forêt shakespearienne intime et enchantée, dont l’atmosphère ténébreuse est enrichie d’indispensables lanternes, d’habits de chasse et d’elfes caractéristiques de l’auteur anglais. Falstaff, que les invités amenés par M. Ford s’empressent de ridiculiser, apparaît comme un porteur de corne, victime des forces malveillantes qui envahissent la forêt. Dans ce décor, l’air de Fenton « Dal labbro il canto » a été interprété par Iván Ayon-Rivas avec une passion débordante, capable de susciter une réponse tout aussi poétique de la part de la Nannetta de Federica Guida en tant que Reine des fées, avec un étonnant « Sul fil d’un soffio etesio ». Le spectacle se referme sur une brillante interprétation du délicieux tutti final, dans lequel tous les personnages chantent sur le ton de la confession que « Tout, dans le monde, est une farce » (« Tutto nel mondo è burla ») !

Les artistes

Sir John Falstaff : Ambrogio Maestri
Ford : Andrii Kymach
Fenton : Iván Ayón-Rivas
Dottor Cajus : Gregory Bonfatti
Bardolfo : Nicholas Jones
Pistola : Alessio Cacciamani
Mrs. Alice Ford : Olivia Boen
Nannetta : Federica Guida
Mrs. Quickly : Marie-Nicole Lemieux
Mrs. Meg Page : Marie-Andrée Bouchard-Lesieur

Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris (chef de chœur Alessandro Di Stefano), dir. Michael Schønwandt.

Mise en scène : Dominique Pitoiset
Décors : Alexandre Beliaev
Costumes : Elena Rivkina
Lumières : Philippe Albaric

Le programme

Falstaff

Commedia lirica en trois actes de Giuseppe Verdi, livret d’Arrigo Boito, créé au Teatro alla Scala de Milan le 9 février 1893.

Paris, Opéra Bastille, 10 septembre 2024

image_printImprimer
0 commentaires 4 FacebookTwitterPinterestEmail
George Markogiannopoulos

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Les brèves de septembre
prochain post
Dixième reprise de MADAMA BUTTERFLY à l’Opéra Bastille dans la conception de 1993

Vous allez aussi aimer...

Bruxelles, NormaVoyage immobile et bel canto sous tension,...

14 décembre 2025

TCE : le triomphe des Tenebrae dans un Messie...

14 décembre 2025

Crémone, I puritani  : la jeunesse à l’assaut...

10 décembre 2025

Les cadeaux de Parpignol pour les fêtes de...

10 décembre 2025

« Gala lyrique à la française » salle Gaveau –...

9 décembre 2025

Au Maggio Musicale Fiorentino, la Passion selon saint...

8 décembre 2025

Al Maggio Musicale Fiorentino la Matthäus-Passion di Bach...

8 décembre 2025

Rome – Lohengrin, l’œuf et l’argent : la...

7 décembre 2025

Robinson, enfin !

5 décembre 2025

Cinéma – LUDOVIC – Le film évènement !

5 décembre 2025

En bref

  • Les brèves de décembre –

    11 décembre 2025
  • Les brèves de novembre –

    20 novembre 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • meyer frederic dans Aux confins du sublime et de l’abject : le « Requiem de Terezin » (Grand Amphithéâtre de la Sorbonne)
  • meyer frederic dans Ça s’est passé il y a 100 ans : création de Wozzeck
  • Don Giovanni, de Mozart – À Dom e-mots dans KOSTAS SMORIGINAS
  • Josy Santos dans L’Opéra de Liège inscrit le CHAPEAU DE PAILLE DE FLORENCE à son répertoire
  • STEFANI dans Le Chœur de Paris chante Schubert et Pergolesi

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Bruxelles, NormaVoyage immobile et bel canto...

14 décembre 2025

TCE : le triomphe des Tenebrae dans...

14 décembre 2025

Crémone, I puritani  : la jeunesse...

10 décembre 2025