LAKMÉ à l’Opéra national du Rhin : le triomphe de l’épure

Lakmé à l’Opéra national du Rhin, 2 novembre 2023

Au terme de plus d’une soixantaine d’années d’absence du chef d’œuvre de Léo Delibes sur la scène de l’opéra de Strasbourg, il ne fallait pas moins que la mise en scène virginale et élégante de Laurent Pelly et l’interprétation superlative de Sabine Devieilhe pour sceller le retour de la fille du brahmane sur les bords du Rhin. En cette soirée de Première, le public alsacien avait pour Lakmé les yeux de Chimène.

Je m’en irai dormir dans le paradis blanc

La partition de Lakmé a beau avoir été jouée près de 1600 fois rien que sur la scène de la salle Favart depuis sa création en 1883, cet opéra a longtemps pâti d’une réputation désuète et d’un profond désamour de la part des amateurs. Outre que l’air des clochettes faisait partie des mélodies populaires entonnées – et la plupart du temps massacrées – à la fin des banquets familiaux de l’après-guerre, il ne s’est effectivement guère trouvé, à partir des années 1950, de chanteuses capables de populariser durablement un rôle nécessitant à la fois des aigus cristallins, une extrême agilité vocale et une prononciation suffisamment intelligible du français pour restituer toutes les facettes de ce personnage dont la complexité dépasse celle d’une bluette en saris.

Si, après Lily Pons, Mado Robin marqua évidemment le rôle de Lakmé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en le chantant aux quatre coins du monde, ni Maria Callas (dont la fréquentation du personnage se limite à un air enregistré en italien : « Dov’è l’indiana bruna »), ni Joan Sutherland (qui grava pourtant l’intégralité du rôle en donnant la réplique à l’excellent Alain Vanzo), ni même Mady Mesplé au début des années 1970 ne parvinrent vraiment à l’inscrire durablement au répertoire des grandes maisons d’opéra européennes, pas plus que Mariella Devia qui réussit cependant à enflammer le public newyorkais le temps d’une version de concert à Carnegie Hall en avril 1981.

La production de Gilbert Blin à l’Opéra-Comique et la révélation du talent de Natalie Dessay marquent en revanche le début d’un retour en grâce de Lakmé à partir du milieu des années 1990. Ceux qui ont assisté à ce spectacle parisien ou à l’une de ses reprises en Province au cours de la saison suivante n’ont pas oublié les grands décors architecturés inspirés du temple d’Angkor au premier acte, le sari bleuté lamé d’or de la fille du brahmane, le mandala de fleurs orangées composé aux pieds de la chanteuse tandis qu’elle interprète l’air des clochettes ni l’immense main de pierre au creux de laquelle s’éteint Lakmé après avoir mordu la fleur du datura.

Saturée de couleurs, cette production s’est imposée comme un classique et c’est précisément pour s’en démarquer que Laurent Pelly a fait le choix d’une Lakmé virginale débarrassée de toute référence au folklore hindou et uniquement parée de blanc. Lorsque le rideau s’ouvre sur un plateau presque nu, de grands pans de papier blanc texturé pendant des cintres à Cour et à Jardin, on est d’abord surpris – voire déçu – d’une évocation si minimaliste des Indes coloniales ; mais lorsque l’on prête attentivement l’oreille aux paroles du livret d’Edmond Gondinet et Philippe Gille, on découvre avec étonnement que la blancheur est, de toutes les couleurs, la plus fréquemment citée : « Blanche Dourga », « le blanc jasmin », « les cygnes aux ailes de neige » esquissent en effet une Inde monochrome, d’une pâleur cadavérique, comme si la colonisation anglaise avait tué l’âme chamarrée de l’hindouisme séculaire.

Cette obsession du blanc, Laurent Pelly la généralise aux costumes, aux accessoires, à la parure de Lakmé et jusqu’au maquillage de Nilakantha, si bien que l’Inde de cette production est un fantôme d’Inde, plus mystérieuse et plus fascinante que si elle se parait de rouges, de jaunes et de bleus éclatants. Les choix chromatiques de cette production évoquent également par leur radicalité la tradition japonaise du théâtre nô et du kabuki, voire du cinéma en noir-et-blanc d’Akira Kurosawa. La mise en scène de Laurent Pelly joue effectivement d’effets très cinématographiques lorsque les pans de papier descendent des cintres pour délimiter au centre du plateau un espace de jeu plus ou moins confiné : ces changements à vue font l’effet d’un zoom qui se resserre sur un moment de l’histoire avant que les éléments du décor ne s’écartent à nouveau et ne fassent respirer le plateau comme un plan large de cinéma. L’exotisme n’est donc pas totalement absent de cette Lakmé, mais ce n’est pas celui des temples de Lahore ni de Bollywood auxquels on pouvait s’attendre.

L’obsession du blanc est aussi, évidemment, la métaphore de la virginité imposée par le brahmane à sa fille pour mieux la conserver sous sa coupe et perpétuer le patriarcat de la caste religieuse à laquelle il appartient. Laurent Pelly n’a effectivement aucune tendresse particulière ni même de compassion pour Nilakantha dont le monde séculaire entre en collision avec la modernité occidentale à l’occasion des guerres coloniales du Royaume-Uni. Pour le metteur en scène, le vieux prêtre est d’abord la figure du fanatisme réactionnaire : les yeux continuellement exorbités de haine, se déplaçant à la manière des grands fauves prédateurs, ses bras immenses dessinant dans le ciel les entrelacs de malédictions horrifiques, Nilakantha garde littéralement sa fille prisonnière dans une cage de bambous que ses sbires déplacent au gré de ses ordres.

Victime consentante de la séquestration que lui impose son père, Lakmé ne réussit à s’extraire momentanément de sa prison que lorsque le brahmane se rend seul à la ville et que sa servante prend sur elle pour lui entrouvrir la porte de sa cage. Encore la jeune indienne doit-elle se dépouiller aussi des vêtements et des parures qui l’enferment comme dans une seconde prison : au début du premier acte, le duo des fleurs est scénographié comme un lent strip-tease au cours duquel Mallika effeuille sa jeune maitresse d’une succession de tuniques, étoffes et bandelettes qui la momifient vivante ! Certains vêtements isolent davantage que des murs : le message est simple mais terriblement efficace lorsqu’il s’appuie sur des images aussi épurées que celles imaginées par Laurent Pelly.

Rendue à la liberté, Lakmé aspire à l’émancipation et trouve dans la rencontre avec Gérald l’occasion symbolique de tuer le père et d’assumer enfin l’élan qui la pousse à s’affranchir des pesanteurs de l’hindouisme rigoriste. Le spectateur aimerait évidemment que ces Roméo et Juliette des Indes coloniales puissent s’aimer librement mais le livret de Lakmé conduit invariablement vers une issue fatale… Au dernier acte, la jungle où se sont cachés les amoureux est matérialisée par un tapis de plumes immaculées mais ce carré de blancheur au centre du plateau se réduit progressivement comme peau de chagrin, la fille du brahmane et l’officier anglais se retrouvant bientôt prisonniers d’un espace trop exigu pour permettre à leur amour de continuer à grandir.

La fin du spectacle est d’un pessimisme absolu : constatant l’incompatibilité de leurs sphères culturelles et la priorité que Gérald donnera toujours à son patriotisme sur ses propres sentiments amoureux, Lakmé fait le choix du sacrifice et rend la liberté à son amant en mordant à la fleur du datura. L’invocation de Nilakantha qui conclut la soirée résonne alors comme une exaltation du martyre et comme la victoire définitive des croyances traditionnelles sur l’aspiration des individus à la liberté : « Quittant cette terre asservie, elle porte là-haut nos vœux. Elle est dans la splendeur des cieux ».

Avant de s’achever sur ces paroles sublimes et terrifiantes à la fois, Laurent Pelly aura ponctué tout le spectacle d’images fortes et poétiques qui hantent l’imaginaire du spectateur longtemps encore après le baisser de rideau. Retenons notamment le tableau du marché, au début du deuxième acte : avec une extrême économie de moyens, quelques lampions et un travail rigoureux sur le placement des choristes et des figurants, la mise en scène réussit à suggérer la foule angoissante des rues de Bombay et l’atmosphère enfiévrée de la procession de la déesse Dourga. Le théâtre d’ombres qui accompagne l’air des clochettes est lui aussi un moment de grâce absolu : dans la plus pure tradition des marionnettes balinaises, le récit de la rencontre de la jeune hindoue avec Vishnou est illustré d’ombres chinoises extrêmement poétiques dans leur naïve simplicité. Mais c’est surtout la scène du meurtre de Gérald que Laurent Pelly réussit à actualiser de manière terrifiante : brandissant un immense couteau au-dessus de sa tête, s’avançant vers sa victime à pas feutrés, souple comme un félin prêt à bondir sur sa proie, le visage du prêtre fanatique défiguré par sa haine de l’Occident résonne sinistrement et sème le malaise quelques semaines après l’assassinat de Dominique Bernard à Arras.

C’est le dieu de la jeunesse

On sait gré à l’Opéra national du Rhin d’avoir confié à une distribution entièrement francophone cette Lakmé qui ouvre sa saison lyrique 2023-2024.

Pour qui a eu la chance de voir et d’entendre Natalie Dessay en scène dans cette œuvre il y a désormais une trentaine d’années, assister aujourd’hui à une nouvelle production de Lakmé s’apparente à une expérience aussi enthousiasmante que périlleuse. On se gardera évidemment de comparer deux artistes qui n’appartiennent pas à la même génération mais force est de reconnaître que Sabine Devieilhe s’est approprié le rôle de la fille du brahmane au point d’en être devenue aujourd’hui une titulaire majuscule. Plus de dix ans après ses débuts à Montpellier en 2012 et une série de représentations triomphales à Favart en 2014, la soprano normande remet l’ouvrage sur le métier dans cette production conçue pour elle par Laurent Pelly l’an dernier à l’Opéra-Comique et reprise récemment à Nice (avec Kathryn Lewek dans le rôle de Lakmé) avant d’arriver à Strasbourg. De ce personnage plus profond qu’il n’y parait au premier abord, Sabine Devieilhe connaît à présent tous les arcanes psychologiques et, évidemment, toutes les chausse-trappes d’une écriture vocale que Léo Delibes a souhaité virtuose. Dès le début du premier acte, la prière de Lakmé accompagnée d’arpèges de harpe et ponctuée d’une vocalise arachnéenne impose une artiste d’exception : le timbre est cristallin sans sonner trop transparent, le souffle est parfaitement maitrisé, la messa di voce est délicatement dosée et, surtout, les coloratures sont d’une précision et d’une élégance qui laissent pantois ! Toute la représentation ne fait ensuite que confirmer l’immense talent de l’interprète qui semble avoir rencontré dans la fille du brahmane une sorte d’alter ego artistique. D’une belle musicalité dans le duo des fleurs, Sabine Devieilhe se révèle à son meilleur dans les strophes « Les fleurs me paraissent plus belles », dans le premier duo d’amour « D’où viens-tu ? Que veux-tu ? » et, surtout, dans les mélodies extatiques du dernier acte « Sous le ciel tout étoilé » et « Tu m’as donné le plus doux rêve » où la chanteuse réussit à mettre une densité dramatique qui transcende la mièvrerie de certains vers de mirliton aujourd’hui très démodés. Au cœur de la représentation, le très attendu air des clochettes est chanté sans minauderie, l’interprète se limitant aux difficultés écrites par le compositeur sans chercher à en ajouter comme il a pu arriver que certaines de ses devancières s’y soient essayées. « Où va la jeune hindoue » nécessite de Sabine Devieilhe une telle concentration et la monopolisation de tant d’énergie que, le soir de la Première, elle n’a tenu que très brièvement l’aigu final, ce dont le public strasbourgeois ne lui a absolument pas tenu rigueur.

On peut évidemment préférer, pour interpréter Lakmé, une voix plus large et un timbre plus charnu (la créatrice du rôle en 1883, Marie van Zandt, chantait aussi Chérubin dans Les Noces de Figaro et la Rosine du Barbier…). Il n’empêche cependant que la voix de soprano colorature de Sabine Devieilhe convient idéalement à ce personnage et qu’elle se rapproche d’une forme de pureté qu’on n’avait plus entendue depuis les premières apparitions de la jeune Natalie Dessay.

Quel ténor ne rêverait pas d’être le Gérald d’une telle Lakmé ? C’est à Julien Behr que revient la tâche d’incarner un soldat britannique à la hauteur de sa partenaire, ce dont il parvient à s’acquitter sans démériter. D’abord discret lorsqu’il intervient brièvement dans le quintette des Anglais, au début du premier acte, il entre véritablement dans la lumière à partir de l’air « Prendre le dessin d’un bijou… Fantaisies aux divins mensonges » dont il livre une interprétation d’une extrême élégance, ardente et nuancée à la fois. Prononciation parfaite du français, rigueur du phrasé et raffinement des portamenti dessinent un personnage égaré entre deux mondes et qui découvre en Lakmé l’objet d’une passion comme il n’en a jamais ressentie. Dans leur premier duo « D’où viens-tu ? Que veux-tu ? », Julien Behr dépense une énergie inouïe et investit son chant d’une telle intensité que la voix craque légèrement sur le dernier point d’orgue. Mais l’artiste sait pouvoir faire confiance à son instrument : lorsqu’il réapparait au deuxième acte, c’est pour afficher une forme vocale insolente et le second duo d’amour « Ah ! C’est l’amour endormi », chanté avec incandescence, constitue (sans jeu de mots) l’acmé de la représentation tant les timbres de Sabine Devieilhe et du ténor lyonnais sont à l’unisson l’un de l’autre.

Quel plaisir de retrouver sur scène Nicolas Courjal au meilleur de sa forme vocale dans le rôle de Nilakantha ! Pour ses débuts à l’Opéra du Rhin, cet artiste breton qui excelle dans les rôles sombres trouve dans le personnage du brahmane un emploi qui lui convient idéalement, tant sur le plan dramatique que musical. Méconnaissable sous un maquillage cérusé qui lui couvre le visage et la poitrine, il réussit à rendre crédible ce prêtre radicalisé, obtus et fermé à toute forme de métissage. Des brahmanes hindous, il a réussi à faire sienne la gestuelle très codifiée tandis que la noirceur de son timbre de basse convient idéalement aux imprécations et aux anathèmes qui fusent de la bouche de Nilakantha. Au deuxième acte, les stances « Lakmé, ton doux regard se voile » sont interprétées avec un art consommé du chant legato sans pour autant que le chanteur cède à la mièvrerie puis, dans la scène des conjurés, Nicolas Courjal retrouve des accents glaçants d’autorité : le crescendo avec lequel il souligne la phrase « Et dans un cercle infranchissable » pétrifie le spectateur et porte la signature d’un immense tragédien.

Cantonnés à des morceaux musicaux plus légers qui les tournent souvent en dérision, les interprètes des personnages anglais sont tous excellents, à l’unisson du reste du plateau. En Frédéric, Guillaume Andrieux est le plus exposé de ces Britanniques égarés aux Indes : son chant est délié, le timbre de baryton aux sonorités claires convient à l’esthétique presque comique de certaines situations et il tient élégamment sa partie dans le duo « Leur vertu bizarre » qu’il partage avec Lauranne Oliva. Ancienne artiste de l’Opéra Studio de l’OnR, cette jeune soprano franco-catalane, tout auréolée de sa récente victoire au Concours Voix Nouvelles,  donne à entendre dans le rôle de Miss Ellen une voix saine aux aigus nets et au medium charpenté. La figure effacée de Miss Rose revient à Elsa Roux Chamoux qui timbre de manière appropriée ses quelques répliques mais c’est surtout la Mistress Bentson d’Ingrid Perruche qui trouve les faveurs du public : permanentée comme Bernadette Chirac, fagotée à la manière des chaperons anglais des romans d’Edward Morgan Forster, elle compose avec l’abattage qu’on lui connait un personnage de gouvernante ombrageuse qui n’oublie pas de soigner sa ligne de chant. Chacune de ses répliques est incisive et on retrouve, à l’écouter, tout le bénéfice d’une longue fréquentation d’Offenbach et d’un personnage comme la douairière de Quimper-Caradec qu’elle a déjà chanté dans La Vie parisienne.

Dans les rôles courts – mais essentiels – de Mallika et d’Hadji, Ambroisine Bré et Raphaël Brémard sont bien davantage que des faire-valoir. Pour que le duo des fleurs enflamme l’auditoire et déploie l’entièreté de son charme vénéneux, il faut à Lakmé une partenaire capable de tenir rigoureusement la ligne de chant et de se mettre modestement en retrait lorsqu’il s’agit de laisser dans la lumière l’héroïne éponyme de l’opéra. Ambroisine Bré a toutes ces qualités en plus de celles d’un joli timbre mordoré de mezzo-soprano qui contraste idéalement avec celui de Sabine Devieilhe. L’eunuque Hadji n’a quant à lui, pour briller aux oreilles du public, que le mélodrame « Le maître ne pense qu’à sa vengeance » : Raphaël Brémard s’y révèle fin diseur et capable de pianissimi qui mettent joliment en valeur son timbre de ténor.

Pour évoquer la foule oppressante des grandes métropoles indiennes – surtout pendant la scène du marché – le Chœur de l’Opéra national du Rhin est parfaitement à son affaire : rigoureusement préparé par Hendrik Haas, il donne à entendre des pupitres masculins viriles et sonores, d’une agréable musicalité.

Dans la fosse de la jolie salle à l’italienne de l’opéra du Rhin, l’orchestre symphonique de Mulhouse donne de Lakmé une interprétation ardente, marquée d’un lyrisme incandescent. Le chef Guillaume Tourniaire, qui défend de longue date le répertoire français du XIXe siècle, ne pouvait espérer mieux pour ses débuts à l’OnR que cette partition de Delibes absente de la scène strasbourgeoise depuis 1957 et qui donne à tous les pupitres de l’orchestre l’occasion de briller à tour de rôle. Si les premiers accords de l’ouverture sonnent de manière un peu confuse et restent prisonniers du fond de la fosse, la baguette du Maestro a tôt fait de remobiliser ses troupes et de tirer le meilleur de ses musiciens. L’excellence des instrumentistes est particulièrement à l’honneur dans l’orchestration virtuose des strophes « Pourquoi dans les grands bois » qui permet alternativement à tous les pupitres de dialoguer avec la voix de Sabine Devieilhe : les cordes de l’orchestre symphonique de Mulhouse s’y révèlent satinées, les cuivres brillants et les bois un peu verts, mais sans raideur.

Bondée du parterre au poulailler, la salle de l’Opéra national du Rhin réserve à cette Lakmé un accueil triomphal qui englobe aussi bien les chanteurs que les musiciens et Laurent Pelly venu rejoindre les artistes sur le plateau au moment des saluts. Alors que s’apaise progressivement la polémique avivée début septembre par la tribune d’Emiliano Gonzalez Toro parue dans une gazette genevoise, ce spectacle remarquablement chanté et élégamment mis en scène esquisse la possibilité d’une troisième voie. Entre le nihilisme trash de certains dramaturges et la tentation du retour à la mode des toiles peintes, il est indubitablement possible de plaire au public : l’Opéra national du Rhin avait ce soir trouvé la juste proportion entre tradition et modernité, entre audace et élégance.

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Retrouvez ici Sabine Devieilhe en interview !

Les artistes

Lakmé : Sabine Devieilhe
Nilakantha : Nicolas Courjal
Gérald : Julien Behr
Frédéric : Guillaume Andrieux
Malika : Ambroisine Bré
Mistress Bentson : Ingrid Perruche
Miss Ellen : Lauranne Oliva
Miss Rose : Elsa Roux Chamoux
Hadji : Raphaël Brémard
Un domben : Jean-Noël Teyssier
Un marchand chinois : Namdeuk Lee
Un kouravar : Daniel Dropulja

Chœur de l’Opéra national du Rhin et orchestre symphonique de Mulhouse, dir.     Guillaume Tourniaire

Mise en scène et costumes : Laurent Pelly
Décors :  Camille Dugas
Lumières : Joël Adam
Adaptation des dialogues : Agathe Mélinand
Chef de Chœur de l’Opéra national du Rhin : Hendrik Haas

Le programme

Lakmé

Opéra en trois actes de Léo Delibes, livret d’Edmond Gondinet et Philippe Gille d’après le roman de Pierre Loti, Rahu ou le mariage de Loti. Créé le 14 avril 1883 à l’Opéra-Comique, à Paris.

Opéra de Strasbourg, jeudi 2 novembre 2023 – 20h00