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COSMOS, création à rebours de la dialectique lyrique

par Gilles Charlassier 28 mars 2022
par Gilles Charlassier 28 mars 2022

© D.R.

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La Biennale des musiques exploratoires, placée sous la direction de Sebastian Rivas et Anouck Avisse depuis 2018, s’attache à proposer des expériences musiques et scéniques iconoclastes, dans une soif de curiosité qui s’affranchit des formats préétablis. La commande passée à Fernando Fiszbein, Cosmos, à partir du roman homonyme de  Gombrowicz, témoigne de cette dynamique, quitte à dérouter le spectateur.

La catégorie même d’opéra, apposée à la troisième entreprise lyrique du compositeur argentin, après Avenida de los Incas, créée en 2015, et cette année, L’homme qui aimait les chiens, pose question. Si le livret adaptant l’œuvre littéraire, écrit avec le concours de Marie Potonet, restitue la singularité narrative de ce labyrinthe délirant dans lequel de jeunes garçons, Witold et Fuks, réécrivent constamment l’expérience vécue à partir de détails et de coïncidences, la traduction musicale et scénographique n’établit pas avec le rapport habituel que le genre opératique entretient entre texte, son et visuel. La partition, fondée sur des boucles et des ostinati, affirme sa propre logique, et les interactions avec les autres paramètres du spectacle apparaissent plus accidentels que formellement prémédités, effet sans doute accentué par le placement des pupitres de 2e2m au fond du plateau – dirigés avec précision par Alphonse Cemin. À rebours des usages, les éléments électroacoustiques, réalisés par Max Bruckert et l’informatique du GRAME, ne viennent pas fracturer, ou contraster avec, le matériau instrumental, mais s’y intègrent sans en perturber apparemment l’entropie.

La scénographie et les vidéos de Yann Chapotel, composées d’abord d’images en noir et blanc d’objets de la vie courante, au parfum parfois désuet du milieu du vingtième siècle, superpose sa propre dramaturgie. Plus qu’une valeur sémiologique, les illustrations assument une fonction rythmique et pulsative : on retiendra en particulier la lente pluie cinématographique d’accessoires les plus divers. C’est sans doute dans cette sorte d’abstraction du processus que s’inscrit l’essence de la pièce – comme celle du roman, en un sens, où ce n’est pas la linéarité des intrigues qui compte, mais leur perpétuelle métamorphose. La mise en scène de Jacques Osinski accompagne ce voyage dans la fantasmagorie des hypothèses en le délimitant, en ces termes, par le point de départ du réel.

La partie vocale diverge également des codes traditionnels de l’opéra, fût-il contemporain, tant dans la nature que dans les proportions des modes expressifs. C’est la nonchalance déclamatoire des deux comédiens, Grégoire Tachnakian et David Migeot, incarnant Witold et Fuks, les deux garçons, qui occupe le devant de la scène, tandis que les interventions chantés et parfois rocailleuses de la Bolita de Léa Trommenschlager et du Léon de Vincent Vanty-ghem ne viennent que ponctuer occasionnellement la narration, comme en style indirect. Au bout d’une heure trente, on sort à la fois fascinés et circonspect par cette aventure hors des sentiers battus du lyrique, qui mériterait sans doute une deuxième écoute pour, peut-être, davantage fixer son opinion.

Les artistes

Witold : Grégoire Tachnakian (comédien)
Fuks : David Migeot (comédien)
Bolita : Léa Trommenschlager
Léon : Vincent Vanty-ghem 

Alphonse Cemin : direction musicale
Jacques Osinski : mise en scène

Le programme

Cosmos

Opéra de Fernando Fiszbein, livret du compositeur et de Marie Potonet d’après Witold Gombrowicz

Théâtre de la Renaissance, Oullins, représentation du 12 mars 2022.

 

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Gilles Charlassier

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