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Le nozze di Figaro à Athènes : Happy Days !

par Laurent Bury 24 février 2022
par Laurent Bury 24 février 2022

© A. Simopoulos

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1,2K

Après une nouvelle production de Don Giovanni dont Tassis Christoyannis était la vedette, l’Opéra d’Athènes présente des Noces de Figaro dont la distribution est presque intégralement grecque, et dont l’intrigue est transposée dans les années 1960.

Twist again à Aguas Frescas

Choucroutes à la Hairspray, madison en guise de fandango, papiers peints vintage… La mise en scène signé Alexandros Efklidis et Angela-Kleopatra Saroglou donne d’emblée à ces Noces de Figaro identité visuelle flagrante : nous sommes dans les sixties, limite seventies, dans un univers proche de notre époque mais suffisamment décalé dans le temps pour introduire une certaine distance. Il n’est pas encore question de « balancer son porc », mais la révolte gronde déjà – le chœur des paysans au premier acte devient un mini Mai 68, et la comtesse, qui semble d’abord atteinte de boulimie compensatrice, décide à la fin du « Dove sono » qu’entarter son mari est une meilleure idée que s’empiffrer une fois de plus. En résumé, un monde coloré où les codes sociaux sont clairement lisibles, mais où la comédie ne bascule pas totalement dans la sitcom caricaturale. Le tout dans un décor mobile assez impressionnant, qui aligne pas moins de sept pièces du « château d’Aguas Frescas », ici une maison bourgeoise des années 1960, du bureau du comte jusqu’au salon qui fera également office de jardin, sans oublier une cuisine dont le frigo sert décidément à beaucoup de choses… L’ouverture inquiète un peu, car le rythme sur lequel elle donne à voir tous les personnages paraît bien lent et sans lien avec celui de la musique. Heureusement, cette impression se dissipe dès que le chant commence, et la caméra sait choisir la ou les pièces où se déroule l’essentiel.

95% grec

De même, la direction de Vassilis Christopoulos semble d’abord presque trop raisonnable pour une folle journée, mais on se laisse bientôt convaincre car à cette sagesse se mêle le grain de folie introduit par le continuo : comme dans la production Marthaler vue à l’Opéra de Paris, il est tenu par un musicien assez déjanté pour troquer le piano contre le mélodica ou le trombone à coulisse, avec des résultats toujours savoureux. Et l’on doit sans doute au chef l’ornementation dont les solistes ne se privent pas d’enrichir leurs interventions plus copieusement que cela n’a longtemps été l’usage dans Mozart.

Seule exception dans une distribution entièrement grecque par ailleurs, la soprano roumaine Cellia Costea prête à la comtesse une voix ample, ce qui est a priori une excellente chose, mais il est dommage que cette interprète habituée du répertoire vériste ait du mal à émettre des aigus piano, et le vibrato est parfois gênant. Rien de tel chez Dimitri Platanias, pourtant rompu à l’opéra verdien ou puccinien, et dont le comte sait pourtant concilier richesse de timbre et pureté de ligne. Superbe Figaro de Dionysios Sourbis, qui offre de belles couleurs dans le grave bien qu’il se présente comme baryton. La voix d’Aphrodite Patoulidou, Suzanne qui ne s’en laisse pas conter, est elle aussi parfaitement à la mesure du rôle. Chérubin-Elvis à la banane digne du Fonzie de la série Happy Days, Miranda Makrynioti donne à son personnage une voix claire, presque enfantine, loin des mezzos habituelles. Avec ses perruques mi-Denise Fabre, mi-Joan Collins, Marissia Papalexiou est une Marceline cougar à qui il est permis, ô miracle, de chanter son air, et on lui pardonnera d’en savonner une partie des vocalises tant il est devenu rare d’entendre « Il capro et la capretta ». Le Basile de Christos Kechris est également autorisé à vanter les mérites du « cuoio d’asino ». Si la Barberine de Marilena Striftobola n’a plus rien à apprendre du comte, son timbre fruité conviendrait même à une innocente.

En streaming payant sur le site de l’Opéra national grec, jusqu’à fin août 2022.

Les artistes

Figaro : Dionysios Sourbis
Le Comte : Dimitri Platanias
Basile : Christos Kechris 
Chérubin : Miranda Makrynioti 
La Comtesse : Cellia Costea
Suzanne : Aphrodite Patoulidou
Marceline : Marissia Papalexiou 
Barberine :  Marilena Striftobola 

Chœurs et orchestre de l’Opéra national d’Athènes, dir.  Vassilis Christopoulos 

Mise en scène : Alexandros Efklidis et Angela-Kleopatra Saroglou 

Le programme

Les Noces de Figaro

Opera buffa en 4 actes de Wolfgang Amadeus Mozart, livret de Lorenzo da Ponte d’après Beaumarchais, créé le 1er mai 1786 au Burgtheater de Vienne.

Opéra national grec, en streaming payant sur le site de l’Opéra national grec, jusqu’à fin août 2022.

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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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