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Attention, un V’lan peut en cacher un autre !

par Laurent Bury 4 février 2021
par Laurent Bury 4 février 2021
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© Éric Bouloumié

Hervé : V'lan dans l'oeil à l'Opéra national de Bordeaux

Soucieux de soutenir l’opérette autant que les « grands genres », le Palazzetto Bru Zane poursuit son entreprise de réhabilitation de l’œuvre d’Hervé, surnommé le compositeur toqué : monté à l’Opéra de Bordeaux par Pierre-André Weitz, V’lan dans l’œil ne démentira pas cette réputation…

En décembre dernier, l’Opéra de Montpellier présentait à huis clos deux représentations du Voyage dans la lune, dont la tournée s’est arrêtée avant même d’avoir pu commencer. Après avoir soutenu cette féerie d’Offenbach qui conte les aventures du roi V’lan et de son fils, le Palazzetto Bru Zane est à l’initiative d’une autre histoire de V’lan : une nouvelle production de ce qui s’appelait initialement L’Œil crevé et qui, depuis quelques décennies, revient sur les scènes sous le nom de V’lan dans l’œil. Après Les Chevaliers de la table ronde et Mam’zelle Nitouche, la même équipe persiste et signe : Pierre-André Weitz signe décors, costumes et mise en scène, et se réserve même un rôle dans le spectacle. Le délire organisé qui en résulte est à la mesure de la joyeuse dinguerie du livret (on le croyait d’Hervé lui-même, mais il semblerait qu’Hector Crémieux y ait participé), qui prouve que la France avait aussi le goût du non-sens, pris à tort pour l’apanage des Anglo-Saxons. La réjouissante absurdité de l’intrigue, des couplets et même du nom des personnages trouve un écho dans les décors pimpants – trois stands d’une fête foraine – et les costumes foutraques, mi-bavarois, mi-1900, mi-n’importe quoi, sans oublier le jeu systématiquement outré auquel sont désormais habitués les spectateurs ayant vu les précédents opus susmentionnés.

Si le texte justifie les allusions de la mise en scène à l’univers surréaliste (y compris au Téléphone aphrodisiaque de Dali), la musique d’Hervé peine nettement plus à s’imposer, et les qualités d’écriture et d’harmonie vantées par le PBZ ne sautent pas aux oreilles. Christophe Grapperon la dirige avec une grande conviction, mais non sans lourdeur ; cela dit, l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine et le Chœur de l’Opéra national de Bordeaux doivent bien se mettre au diapason de la mise en scène. Tout comme on peut supposer qu’un autre style de jeu théâtral, moins appuyé, serait possible, on peut se demander s’il n’y aurait pas moyen d’interpréter cette musique différemment, pour en faire davantage ressortir la veine parodique, par exemple, lors de ces brusques ruptures de registre qui sont au cœur de l’esthétique d’Hervé. Encore faudrait-il, ce faisant, parvenir à toucher le public d’aujourd’hui…

Côté distribution, on ne s’étonnera pas de retrouver les « suspects habituels », qui brillent parfois plus par leurs qualités théâtrales que vocales. Dans le rôle du héros, Damien Bigourdan ne trouve pas autant d’occasions de briller que dans ses précédentes incarnations hervesques, mais l’on retiendra quand même le duo « Je m’en fiche, contrefiche ». Sa partenaire, Lara Neumann, déploie ici encore l’irrésistible énergie qu’elle avait montrée dans le rôle-titre de Mam’zelle Nitouche. Flannan Obé est irrésistible en Marquis, mais l’on regrette qu’il n’ait à défendre qu’un air, « La Langouste atmosphérique » ; en Marquise tout droit sortie du monde du « New burlesque », Olivier Py bénéficie d’un personnage qu’on croirait écrit pour lui. Ingrid Perruche brûle les planches en Fleur-de-Noblesse éprise de menuiserie, mais David Ghilardi, son bien-aimé, a vraiment bien peu à chanter. On connaissait Jean-Damien Barbin comme acteur, récemment dans Bajazet monté par Frank Castorf, on le découvre chanteur, tout comme on découvrira (en même temps qu’autre chose) les talents de Pierre-André Weitz à la cornemuse. Il n’y a plus qu’à espérer que le spectacle aura une vie en scène (notamment à l’Opéra de Limoges, qui le coproduit), et pas seulement sur les ondes de France 3 Nouvelle-Aquitaine.

NB : Cette production fera l’objet d’une diffusion sur France 3 Nouvelle-Aquitaine dans une version raccourcie (1h)  et sur NoA dans sa version intégrale en avril prochain

Les artistes

Dindonnette   Lara Neumann
Alexandrivore   Damien Bigourdan
Fleur-de-Noblesse   Ingrid Perruche
Ernest   Davi Ghilardi
Le Marquis   Flannan Obé
La Marquise   Olivier Py
Géromé   Pierre Lebon
Le Bailli   Jean-Damien Barbin
Le Duc d’en Frace   Pierre-André Weitz
Eclosine   Sandrine Sutter
Mariette   Clémentine Bourgoin
Françoise   Sophie Calmel
Chavassus   Antoine Philippot
Roussin   Sévag Tachdjian
La Sentinelle   Alma Villard

Chœur de l’Opéra National de Bordeaux,  orchestre National Bordeaux Aquitaine, dir. Christophe Grapperon

Mise en scène, décors et costumes : Pierre-André Weitz
Chorégraphie : Ivanka Moizan

Le programme

V’lan dans l’oeil

Opéra-bouffe en trois actes d’Hervé, livret d’Hector Crémieux, créé le 12 octobre 1867 au théâtre des Folies-Dramatiques à Paris. 

Opéra national de Bordeaux, mardi 2 février 2021

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Palazzetto Bru Zane
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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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