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Les Grandes Voix au Théâtre des Champs-Élysées : Lawrence Brownlee et Michael Spyres

par Camillo Faverzani 24 janvier 2023
par Camillo Faverzani 24 janvier 2023
© Shervin Lainez
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1,1K

Retour à Paris des deux ténors américains pour un concert d’exception

Rossini se taille la part du lion

Déjà programmé en janvier 2021 dans cette même salle, ce concert réunissant les deux ténors américains Lawrence Brownlee et Michael Spyres avait été annulé pour cause de pandémie. Il devait vraisemblablement s’inscrire dans une tournée promotionnelle du glorieux CD Amici e Rivali, enregistré par Erato en 2019 et publié l’année suivante, entièrement consacré à Rossini. Nos deux acolytes avaient néanmoins eu l’occasion de se produire à la scène en août 2021, à Ravello, puis à New York, au mois d’octobre suivant. Sans compter leurs multiples collaborations dans d’autres contextes, comme pour la Messa di Gloria de Rossini, à Rome, en janvier 2022, depuis parue chez Warner Classics.

Le public parisien en avait eu un petit avant-goût, mais sans Spyres, lors du récital de Brownlee avec Levy Sekgapane, et Antoine Palloc au piano, Salle Gaveau, en mars 2022.

Si Rossini se taille quelque peu la part du lion – trois duos, un air, une mélodie – avec cinq morceaux sur douze, le programme de ce soir montre également la volonté de la part des deux interprètes d’aller un peu plus loin dans le chemin si éminemment parcouru. Les deux premiers airs pourraient avoir été prévus pour se chauffer la voix. Il n’en est rien. Dans le rôle du Mitridate mozartien, Brownlee fait état d’un phrasé superlatif, cependant que l’air de Cosroe, tiré du rare Siroe de Latilla, est un morceau de bravoure assez redoutable que Spyres aborde avec un naturel époustouflant, notamment dans les vocalises et les sauts de registre.

Une entente hors pair

La complicité s’installe dès le premier duo rossinien, conçu pour les voix légendaires d’Andrea Nozzari et Giovanni David, où un andantino mené de manière tout particulièrement mélodieuse – et agrémenté d’ornementations virtuoses, surtout chez Brownlee – cède vite la place à l’agilité de l’allegro. L’héroïsme prend ensuite le relais dans la rencontre opposant Leicester et Norfolk, rôles écrits pour Nozzari et Manuel Garcia. Tandis que le défi entre Rodrigo et Otello – encore Nozzari et David – fait davantage ressortir la différence de couleur entre les voix des deux ténors, le savant legato de Brownlee donnant la réplique au grave barytonnant de Spyres pour s’achever sur la prouesse virtuose d’une strette éclatante. Après le récital de Brownlee et Sekgapane au printemps dernier, un confrère de la presse écrite avait laissé entendre qu’une certaine forme de virtuosité relèverait davantage de l’athlétisme que du beau chant. Qu’à cela ne tienne…

Au-delà des sentiers battus

En deuxième partie, dans un français impeccable, Brownlee sait magistralement allier l’intelligence du texte de la cavatine d’Arnold, élégiaque, à une prodigieuse cabalette, quoique légèrement voilée. Chez Verdi, le bas du registre est encore superbement exploité pour l’adagio de Manrico, à l’articulation cependant quelque peu pâteuse, par moments, avant un allegro incendiaire, c’est le cas de le dire… L’unisson du duo des Pêcheurs de perles confirme, s’il en était besoin, l’excellente entente entre les deux interprètes.

Dès La danza nous sommes déjà dans le domaine des bis, notamment pour les mélodies de Di Capua et de Tosti, chantées à deux voix. Trois véritables bis s’enchaînent tout de même : « La donna è mobile » du Duc de Mantoue de Rigoletto et l’inévitable « Ah ! mes amis, quel jour de fête » de Tonio de La Fille du Régiment, les deux abordés en duo. Suit la reprise de l’affrontement de l’Otello rossinien, désormais interprété sans retenue. De l’athlétisme, sans doute… ne boudons pas notre plaisir…

David Stern accompagne honnêtement les deux chanteurs et dirige assez lourdement sa formation Opera Fuoco, surtout pour ce qui est des deux ouvertures. Une mention particulière, toutefois, pour les vents.

Les artistes

Lawrence Brownlee, ténor
Michael Spyres, ténor

Opera Fuoco – David Stern, direction

Le programme

Wolfgang Amadeus Mozart – Mitridate, « Se di lauri il crine adorno » (Mitridate) Lawrence Brownlee

Gaetano Latilla – Siroe, « Se il mio paterno amore » (Cosroe) Michael Spyres

Gioachino Rossini – Ricciardo e Zoraide, « Donala a questo core » (Agorante, Ricciardo) ; Elisabetta, Regina d’Inghilterra « Deh! scusa i trasporti » (Leicester, Norfolk) ; Otello, « Ah vieni, nel tuo sangue » (Rodrigo, Otello) ; Guillaume Tell, « Asile héréditaire… Amis, secondez ma vengeance » (Arnold) Lawrence Brownlee

Giuseppe Verdi – Il trovatore, « Ah si ben mio… Di quella pira » (Manrico) Michael Spyres

Georges Bizet – Les Pêcheurs de perles, « Au fond du temple saint »

Gioachino Rossini – Les soirées musicales, No. 8, « La danza » Lawrence Brownlee

Ruggero Leoncavallo – « Mattinata » Michael Spyres

Eduardo Di Capua – « O sole mio »

Francesco Paolo Tosti – « Marechiare »

Paris, Théâtre des Champs-Élysées, dimanche 22 janvier 2023

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Michael SpyresLawrence BrownleeDavid Stern
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Camillo Faverzani

Professeur de littérature italienne à l’Université Paris 8, il anime le séminaire de recherche « L’Opéra narrateur » et dirige la collection « Sediziose voci. Studi sul melodramma » aux éditions LIM-Libreria musicale italiana de Lucques (Italie). Il est l’auteur de plusieurs essais sur l’histoire de l’opéra. Il collabore également avec des revues et des maisons d’opéra (« L’Avant-scène Opéra », Opéra National de Paris).

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