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Récital LIVIU HOLENDER à l’Auditorium du musée d’Orsay – La Sehnsucht du soldat

par Laurent Bury 19 octobre 2022
par Laurent Bury 19 octobre 2022
© D.R.
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1,1K

Pour le deuxième concert de midi de sa saison 2022-23, le musée d’Orsay accueille à nouveau un  lauréat de l’Académie Orsay-Royaumont. Après la mezzo Anne-Lise Polchlopek le mois dernier, c’est cette fois le tour de Liviu Holender, baryton autrichien dont les quatre extraits du Knaben Wunderhorn de Mahler n’étaient pas passés inaperçus sur le disque que B Records a consacré aux nouveaux lauréats, « Ombres Chimériques ». Mahler revient encore pour la deuxième partie du programme, la première moitié étant consacrée à Schubert. Contrairement à certains de ses prédécesseurs et contemporains qui cultivent un chant polyglotte, Liviu Holender préfère s’en tenir sagement à sa langue natale, dont le répertoire est si riche qu’il a de quoi y consacrer sa vie s’il le souhaite. L’artiste dira néanmoins quelques mots en français pour présenter le Cor merveilleux de l’enfant, puis pour annoncer son bis.

Vêtu d’une veste à col officier – peut-être parce que deux des plus célèbres lieder de Mahler qu’il interprète donnent la parole à des militaires – le chanteur commence en fanfare, avec un lied galopant qui n’a rien d’un tour de chauffe, ni pour lui, ni pour son accompagnatrice, Juliette Journaux. Dans sa sélection de six pages de Schubert, aucune concession à la facilité ou à la familiarité, le seul à vraiment faire partie des œuvres les plus célèbres du compositeur étant le quatrième Lied der Mignon D 877, le poème de Goethe l’ayant inspiré à plusieurs reprises. Y est mis en avant l’intraduisible sentiment de Sehnsucht, cette nostalgie/langueur/aspiration qui donne également son titre à une mélodie sur un poème de Schiller ; Sehnsucht D 636 est un véritable air d’opéra en miniature, dont les interprètes soulignent ici les ruptures de climat. Ne vous fiez pas à la silhouette toute menue de la pianiste : Juliette Journaux est capable de déployer sur le clavier une énergie percussive assez stupéfiante, qui ne l’empêche évidemment pas de manifester toute la délicatesse de toucher qu’appellent bien des pages. Quant à Liviu Holender, on retrouve les qualités qui éclataient déjà dans le disque mentionné plus haut : naturel du phrasé et puissance expressive, brillant de l’aigu et grave présent, sans jamais chercher à « sombrer » artificiellement la voix.

Aux quatre Mahler présents sur le disque s’en ajoutent cette fois deux autres : « Das irdische Leben », qu’on entend plus souvent interprété par des voix féminines, puisqu’il s’agit d’un dialogue entre une mère et son enfant, mais où le baryton a le bon goût de ne pas chercher à s’inventer une voix puérile ; et l’ineffable « Urlicht », repris par Mahler en guise d’avant-dernier mouvement de sa symphonie Résurrection, où il est confié à un contralto. Face à la grâce que Liviu Holender prête à « Rheinlegendchen », et à l’âpreté de son interprétation de « Revelge », on se prend à espérer au moment des bis qu’il se lancera dans le « Prêche de saint Antoine aux poissons » ou l’« Eloge de la raison ». Mais non : bien plus raisonnablement, pour prendre congé du public nombreux venu l’applaudir, c’est le très apaisé « Nacht und Träume » de Schubert qu’il choisit. C’est donc sur la pointe des pieds que Juliette Journaux et Liviu Holender s’en vont, au terme de ce superbe parcours dans l’univers du lied en forme d’exploration des deux extrémités du XIXe siècle.

Les artistes

Liviu Holender, baryton

Juliette Journaux, piano.

Le programme

Franz SCHUBERT
Auf der Bruck, D 853
Der zürnenden Diana, D 707 
Sehnsucht, D 636
Lied der Mignon « Nur wer die Sehnsucht kennt », D 877, no 4 
Abendstern, D 806 
Nachtstück, D 672

Gustav MAHLER
Der Schildwache Nachtlied 
Rheinlegendchen 
Das irdische Leben 
Nicht wiedersehen 
Urlicht 
Revelge

Bis : Schubert, Nacht und träume

Récital du mardi 18 octobre, 12h30, Auditorium du musée d’Orsay

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Liviu Holender
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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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