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Musée d’Orsay : Axelle Fanyo et Adriano Spampanato dans un brillant concert de lieder et mélodies

par Stéphane Lelièvre 29 septembre 2021
par Stéphane Lelièvre 29 septembre 2021
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C’est un programme difficile et exigeant qu’ont proposé ce mardi midi Axelle Fanyo et Adriano Spampanato. Difficile parce que sollicitant des compositeurs d’époques et d’esthétiques diverses : mélodie française de la fin du XIXe siècle avec Duparc, du tournant du siècle avec les Trois Chansons de Bilitis de Debussy, lieder romantiques avec Wolf et Brahms, plus tardifs avec les extraits des opus 2 et 6 de Schönberg, mélodie américaine fin XIXe / début XXe siècle avec Ives, et de la seconde moitié du XXe siècle avec Copland et  Ives, Aaron Copland – et William Bolcom pour les bis, dont Axelle Fanyo interprète Amor et George, deux pages grâce auxquelles la chanteuse peut donner libre cours à son tempérament comique, pour la plus grande joie du public. À la diversité des styles requis répond par ailleurs une belle variété d’ambiances, les mélodies choisies oscillant entre la gravité, le drame, la poésie, l’introspection, le sourire et le rire. Autant dire une véritable gageure – surtout pour deux jeunes artistes – que la soprano et son pianiste ont brillamment relevée.

Soulignons tout d’abord la belle complicité entre la chanteuse et son accompagnateur, et qui est le fruit, sans doute, de répétitions nombreuses et pointues. Il n’y a que très peu d’échanges de regards pour s’assurer d’une bonne synchronisation ou de la précision des attaques : la musique coule de source, avec une complémentarité et une poésie constantes. Adriano Spampanato se montre tout aussi à l’aise dans les couleurs impressionnistes de l’Invitation au voyage que dans les tonalités plus sombres de Wolf et Brahms, les lignes tout à la fois poétiques et espiègles des Naïades et le faune de Déodat de Séverac, ou encore la mélodie américaine façon Gospel (Going to Heaven de Copland).

Axelle Fanyo est quant à elle dotée d’un fort tempérament dramatique : en ceci, le choix de mélodies narratives ou évoquant des émotions très fortes est tout à fait pertinent (certaines d’entre elles, tel le Pays où se fait la guerre de Duparc, en deviennent presque des scènes d’opéras miniatures). Mais l’art et la voix de la chanteuse sont aussi capables de toute la délicatesse nécessaire pour ciseler les trois Debussy et produire, dans Les Chansons de Bilitis,  ce délicieux effet de flottement de la voix au-dessus du piano. C’est que voix d’Axelle Fanyo est certes puissante, large, mais aussi très malléable. Les aigus se font tantôt flamboyants, tantôt liquides et irisés, comme ceux, si difficiles à chanter, qui ponctuent les strophes de L’Invitation au voyage. La voix est d’une qualité égale sur l’ensemble de la tessiture, avec de beaux graves qui ne sont jamais excessivement poitrinés, sauf à bon escient, quand le contexte poétique et dramatique l’autorise. Tout au plus remarque-t-on d’infimes accrocs dans les changements de registres, défaut minime qui n’entache en rien une prestation de très grande qualité. Ajoutons à cela un charisme certain, un art du geste et un visage très expressif : Axelle Fanyo dispose assurément de tous les atouts pour occuper demain une place de premier plan parmi les sopranos françaises.

Après presque un an et demi d’interruption, les « Concerts lunchtime » du Musée d’Orsay ont accueilli un public nombreux et enthousiaste ! Prochain concert prévu : Kaëlig Boché (ténor) et Jeanne Vallée (piano), mardi 19 octobre.

les artistes

Axelle Fanyo, soprano

Adriano Spampanato, piano

Le programme
  • Claude Debussy
    Trois chansons de Bilitis, FL 97
  • Henri Duparc
    L’Invitation au voyage 
    Chanson triste 
    Au pays où se fait la guerre 

  • Arnold Schoenberg
    Erwartung, op. 2, no 1 
    Verlassen, op. 6, no 4 
  • Hugo Wolf
    Das verlassene Mägdlein 
    Verborgenheit

  • Johannes Brahms
    Liebestreu, op. 3, no 1 
    Verzagen, op. 72, no 4 

  • Déodat de Séverac
    Les Naïades et le Faune indiscret

  • Charles Ives
    The Children’s Hour, Ki Z 67 
    A Night Song, Ki Z 22b 
    Songs my Mother Taught Me, Ki Z 26 

  • Aaron Copland
    Heart, We Will Forget Him 
    Going to Heaven

Bis : Bolcom, Amor, George.

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Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

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